Emma_JamesS8 Dear Santa, Give Me A Boyfriend Chapitre 5. Nate (Partie 1)

Chapitre 5. Nate (Partie 1)

Maman j'ai raté l'avion

Londres, 29 novembre.


Le temps londonien est une vraie purge.


La pluie passe encore mais le brouillard ambiance film d’horreur et le froid polaire je n’en peux plus. Je ne vois même pas au-delà de quelques mètres. Si je lâche la laisse de Snow et qu’il se met à courir, je ne suis pas certain de pouvoir le retrouver. Et je n’ai pas envie de perdre mon chien malgré les réveils très tôt, les promenades interminables et les pipis à répétition sur mes tapis de salle de bains.


— Snow, magne-toi. Je dois être au bureau dans moins d’une heure, m’impatienté-je.


Le chiot aboie et agite la queue. Sa bouille se penche sur le côté dans le seul but de m’attendrir. Je roule des yeux. Il me fait le coup tous les jours. Il adore rester à l’extérieur. Mon balcon ne lui suffit pas, ni la cour que nous partageons tous dans l’immeuble. Snow a besoin d’espace. Tout comme son maître.


Parfois, le Vaucluse du sud de la France où j’ai plus ou moins grandi me manque en particulier pour ses paysages provinciaux, ses champs de lavande, ses villages typiques aux maisons de pierres et ses chants de cigales les soirs d’été. Snow aurait été heureux dans l’immense jardin de la demeure des Duverneuil. Bien plus que moi en tout cas. Je secoue la tête et chasse ces pensées déplaisantes de mon esprit.


Un bon quart d’heure plus tard, nous arrivons enfin au pied de notre bâtiment. Je passe la grille grâce à mon badge électrique et en profite pour enlever la laisse autour de Snow. Il ne perd pas de temps et se met à foncer droit sur Anwar. Le concierge s’agenouille et accueille le chien dans ses bras. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils s’adoptent l’un et l’autre. En même temps, Snow est bien plus social que son maître.


— Oh comme tu es mignon toi… Tu veux te faire câliner hein, dorlote Anwar.


Snow se met sur le dos et profite des gratouilles que lui prodigue le concierge. Il tente de le mordiller sans jamais vraiment sortir les dents. Bien qu’il soit encore jeune, il peut faire mal. Heureusement pour moi, il ne cherche qu’à s’amuser.


— Vous ne rentrez pas trempés ce matin, constate-t-il en se relevant un léger sourire aux lèvres.

— Non…

— Vous voyez qu’il ne pleut pas tout le temps à Londres !


Je me retiens de répondre afin de ne pas le vexer. Anwar idolâtre sa ville. Il s’obstine à vouloir la faire aimer à tout le monde. Ses parents, indiens de naissance, se sont installés en Angleterre dans les années 60 afin de fuir la guerre contre le Pakistan mais surtout pour donner une chance à leurs enfants de se sortir de la misère. Anwar vit seule dans l’appartement du rez-de-chaussée depuis le décès de sa femme huit ans plus tôt. Ses enfants et petits-enfants lui rendent visite tous les dimanches. Je n’ai jamais vu une famille aussi soudée.


Où que je sois allé, je me suis toujours senti comme ce gamin, Kevin McCallister. Je suis celui dont on oublie la présence, qui ne compte pas…


— Vous allez finir par aimer ma ville, assure-t-il. Elle a ce côté magique qui nous fait tomber amoureux bien plus que votre Paris.


Je ricane. Anwar ne rate jamais une occasion de critiquer la capitale française qu’il juge snobe et surcotée. La beauté de Paris n’a- apparemment- pas su le conquérir malgré sa nuit de noces passée là-bas. Il compte quand même s’y rendre à nouveau l’été prochain. Je le soupçonne d’aimer la ville en secret bien qu’il ne l’avouera jamais.


— Londres sous la neige vous fera craquer, Mr Hathaway.

— Je vous ai répété des centaines de fois de m’appeler Nate, le reprends-je. Je n’aime pas que l’on me rappelle mon nom.

— Je ne vous promets rien…


Je ricane. Cet homme est pire que têtu. Des mois que je lui répète la même chose mais il persiste avec ses « Mr ». Déformation professionnelle je suppose.

Après une douche expresse et un deuxième café, je dépose Snow chez Anwar et refuse de boire son thé étant bien trop à la bourre. Ça ne m’arrive jamais. La cause de ce retard ? Cette maudite circulation à l’anglaise. Je ne pige toujours pas par quel miracle les londoniens ne se percutent pas à chaque carrefour. Conduire à gauche est la pire idée qui soit. Il n’y a rien de logique là-dedans. Celui qui s’est dit « et si on roulait à gauche ? » a eu la pire idée qui soit.


C’est un vrai bordel !


Sur la route, je ne peux m’empêcher de repenser à l’autre soir avec Maxine. Toute la journée, je me suis montré assez dur avec elle. J’ai appris qu’elle avait repris les visuels pour le calendrier de l’avant livresque afin d’aider une collègue et que cette dernière a fini par l’abandonner. Ça m’a… Agacé. Elle s’est encore laissé marcher sur les pieds sans rien dire. Les ébauches qu’elle m’a proposé était mauvaises, bien en dessous de son niveau habituel, alors je l’ai poussé dans ses retranchements et elle a fini par me sortir une idée géniale.


Je ne comprends toujours pas ce qui m’a pris d’intervenir. Je me rendais à son bureau pour la libérer et j’ai entendu cette femme déblatérer tout un tas de conneries. Le visage de sa fille paniqué et désemparé a fini de me convaincre de voler à son secours. Je n’ai pas réfléchi. Je crois même que les mots sont sortis de ma bouche avant que mon cerveau n’en réalise la teneur. J’ai eu de la peine pour elle. Avoir une mère aussi intrusive et casse burnes ne doit pas être facile tous les jours.


Néanmoins, j’ai appris grâce à elle que sa fille était une jolie petite menteuse. Je savais Maxine lâche mais pas avec sa famille. Elle a laissé sa mère l’accuser de tout et n’importe quoi sans rien dire. Pourquoi elle ne l’envoie pas péter comme elle mourrait d’envie de le faire ? Parce qu’elle n’a aucun caractère.


Je reconnais que jouer son petit ami m’a amusé le temps de 10 minutes. Puis, je n’ai aucun mal à me montrer agréable quand c’est nécessaire. Sa mère a été facile à charmer. Sa fille beaucoup moins. Malgré tout, je ne compte pas réitérer l’expérience. Un week-end dans un village perdu d’Angleterre ne m’enchante pas, encore moins pour participer à un concours de Noël stupide et sans intérêt.


Maxine n’a qu’à se débrouiller toute seule et dire la vérité à sa famille !


J’arrive au bureau avec un quart d’heure de retard. Avec un peu de chance, personne ne le remarquera. Lorsque je sors de l’ascenseur, je suis happée par un brouhaha lointain et insupportable. L’open space est désert tandis que le bruit s’intensifie au fur et à mesure que je me rapproche de la salle détente.


Bordel, qu’est-ce qui se passe enfin ?!



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7 commentaires

Caroline Guerini

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Il y a un an

👍❤️

Mllecycy

-

Il y a un an

Très bon chapitre ! Je me demande bien quelle est la cause de ce brouhaha !

Emma_JamesS8

-

Il y a un an

Bientôt la suite :)
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