Emma_JamesS8 Dear Santa, Give Me A Boyfriend Chapitre 2. Max (Partie1)

Chapitre 2. Max (Partie1)

Holidate


Dans un bar de Londres, 26 novembre.

— Tu as fait quoi ?

April éclate de rire si fort qu’elle attire l’attention sur nous. J’essaie de disparaître dans le col de mon pull. Echec total. Les clients du « Dany and the Jacket » me voient toujours et se paient ma face.


Je savais que j’aurais dû zapper le verre après le travail. A la place, j’aurais dû me glisser dans un plaide un chocolat chaud remplis de guimauves entre les mains aggravant un peu plus le diabète qui me guette. Mais non ! J’ai suivi Evan dans notre pub favoris et me voilà encore plus désespérée que ce matin. Un peu plus alcoolisée aussi. Ça ne risque pas de s’arranger puisqu’Evan commande une nouvelle tournée au comptoir à cet instant même.

— Je me suis inventé un mec pour clouer le bec à maman…


Je me rends compte à quel point cette situation est pathétique. Le pire c’est que je ne peux plus revenir en arrière. Notre famille me harcèle de messages sur notre groupe WhatsApp. April n’a rien vu puisqu’elle a mis le groupe en sourdine depuis que notre belle-sœur, Taylor a été ajouté le mois dernier. Bref, j’ai bien tenté de noyer le poisson pour qu’ils me lâchent la grappe mais plus je donne des infos (fausses), plus ils réclament des détails.


— Elle n’a pas arrêté de me répéter que j’allais être la honte de leur concours stupide, que ses amies allaient se foutre d’elle et que j’étais une dépravée. À tout moment, elle m’annonçait qu’elle avait pris rendez-vous pour m’exorciser !


April ricane et manque de recracher sa frite.


— Je n’ai pas réfléchi et ai balancé que j’avais quelqu’un… Je pensais qu’elle allait se calmer pour la journée mais elle a tout dit à la famille et maintenant je suis coincée de chez coincée… Je n’ai plus qu’à prendre le premier vol pour l’antarctique et allait vivre avec les manchots !


April pouffe à nouveau tandis que Evan revient avec nos boissons. Ce soir, il a coiffé ses cheveux blond en arrière ce qui met en valeur les traits anguleux de son visage. La première fois que je l’ai vu, j’ai tout de suite pensé qu’il avait le physique d’un antagoniste de livres fantasy façon Darkling (mais en blond) dans la saga Grisha.


— Toujours plus dramatique, rit-il.

— Je ne suis pas dramatique mais lucide, rectifié-je. Je suis la risée de la famille parce que je n’ai pas encore trouvé de mec. Comme s’il fallait être en couple pour exister ! Quoiqu’il en soit, je ne peux pas leur dire que j’ai menti, ils en feraient une affaire d’état…


Je plonge ma tête dans les paumes de mes mains et hurle ma frustration.


— Merde Max, il n’y a que toi pour te mettre dans une panade pareille, se moque April. Même moi, je ne suis pas allée jusque-là !


J’aimerais la contredire mais elle a entièrement raison. J’ai un don pour tomber dans des plans foireux. Je ne le fais pas exprès. J’attire les emmerdes. Néanmoins là, je l’ai cherché.


— Quand je vais raconter ça à Debbie, elle ne va pas en revenir, s’amuse Evan.

— Ça lui fournira de l’inspiration pour son nouveau roman, renchérit April. J’ai hâte de lire les prochains déboires de Alex Cartwright !

— Pour la centième fois, je ne suis pas Alex Cartwright, raillé-je.


La petite amie d’Evan est romancière chez Barnes Publishing depuis peu. Debbie venait de signer son contrat d’édition lorsque Evan est sorti des toilettes déguisé en Captain America à l’occasion d’une soirée. Coup de foudre entre les deux. Quelques semaines après, ils se mettaient en couple et Debbie rejoignait notre bande d’amis. Deux mois plus tard est née le personnage d’Alex Cartwright, une célibataire endurcie, maladroite et qui enchaînent les aventures rocambolesques. Ma sœur est persuadé que Debbie s’est inspirée de ma propre vie.


