Fyctia
Chapitre 3 #DAmourUneHistoire
Ma main agrippa mon couteau alors que ma gorge devenait sèche.
- Détends-toi ! S’exclama-t-il en souriant exagérément. Je ne te veux aucun mal sinon crois bien que je ne t’aurais pas demandé de m’accompagner dans cet endroit.
Je ne desserrai pas pour autant ma prise sur mon arme de fortune et plantais mon regard dans le sien, en essayant de ne pas fondre sous l’intensité que ses pupilles renfermaient et ce qu’elles faisaient naître au fond de moi.
- Avant de pouvoir me détendre, j’aimerais bien comprendre ce qu’un vampire peut vouloir à une sorcière comme moi ? Demandais-je d’une voix que j’estimais contrôlée alors que j’avais l’impression d’être tombée dans un piège.
Et, oui, dans mon monde, les créatures surnaturelles existent et je dirais même que ce sont elles qui le dirigent. Dans cet univers, il n’était pas secret que les sorciers et les vampires se vouaient une haine sans limite, allant jusqu’à se tuer dès qu’ils se croisaient. C’est d’ailleurs à cause de cela que j’avais tout perdu. Parce que j’estimais qu’il n’y avait aucune raison de continuer cette guerre commencée il y a des siècles de cela. Les vampires ne tuaient plus d’humains, ils avaient accès aux banques de sang et n’avaient donc plus aucun intérêt à s’attaquer à des personnes innocentes. Bien sûr, il y en avait encore pour le faire mais c’était loin d’être une généralité. J’avais essayé de faire entendre raison à ma famille car c’était eux qui dirigeaient tous les sorciers, afin de signer un traité de paix avec les vampires. Pour moi, ce conflit n’avait plus aucune raison d’être. Je ne regrette pas d’avoir essayé de faire entendre raison au mien. Je n’ai peut-être plus rien, mais il me reste mon intégrité. Je me refusais à faire du mal aux vampires qui ne demandaient qu’à vivre leur vie éternelle tranquillement.
La loi des sorciers aurait voulu que je sois exécutée pour haute trahison mais il faut croire qu’être la fille des chefs m’offraient quelques avantages comme le droit d’y échapper mais d’être exilée. Si c’était à refaire, je recommencerais.
Cependant, je ne connaissais pas le point de vue des vampires. J’avais pu en approcher quelques-uns pour leur demander s’ils seraient d’accord pour ce cessez-le-feu et la plupart étaient pour. Bien sûr, certains étaient totalement contre mais, savoir qu’il y en avait d’autres qui seraient prêts à signer un armistice me donnait de l’espoir.
C’est pour cette raison que je n’étais pas trop en confiance avec Jayden. Et s’il faisait partie de ceux qui étaient loin de vouloir cette paix entre nos deux espèces.
- Alors ? Expliques-toi.
Il poussa un soupir avant de m’adresser un sourire condescendant ce qui eut le don de m’hérisser les poils.
- Abigail, susurra-t-il les yeux brillants. Tu sais que ce couteau ne me ferait rien alors veux-tu bien le lâcher pour que l’on puisse parler comme des gens civilisés ?
Je serrai la mâchoire avant d’accéder à sa requête.
- De toute façon, je n’en ai pas besoin pour me défendre, lui dis-je en redressant le menton.
Je laissai un petit courant électrique passer dans mon bras et crépiter tranquillement au bout de mes doigts quelques secondes pour lui montrer de quoi je voulais parler. Il ne sembla pas impressionné du tout, son sourire plus qu’énervant accroché à ses lèvres divines.
Concentres-toi, m’ordonnais-je silencieusement alors que mon esprit vagabondait vers des chemins plus qu’interdits.
- Bien, commença-t-il. A vrai dire, je suis là pour te proposer un marché.
Je plissais les yeux. Est-ce que j’avais réellement envie d’entendre ce qu’il me voulait ? Pas sûre. Un marché avec un vampire ce n’était pas forcément une bonne idée. C’est comme faire un pacte avec le Diable.
