Fyctia
La curiosité...
Je sais c'est pas bien, mais j'ai trahi ma promesse de ne pas entrer. Mikey a tourné le dos 5 secondes, et malgré mes questions et inquiétudes, j'ai foncé. Mes bébés sont là-dedans mince !
A peine ai-je passé la porte que mes yeux rencontrent l'horreur à l'état pur...
Sur des fils tendus entre les deux extrémités de la pièce il y a... Oh mon Dieu ! Il y a des peaux ! Celles de Sandy et de Mr Ridegeway.
Juste leur peau, bien étendues, là, en train de sécher, sans squelette, sans organes, sans rien... Leur visage sont tout plat... Un haut le coeur me prend et je rends tripes et boyaux au beau milieu de la pièce.
Mike arrive en courant, me passe une main dans le dos. Il n'a pas le coeur de m'engueuler. De notre sac à dos, il sort notre gourde et mon sweat. Il m'essuie gentiment les lèvres et me donne à boire.
- Viens, il faut qu'on sorte de là ! M'ordonne t'il
- N... Non ! Je n'ai pas retrouvé Newton et Poppy, et puis... Mais regarde ! Tu vois pas ce qu'on a découvert ? Qu'est-ce que c'est ? Oh, Mike, où est-ce qu'on est tombés ? Ca peut être mes tantes quand même, qui font ces...choses...
- Je ne sais pas ma Trompette. Mais si on reste là et que le malade qui est l'auteur de ce cauchemar revient... Me répond-il sans finir sa phrase.
Je sais qu'il raison. Je le sais, évidemment. Je sais aussi que mes animaux traînent quelque part ici, que j'ai vu un "étendage" portant les peaux des habitants de mon village natal... Et ces étagères pleines de légumes ?
- Rallume ta torche Mike, il faut qu'on regarde plus loin.
- Mais t'es dingue. Y'a deux minutes, t'étais au bord de la crise de nerfs et là tu veux pousser plus loin ? Non !
- En fait, Mikey, je te demande pas ton avis. Je veux retrouver mes bébés, et je veux comprendre ce que c'est que ce merdier. Si...
- Si quoi ? me demande t'il
- Non laisse, je veux même pas l'imaginer. Maintenant allume ta torche s'il te plaît.
Comprenant qu'il n'a pas vraiment le choix, il obtempère. On se rendait pas compte avec la seule lumière de l'applique murale située vers l'étendoir, que la pièce était si vaste.
On commence à en faire le tour, tout doucement. A chaque pas qu'on fait, on rencontre de nouvelles horreurs.
J'aperçois enfin mes poilus. Ils sont devant ce qui ressemble fort à un fourneau. En tournant sur nous-même, on se rend compte qu'il y a comme des "ateliers".
Devant nous le fameux fourneau qui supporte une immense gamelle. Est-ce que je regarde dedans ?
Plus téméraire que moi, Mike s'avance, plonge les yeux dans le récipient et....
- Ohhhh ! Une tête ! Une tête d'humain putain ! C'est... Il n'a pas le temps de terminer, cette fois, c'est lui qui s'écarte pour vomir.
Le temps qu'il se "remette" si c'est possible, je fais le tour de la pièce, mes deux 4 pattes à mes pieds. Dans le coin, une table immense accueille une machine à coudre et des morceaux... De peau humaine ! En y regardant de plus près, je peux voir que je connais cette manière de travailler le cuir. Non ! Non, ça ne peut pas être vrai...
Je continue, les larmes inondant mon visage, mon t-shirt, et je finis pas tomber sur une autre table, remplie de scalps de toutes les teintes, toutes les longueurs. Quelques pots de peroxyde, des perles, des plumes... Il ne m'en faut pas plus pour être obligée d'accepter qu'il s'agit bien des oeuvres de mes tantes.
Comment ? Pourquoi ? Il va maintenant falloir que je fasse comme si de rien n'était pur ne pas terminer dans cette pièce.
J'en suis là de mes réflexions quand Mikey m'interpelle.
- Heu... Dis, tu crois quand même pas que c'est la cuisine de ta tante ? Hein ? C'est pas vrai ?
- Mike... Regarde, tu vois bien que c'est leur travaux... Mon Dieu, je vis avec des monstres !
- Mais... Alors... Enfin, je veux dire, tout le monde mange la cuisine d'Atty... Ca veut dire que...
- Oui...
On vomirait encore si on n'avait pas l'estomac vide. Mince ! Du bruit ! Encore assez lointain, mais, on devrait pas être là...
Je sais pas comment éteindre l'applique. Et les poilus qui gémissent... Vite, sortir de là. Vite ! Vite !
J'entraîne Mikey par la manche, lui a pris une bestiole sous chaque bras. On repasse exactement par là où on est arrivés en sachant pertinemment qu'on va droit vers les bruits qu'on perçoit.
Il nous faut une cachette. N'importe quoi ! Je jette un oeil affolé et je vois, juste derrière une étagère pleine de bocaux, des caisses empilées. D'un signe de tête je renseigne mon compagnon d'infortune.
On se faufile, on se fait tout petits et on prie très fort pour ne pas se faire remarquer.
3 commentaires
Madame Split
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Il y a 8 ans
Peluuches
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Il y a 8 ans