Elle se trompe, pas vrai ?

April et Evan se regardent complices et finissent par exploser de rire. Ok, je ne fais pas le poids face à eux. Je me réfugie dans la bière afin de trouver un peu de réconfort. Peut-être même que je réussirai à découvrir comment régler mon soucis de petit ami imaginaire. Le voyage en Antarctique me semble être une bonne idée.


— Tu es la pire sœur du monde et toi un ami affreux. Puis vous ne m’aidez pas du tout, me lamenté-je.


April me scrute de ses yeux vert de jade avec sérieux. Je crois qu’elle saisit enfin à quel point je suis désespérée. Je ne plaisante pas lorsque je dis que ma famille me met une pression monstre. A chaque repas tous ensemble, je me sens comme un ovni parce que je n’ai pas de mec. Pour eux, ce n’est pas normal. Avant April pouvait compatir. Maintenant, elle a un mec et je suis encore plus seule et désespérée.


Les seuls moments où ils m’ont foutu la paix remontent à la période où je sortais avec Lewis, un gars de Bourton-on-the-water, mon village d’origine. Ça n’a pas duré longtemps. A peine six mois. Je suis donc redevenue le cas désespéré, celle qui finira entourée de chats et de poissons rouges. Je ne me sens pas la force d’affronter leurs regards remplis de pitié une année de plus.

April tord sa bouche peinte de rouge à lèvres pêche.


— Loue un mec, émet Evan.


Je tourne la tête vers lui, le front plissé. Il pioche dans les tapas que nous avons commandé à notre arrivée et déguste un mini burger comme si sa proposition coulait de source.


— Comment ça louer un mec ?


Il lève les yeux vers moi, lèche ses doigts puis essuie sa bouche avec une serviette. Je déteste quand il s’amuse à jouer avec mes nerfs de cette façon. Il ne doit pas beaucoup tenir à sa vie parce que je n’ai clairement pas envie de rire.


— Evan !!!


Le beau blond glousse tandis que ma sœur pianote sur son téléphone. La seconde d’après, elle me colle l’écran du portable devant les yeux.


— Qu’est-ce que c’est ? interrogé-je.

— Un site pour louer un mec en ligne. Tu parcoures les profils des hommes ou des femmes, selon ton orientation, et tu choisis celui qui te plaît le plus du moment qu’il est libre à cette période…


Je m’empare du mobile et explore le site plus en détails. Je swipe les profils en m’attardant sur leurs descriptions. Aucun d’eux ne m’attire puis je ne crois pas être faite pour ce genre d’appli. J’ai l’impression d’être au marché.


— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée… Puis, les prix sont exorbitants !


250 balles les trois heures. 400 la soirée entière. 1000 le week-end entier. Je n’ai pas une telle somme à mettre là-dedans. D’ailleurs, je devrais peut-être démissionner de Barnes Publishing et me reconvertir dans la location de petit-ami et petite-amie.


— Prend Evan, propose April.


Son idée affole Evan qui s’étouffe avec sa gorgée de bière. Sa réaction m’arrache un sourire. Il ne parvient jamais à cacher ce qu’il ressent. Puis jamais il ne pourrait faire cela à Debbie et c’est tout à fait normal.


Non, je crois que je suis bel et bien seule dans cette galère que j'ai moi-même créé. Encore merci à mon incapacité à affronter ma mère !

Tu as aimé ce chapitre ?

17

17 commentaires

SBel

-

Il y a 10 mois

Qualité indispensable à développer au plus tôt: savoir affronter sa mère!

Ska

-

Il y a un an

"Loue un mec" mwhahaha 😂

Lili Malone

-

Il y a un an

J'adore ces histoires de petits-amis imaginaires :)

Emma_JamesS8

-

Il y a un an

J'espère que la suite te plaira :)

Caroline Guerini

-

Il y a un an

❤️

Jensen Mila

-

Il y a un an

❤️
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.