- Je t’écoute. Que me veux-tu ?
- Nous sommes au courant que les tiens ne veulent plus de toi et que tu es une réelle déception à leurs yeux.
Ouch ! La remarque ne faisait pas du bien à entendre même si c’était la vérité. Mais il y a des manières plus charmantes pour commencer une discussion avec quelqu’un lorsque l’on souhaite proposer un marché. Ce vampire manque clairement de tact.
- Et ? M’enquis-je la gorge nouée. En quoi une sorcière sans le sous peut vous intéresser ?
- Nous te proposons de t’offrir un toit et tout ce dont tu as besoin.
Mon cœur s’emballa. Il ne fallait pas que j’attende trop. Une telle offre ne pouvait pas être désintéressée.
- En échange de quoi ?
- De tes pouvoirs.
- C’est-à-dire ?
La serveuse choisit ce moment pour arriver avec nos plats et je humais l’odeur enivrante qui se dégageait de mes pâtes carbonara. J’attrapais ma fourchette pour en engouffrer une bonne dose sous le regard rieur de Jayden.
Je lui fis signe qu’il pouvait répondre.
- Nous exigeons de toi que tu protèges les lieux où les vampires vivent.
Je plissais les yeux.
- C’est tout ?
- Pour nous, c’est largement suffisant. Les tiens, enfin, les sorciers ont tendance à nous chasser de nos maisons et nous ne savons pas comment ils font pour toujours nous retrouver.
- Oh !
Evidemment je savais très bien la manière qu’ils employaient pour les débusquer.
- Ce sera un jeu d’enfant de les contrer, annonçais-je.
Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres et j’avais très envie de l’embrasser tout à coup. Est-ce que c’est normal d’être sexy à ce point ? Je veux dire par-là, n’y-a-t-il pas une loi qui interdit aux hommes d’être canon au point que toutes les femmes veulent les violer ? Parce que Jayden dégageait une sacrée dose de phéromones qui marchaient très bien sur moi. J’avais l’impression d’étouffer en sa présence et mon ventre se tordait douloureusement à cause de la frustration.
- Je tiens à préciser qu’il faudra beaucoup voyager afin de remplir ta part du marché, me dit-il en coupant court à mes pensées fantasques.
- Comment ça ?
- Il y a énormément de vampires du monde entier qui souhaiteraient très certainement profiter des pouvoirs d’une sorcière.
- Je vois. Aucun problème.
Je hochai la tête, pensive. Je n’étais pas rassurée à l’idée de devoir voyager seule pour rencontrer des vampires qui avaient certainement des griefs à l’encontre de ma famille mais, si c’était le prix à payer pour avoir un lit et de la nourriture, qu’il en soit ainsi.
Si mes parents savaient ce que je m’apprêtais à faire, ils reviendraient certainement sur leur décision de me laisser la vie sauve et me feraient exécuter sans aucune forme de procès.
- Je t’accompagnerais à chaque fois, indiqua-t-il doucement.
- Pourquoi ? M’étonnais-je.
- Je sais très bien que si les tiens apprennent ce que tu fais, ils te tueront et ce ne serait pas dans notre intérêt.
- Et donc ?
Ses lèvres s’étirèrent à nouveau sur un sourire à couper le souffle.
- Tu vivras chez moi et je t’accompagnerais partout où tu iras afin de te protéger.
- Chez toi ? M’étranglais-je.
J’allais faire une syncope avant la fin de la semaine si je le voyais tous les jours. Ou j’allais le violer. Je sentis mes joues s’embraser à l’idée de nous retrouver tous les deux sous le même toit, seuls.
4 commentaires
SallyHimekoHales
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Il y a 8 ans
MARIE HORNET
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Il y a 8 ans
SallyHimekoHales
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Il y a 8 ans
Valerie27( valeriejchesnay)
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Il y a 8 ans