Fyctia
3 - partie deux
_D'ailleurs, ils ne sont pas là tes parents ? je lui demande
_Non. Comme je l'ai déjà évoqué, mon père est un homme d'affaires. Ma mère l'accompagne à toutes ses réceptions, y comprit ce soir.
J'acquiesce, et continue de manger son excellent repas.
_Et toi, tes parents ils font quoi? Comme boulot, je veux dire.
Je manque de m'étouffer avec une rondelle de pomme de terre.
_Je suis désolée, mais je préfère ne pas en parler.
_Je comprends. Désolé, je ne voulais pas...
_Non, c'est bon. Tu ne pouvais pas savoir.
Il acquiesce, puis nous parlons de tout et de rien jusqu'à ce qu'on finisse notre assiette.
_C'était hyper bon, dis-je.
_Merci, je dirai à ma mère. Elle sera ravie.
_Comme tu voudras, dis-je en souriant.
Ça me gêne un peu car j'ai l'impression qu'il veut aller plus loin. J'ai l'impression qu'il veut que je devienne sa petite amie alors que ce n'est pas mon intention. Je veux juste m'amuser puis partir. Comme d'habitude.
Je regarde l'heure sur mon téléphone. Il affiche 22h17. Je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je suis censée partir maintenant? Je tourne ma tête vers lui.
_Qu'est-ce que tu veux faire? me demande-t-il.
_Je ne sais pas. Mon couvre-feu est à 23h00, dis-je en rigolant.
Évidemment que je mens, j'invente cette excuse pour ne pas que ça soit gênant pour plus tard.
Il regarde à son tour l'heure.
_22h20, à peu près, dit-il.
Je hausse les épaules pour lui montrer que quoi qu'il fait, je le suivrais.
_Un deuxième film? propose-t-il.
_Pourquoi pas, je lui réponds.
Je souris et nous retournons dans le salon. J'adore vraiment cette pièce. Elle est chaleureuse, et accueillante. Il y a un côté moderne et vintage. Le mariage des deux opposés est extraordinaire. La télé est tenue sur un meuble en marbre noir, en dessous d'une horloge en bois. La bibliothèque est de la même couleur que le meuble qui maintient la télévision. Le canapé est gris, et tout doux - il y a un pled bien plié dessus de la même couleur. Le sol est en bois. C'est vraiment beau.
_J'adore ton salon, aussi. Je n'avais pas fais attention tout à l'heure.
_Oh, c'est pas grave. Et merci, dit-il par dessus son épaule.
Il est en train de chercher un autre film.
_Insaisissables?
Je lui demande de quoi parle le film, et il me raconte le résumé. L'histoire à l'air de ma plaire alors j'accepte de visionner le film.
_Qu'est-ce que tu en pense? dit-il à la fin du film.
_Il était vraiment bien. Il est plus simple à comprendre car le film avec Will Smith était un peu complexe. Puis aussi il est plus captivant, plus intéressant.
Il acquiesce.
_Je suis d'accord avec toi.
Je lui souris et je regarde l'heure. 00h13.
_Je pense que je vais y aller, dis-je.
_Putain, merde! Il est 00h00! J'avais pas vu, je suis désolé. Tu rentres comment?
_À pied.
_C'est une blague. Tu n'as pas pris ta voiture?
_Non. Et déjà, comment tu sais que j'ai une voiture? je lui demande.
_Je t'ai vu arriver au lycée avec elle aujourd'hui.
J'acquiesce et je le souris.
_Tu m'espionnais? dis-je sur la rigolade.
Il rigole à son tour. Ce son est agréable à entendre, mais je m'interdis de penser plus.
_Non, dit-il en se grattant la nuque. J'étais avec mes potes, et on t'as vue sortir de ta voiture. C'est tout.
_Ah, okay. Mais t'inquiète pas, je m'en fous.
_T'aime plutôt bien d'avoir l'attention sur toi, hein? dit-il en se rapprochant.
Je mords ma lèvre inférieure, et il porte toute son attention sur elle, maintenant.
