Samantha Beltrami De l'au-delà. Hadès

Hadès

- Je suis désolé.


Pour la première fois, je suis sincère dans ces trois mots que je prononce. Mots fort parce que je ne m'excuse pas seulement pour être parti comme un lâche, mais pour tout le reste. Je me sens responsable de la mort de Silas, ainsi que tout ce que j'ai pu te faire vivre depuis qu'on se connaît tous les deux.


Te voir porter ma veste, ça m'a fait un truc dans la poitrine que j'ai pas compris, cette douleur qui m'arrache les tripes tant elle est forte. Multiplication d'émotions distinctes et à la fois liés par le plaisir de voir que tu vas bien et en même temps le fait que tu sois là alors qu'ils pourraient vouloir te blesser à nouveau.


Je mentirais si je disais que je ne t'ai pas trouvé magnifique dans ma veste, les yeux brillants d'un nouvel éclat, ton visage si blanc faisant nuance de tes yeux verts émeraude planté dans les miens. Se serait mentir de dire que je ne t'ai pas désiré à cet instant, que je n'ai pas voulu tout envoyer valsé pour laisser mes lèvres prendre les tiennes.


- Je suis désolée.


Mots qui me laisse pantois, pourquoi s'excuse telle à présent ? Je suis seul fautif, seul responsable de tout ce qui est arrivé alors bon sang, non elle ne peut pas s'excuser, ça enlève tout l'intérêt de cette scène digne d'un feuilleton télévisé.


- Depuis des semaines, tu essayes de m'aider et de veiller sur moi et je n'ai fait qu'être désagréable et repoussante envers toi.


- Tu n'as pas à t'excuser, je n'en aurais sûrement fait pareil à ta place. Tu as le droit de me repousser, tout autant que celui de me détester.


- Je ne te déteste pas Hadès, enfin je l'ai peut-être fait, mais je n'avais pas le droit de te reprocher d'être vivant alors qu'il n'est plus là. Faire ça, me donne l'impression d'être comme elle et je ne le veux pas.


- Comme elle, ta mère tu veux dire ?


J'avais assez longtemps traîner chez eux pour voir la différence qui existait entre les deux jumeaux, le regard plein de reproches qu'elle posait sur Siloë tandis qu'elle regardait Silas avec amour et fierté bien qu'il n'en était pas digne. Je connaissais l'histoire qui liait ces trois êtres sur l'annonce d'un deuxième enfant dans la famille. Il ne me fallait pas plus d''information pour comprendre ceux à quoi elle faisait allusion.


- Elle n'arrête pas de me répéter que j'aurais dû faire quelque chose, que j'aurais dû mourir à sa place. Je dois vivre avec ce poids sur les épaules, elle me hait tellement. Ce qui m'est arrivé aux vestiaires, une fois de plus elle me rend responsable de tout ça.


- Je sais que c'est difficile pour toi et je comprends ce que tu traverses en ce moment, je sais combien il est difficile d'être l'enfant qu'ils voudraient que l'on soit. Tout en devant continuer d'avancer alors qu'on a perdu la seule personne qui nous permettait d'aller de l'avant.


- Je ne suis pas la seule à qui il manque pas vrai ?


Je la regarde dans les yeux et on n'a pas besoin d'en dire d'avantage, on est tous les deux dans les mêmes bateau et une force en moi me pousse à avancer avec elle. Je la vois d'une manière différente depuis quelques temps et ça me déstabilise. Cette envie de plus en plus forte de l'embrasser, de l'avoir contre moi pour la protéger et veiller sur elle.


Elle s'avance vers moi, glisse ses petits bras autour de ma taille, posant sa tête contre mon torse et elle me sert contre elle. Les bras ballant, je ne réalise pas tout de suite qu'elle est en train de me faire un câlin.


- Merci, pour tout ce que tu as fait Hadès.


Je la regarde attendrit, tandis que je finis pas céder et que je la serre à mon tour contre moi, souriant comme un débile et priant pour qu'elle ne s'en rende pas compte. C'est vrai que ça fait du bien d'avoir quelqu'un près de soit, qui nous procure de la tendresse et de l'affection. Je ferme les yeux et je profite de ce moment que nous sommes en train de partager tous les deux.


Toutefois, il y a toujours cette voix dans ma tête qui me répète encore et encore que je ne dois pas me montrer comme ça, que je ne dois pas être tendre, affectif parce que je vais le payer très cher. J'ai peur de ce qu'elle réveille en moi, de ce qui va arriver dans l'avenir si je persiste à la laisser entrer, passant toutes les barrières que je me suis mise.


Sur ce toit, à l'abri des regards, devant cette vue sublime, je me fiche de tout ça, tout ce qui compte c'est cette fille entre mes bras. Ma main glisse dans ses cheveux que je caresse alors que son souffle sur ma peau me fait frissonner. Elle relève la tête et me regarde dans les yeux, fixement et intensément, tandis que mon visage se rapproche dangereusement du sien. Mes pulsions cardiaque s'affolent, je peux sentir mon pouls taper contre ma tempe tellement j'ai envie d'elle.


Sonnerie des cours qui retentit et brusquement on se détache l'un de l'autre alors qu'il faut que je m'éloigne d'elle le plus vite possible par peur de faire une connerie pour mon avenir.


- Il faut qu'on aille en cour. Je pars devant, on se voit plus tard.


Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je quitte le toit le plus vite possible, pour finir par rejoindre les toilettes. Il faut que je me mouille le visage d'eau froide, que je fasse redescendre la taux d'hormones. Une partie de moi remercie silencieusement la sonnerie de m'avoir empêché de craquer parce que si je venais à tomber amoureux de cette ville tout serait fichu, mon grand-père me ferait sûrement tabasser, puis les potes me feraient la misère.


Je peux pas craquer maintenant, pas après tout ce que j'ai fait pour que la famille me voit digne de leur confiance pour gérer les affaires qui m'attendent. Puis j'ai passé mon enfance à éteindre mes émotions et elle voudrait tout remettre en question ? Siloë, je ne peux pas te laisser foutre ma vie en l'air ce n'est pas possible.

Tu as aimé ce chapitre ?

5 commentaires

Myjanyy

-

Il y a 7 ans

Ah nonnnnn ! c'est tellement frustrant !!! *commentaire pas du tout constructif mais tampi* C'est très beau vraiment ! tu as une façon très personnelle de faire passer les sentiments et les émotions, c'est très bien écrit. Encore juste ce souci de tutoiement qui me perturbe toujours un peu : Hadès passe de la première personne à "tu". On comprend qu'il parle à Siloé mais c'est un peu abrupt je trouve. Bien sûr ça n'enlève rien à l'histoire et à la beauté de ta plume :) je continue !!!!

Samantha Beltrami

-

Il y a 7 ans

Moooh oui dure problème existentiel.

BbyBarbie

-

Il y a 7 ans

Aaaaahah il commence à craquer !! Sa carapace, sa petite armure se fissure parce qu'il a envie de prendre soin de Siloë, si c'est pas beau ça ! Je veux le voir craquer *-*

Samantha Beltrami

-

Il y a 7 ans

A toi egalement.

Samantha Beltrami

-

Il y a 7 ans

Merci egalement.
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.