Fyctia
Chapitre 3.1
Je venais enfin de rejoindre le campement quand je vis que la couche du fameux Marco était toujours vide.
Cela m'inquiéta un peu car il fallait que je dorme si je voulais pouvoir être opérationnelle pour la longue marche de demain mais j'avais à présent Queue-touffue à mes côtés et ses instincts de félin n'étaient pas quelque chose à sous-estimer. Par sécurité, je préférai tout de même sortir la dague que mon maître m'avait offerte pour mes cinq ans de mon sac et de dormir avec.
Cette dague était très précieuse à mes yeux et pour rien au monde je ne m'en séparerais. Je me souvenais d'ailleurs des mots exacts de mon maître quand elle me l'avait offerte.
"Il y a pour chaque sorcière une arme qui lui est propre. On les nomme les Arcentis. Une arcentis est faite du sang et d'une partie de l'âme de son propriétaire et ne peut réagir qu'à son propriétaire. Quand tu auras réveillé ton véritable pouvoir, elle pourra ne faire qu'un avec toi. Pour l'instant, elle prendra sa forme basique, sa forme non-magique si tu préfères mais surtout, ne t'en sépare jamais. Elle fait partie de ton âme. Si tu venais à la perdre ou la briser, ce serait un trou irréparable qui se formerait au sein de ton âme et les conséquences pourraient être tragique pour toi ou pour..."
Elle n'avait jamais fini sa phrase et pourtant, je lui demandais souvent de la terminer mais elle avait toujours trouvé une excuse pour ne pas me répondre. Depuis ce jour, mon arcentis n'avait jamais changé de forme. Elle était restée la dague que j'emmenais partout avec moi. Je savais donc que je n'étais pas au maximum de mes pouvoirs et cela me rassurait un peu. J'aspirais quand même à beaucoup plus de puissance. Pour assurer ma survie notamment mais aussi pour être enfin libre malgré mon serment.
Cette guerre n'était peut-être pas plus mal pour mon évolution parce que je pourrais me servir beaucoup plus de mon pouvoir élémentaire sans craindre la moindre représaille de l'Empire.
C'était sur cette pensée, la fraicheur de ma dague et les ronronnements de Queue-touffue que je m'endormis et rêvai.
- Maître, pourquoi est-ce que mes parents m'ont laissée devant votre porte? demandai-je.
Maître s'accroupit et posa sa main sur mon épaule.
- Tu sais Rosalina, certaines personnes comme toi et moi sont différentes des autres. Toi de par ta couleur de cheveux et moi de par ma grande vieillesse.
- C'est vrai qu'on dirait que vous avez plus de mille ans! ris-je.
Elle fronça ses fins sourcils blancs et me réprimanda par son sifflement si caractéristique de sa colère mais ses yeux s'attendrirent doucement avant qu'elle ne reprenne la parole.
- Tu seras amenée à faire de grandes choses, ma tendre Rosalina. Et ça, tes parents ne savaient pas comment les gérer alors ils ont préféré te laisser sous ma garde.
- De grandes choses? Comme faire une potion qui peut faire grandir? demandai-je surexcitée.
- Par exemple! rit-elle.
- C'est parce que nous sommes des sorcières? me calmai-je.
- Oui, c'est parce que nous le sommes.
Elle ne rajouta rien d'autres et le silence me permit de réfléchir. Je lui posais alors ma dernière question.
- Est-ce que mes parents m'aimaient?
Elle me regarda alors avec un regard triste, un long silence vint et je sus que non.
- Ce n'est pas grave s'ils ne m'aimaient pas parce que je vous ai vous Maître et vous m'aimez, n'est-ce pas? l'enlaçai-je en laissant couler quelques larmes.
- Oui, je t'aime Rosalina, me répondit-elle en m'étreignant.
Elle sécha mes larmes tendrement avec le bout de sa manche et me prit le menton.
- Tu sais Rosalina, ne laisse jamais l'amour des autres te guider. Dans la vie, ce qui est le plus important, c'est de s'aimer soi-même et de ne pas écouter ce que les autres ont à dire sur toi. Nous sommes des sorcières alors les gens ne nous aiment pas parce qu'ils nous craignent.
- Pourquoi nous craignent-ils? Nous sommes gentilles pourtant.
- Oui, nous le sommes mais eux, ils ne le savent pas et ne veulent pas le savoir. Laisse-moi te raconter une histoire.
- L'histoire sur la sorcière des étoiles et du soleil? dis-je en retrouvant le sourire.
- Non, une nouvelle histoire. Une histoire sur l'Histoire des sorcières.
- Histoire avec un grand "h"?
- Oui, avec un grand "h". Alors va t'installer dans ton lit.
Je sautais dans mon lit, toute contente d'entendre une nouvelle histoire. Maître était la meilleure, et peut-être bien la seule, conteuse d'histoires que je connaissais. Je me mis sous ma couverture et elle vint s'asseoir doucement sur le bord de mon lit.
- Il y a plus de cinq siècles maintenant, il existait un ordre de sorcières...
Je fus brutalement réveillée par un coup de museau de Queue-touffue.
4 commentaires
Oona Rose
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Il y a 3 ans
Venusawriter
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Il y a 3 ans
cedemro
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Il y a 3 ans