_C'est que tu commences à bien me connaître, dis-je en souriant.
J'espère qu'il ne me demandera pas pourquoi, car je ne veux pas répondre à ça. C'est bien la seule chose à laquelle je n'ai pas envie de répondre.
Il se rapproche une seconde fois, et nos mains se frôlent. On dirait des adolescents qui ne savent pas quoi faire, et cette situation me déplaît. Je ne suis pas une débutante, putain! Je me rapproche à mon tour, et je scelle nos lèvres. Je passe une main derrière sa tête, et je la plonge dans ses cheveux - ils sont doux, comme tout à l'heure. Il demande accès à ma langue, que je ne lui refuse pas, et je monte sur ses genoux. Il passe un bras au creux de mes reins. Je soupire et il me fait basculer sur le canapé.
Je rigole, et lui aussi. Je retire son tee-shirt. Wahou. Il a un corps magnifique.
_Tu fais partie du club de foot? dis-je.
_Voyons, Bébé, tu as devant toi. (Il fait une pause.) Ou plutôt au dessus de toi (il me fait un clin d'œil et je rigole.) le capitaine de l'équipe de foot.
_Eh bien, j'en ai, de la chance.
_Moi aussi, dit-il en me détaillant.
Il repose ses lèvres contre les miennes, et nous recommençons à nous embrasser. Il le fait très bien, et d'ailleurs je crois que c'est l'une des personnes qui embrasse le mieux parmi tout ceux dont j'ai déjà goûté les lèvres. Les siennes ont légèrement le goût du mentos à la fraise. Il embrasse de temps en temps mon cou, par-ci par-là. Il s'apprête à retirer mon tee-shirt, mais son téléphone sonne.
_Putain, jure-t-il.
Il décroche puis il s'éclipse de la pièce. Moi aussi je suis déçue, mais j'aurai d'autres occasions pour reprendre ce qu'on a commencé.
Il revient dans le salon et il passe une main dans ses cheveux en soupirant.
_Qu'est-ce qu'il se passe? je demande en remarquant son agacement.
_Ça fait chier. Mes parents sont sur la route. Ils m'ont appeler pour me demander comment s'est passée la soirée. Je suis désolé de te chasser comme ça, mais tu dois partir. Si tu veux je peux te raccompagner jusqu'à chez toi. Je m'en voudrai de te laisser partir seule en pleine nuit.
_Je me sentirai mieux, oui.
Faux. C'est juste que j'aimerai encore l'embrasser, il est très doué.
_Mais au retour, tu vas rentrer tout seul à pied?
_Non, on va prendre ma voiture.
_Tu as le permis?
_Non, mais je sais conduire depuis bien longtemps. Puis ça m'étonnerait que je me fasse arrêter maintenant.
J'hausse les épaules, je récupère mes affaires et nous sortons de sa belle maison. Sur la route, il décide d'allumer la radio. Il met skyrock fm. Une musique, bien évidemment que j'adore passe. Il s'agit de Noche de Lacrim ft. Damso
_La nuit je parle dans mes rêves. La nuit je plane entre ses lèvres. La nuit je pense, la nuit je dors peu, la nuit je bande, la nuit je baise. La nuit j'attends, je pris pour qu'elle m'appelle. La nuit elle tremble, elle crie, elle perd la tête. La nuit elle souffre, la nuit elle bouffe, la nuit je bande, la nuit je baise, je chante en même temps que Damso.
Colin me regarde comme si j'étais folle, mais il continue de chanter en même temps que moi et le rappeur. Je lui indique de temps en temps où faut-il aller pour que je puisse rentrer chez moi, mais on se remet vite dans la chanson. On éclate de rire comme des gamins, mais ça me convient, ça fait longtemps que je n'ai pas rigolé pour de vrai.
Nous sommes arrivés chez moi. Je tourne la tête dans sa direction.
_Merci pour tout, je me suis bien amusée, dis-je.
_Tout le plaisir est pour moi. Tu es très intéressante comme fille.
Je lui souris gentiment.
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