Fyctia

_Pourquoi tu me demande ça ? je lui lance.

_Je voulais profiter de toi pendant que ton cher frère est au boulot, tu vois.

_C'est pas un problème. La soirée se passe le soir, j'aurai suffisamment de temps pour toi plus tard.

Il pose une main sur ma taille, et me tire de manière à ce que je sois complètement collée à son bassin.

_Tant mieux.

Il passe un doigt entre une de mes mèches de cheveux, puis il finit par poser sa main sur ma joue.

_Tu es magnifique Roxane.

Je lui souris.

_On peut en dire autant de toi, je lui réponds.

_Tu sais que quand on était petits, j'étais amoureux de toi.

Je le regarde ahurie.

_Ne me me dis pas de conneries, Axel.

_Non, je te jure que je ne te mens pas.

_Mais pourquoi... comment?

Sa révélation est m'est bizarre. C'est étrange de savoir ça que maintenant.

_Je te trouvais tellement belle, tu étais pure, tu souriais tout le temps... .

_Et maintenant? je répète plus pour moi-même.

_Tu as tellement changée, mais ce changement n'est pas dérangeant.

_Moi aussi, je dis.

Axel fronce les sourcils, il ne semble pas comprendre mon allusion à sa révélation.

_Moi aussi je t'aimais avant.

_Pourquoi tu ne me l'as pas dis?

_J'avais peur, tu sais très bien comment j'étais. Je trouvais que tu me traitais trop comme une sœur, pas comme une fille avec qui tu avais envie de sortir.

Il me regarde maintenant en culpabilisant.

_Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire croire ça.

Je hausse les épaules.

_C'est pas grave, c'est du passé tout ça. Puis regardes-nous, je trouve qu'on s'est bien rattrapé, je dis en montrant notre position du doigt.

Il rigole.

_Oui, tu n'as pas tort.

Il approche lentement son visage du mien, mais un bruit nous interpelle, puis la lumière principale de la cuisine s'allume.

_Putain mais tu te fous de ma gueule! cri Alec.

Il avance vers Axel, puis lui décoche un coup de point, ce qui le fait tomber sur le carrelage froid.

_T'es taré putain! je crie à mon frère.

Sauf que ce dernier ne m'écoute plus, il se penche vers Axel, et le tape encore et encore.

_Arrête ! je gueule.

Mon frère continue, je décide alors de bouger. Je cours vers lui et je lui prends son poing dans ma main, avant qu'il n'abîme d'avantage le visage de son meilleur ami. Je pousse alors mon frère. Mes yeux sont baignés de larmes, mais celles-ci ne coulent pas.

_T'es fou putain ! T'es malade ! Pourquoi t'as fais ça ?

_Il n'a pas le droit de te toucher.

J'y crois pas. Mais de quel droit il dit ça ?

_Tout le monde a le droit de me toucher à partir du moment où je suis d'accord ! Par contre, toi, tu n'as pas le droit de te frapper !

_Mais t'es amoureuse de lui ou quoi ? demande mon frère maintenant dégoûté de mes propos.

_Je ne tombe jamais amoureuse, et tu le sais.

Je me détourne de lui, et je vais voir Axel. Putain de merde. Son nez pisse le sang, son arcade sourcilière est ouverte, et sa lèvre inférieure aussi. J'attrape un de ses bras, et j'essaie de le relever, mais en vain. Mon frère est devant la porte, il ne bouge pas, il m'observe juste.

_Viens m'aider, au lieu de ne rien faire!

Alec arrive et m'aide à soulever son meilleur ami. Je prends une chaise, et on le fait asseoir sur celle-ci.

_C'est bon, va-t'en. T'en as déjà assez fais comme ça, je vais me débrouiller toute seule, je dis à mon frère.

_Non. Je ne te laisse pas toute seule avec lui.

_Tu viens de tabasser ton frère de cœur, et c'est tout ce que tu trouves à dire ? Dégages de cette cuisine, bordel !

Mon frère soupire, puis il sort de la cuisine.

_Quel connard, je soupire à mon tour.

Je me tourne vers Axel, et je prends sa tête entre mes mains.

_Tu vas bien ? je lui demande.

_Dis... Disons que j'ai connu mieux, répond-t-il.

Je souris face à sa réponse.

_Je vais essayer de te nettoyer.

Axel acquiesce.

_Je suis désolée. C'est de ma faute. J'aurai dû aller me coucher en même temps que mon frère peu après quand nous sommes rentrés.

_Tu n'as pas à culpabiliser, ne t'inquiète pas, me répond--il.

Je prends un mouchoir sous l'évier et je le mouille avec de l'eau froide. Ça de fait, je me tourne vers Axel, et je tapote le mouchoir sur ses blessures.

_On dirait un vieux scénario d'un film pour ados, je dis.

_La meuf qui nettoie le bad boy?

_Ouais, je dis en rigolant.

_J'aime bien les clichés, dit Axel.

_Moi, j'adore les drames, je lui réponds.

Axel sourit, puis je continue de le nettoyer.