Fyctia

Salut Peabody !

Ca y est, mes tantes ont pris le GreyHound jusqu'à New-York. Elles étaient trop contentes de partir, on aurait dit que c'était Noël.

Quand elles m'ont demandé ce qui m'avait pris, j'ai prétexté que c'était pour les remercier de tout ce qu'elles font pour moi depuis toujours. C'est un peu le cas en même temps !

Maintenant que la maison est vide, je vais préparer mon sac pour ce soir. Mikey m'a dit de prendre les mêmes affaires que quand on s'en va chasser le trésor et le fantôme : une corde avec mousquetons, une lampe torche et des piles, un couteau suisse, de l'eau et des barres de céréales, une bombe de peinture pour marquer le chemin (au cas où)...

Pour la tenue, j'ai opté, histoire de changer, pour mon jean fétiche, un t-shirt ample, mes baskets de sport et j'emmène un sweat que je vais coller dans mon sac. Bien sûr, mes bestioles sont du voyage ! Harnais préparés, longes prêtes... Reste plus qu'à faire passer le temps jusqu'à ce soir. Départ à 23h00.

En attendant, Mike vient passer la journée à la maison. Il va falloir qu'on fouille, chose que je n'ai encore jamais osé faire, pour trouver la clé de la fameuse porte.

C'est excitant et effrayant à la fois. J'ai un peu l'impression de trahir les taties. Bon, ce qu'elles ignorent ne peut pas leur faire de mal.

Ah, je te laisse, j'entends la carillon de l'entrée, Mike est là. A plus Pea !

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- Salut trompette, prête ?

- Hey Mikey ! Oui, je crois.

- On commence par quoi ?

- Vérifie le matériel si tu veux pendant que je nous prépare des sandwiches. Après, il faudra qu'on commence à fouiller, mais surtout, il faudra tout bien remettre en place. Je ne veux pas que mes tantes voient qu'on a profité de leur absence pour regarder dans leurs affaires. Et tes parents, tu m'as pas dit ?

- Je leur ai dit que je passais le week-end chez toi pour une chasse, ils ont l'habitude, c'est passé comme une lettre à la poste. Pour la fouille, t'en fais pas, elles ne verront rien.

Je laisse Mike au salon avec mon sac et je file à la cuisine. J'ai pas envie de sandwiches alors j'opte pour des oeufs brouillés avec des saucisses, ce sera mieux je pense.

Mon ami me rejoint, on s'installe sur les tabourets devant l'ilot central, puis on mange en silence, chacun de nous perdus dans ses pensées.

Une fois repus, on débarasse, on lave vite fait la vaisselle et l'estomac un brin noué, on décide de commencer à chercher dans la chambre d'Atty.

On monte l'escalier comme des voleurs, on entre dans la première pièce sur notre gauche. J'ai pas l'habitude, c'est vraiment bizarre. Sa chambre est impeccable. Son lit parfaitement fait trône au milieu de la pièce, bordé de chaque côté de chevets anciens qu'elle a déniché dans un vide-grenier. En face, une commode réhaussée d'un miroir, aux fenêtres, de lourds rideaux beiges ornés de grosse fleurs.

Les chevets sont vides en dehors de sa lecture du moment "Des grillades à toutes les sauces" et de ses lunettes. Dans la commode, chou blanc également. L'idée nous traverse de regarder sous le lit : rien !

On se regarde, dépités, quand soudain, Mike a un éclair de génie : "Halley... On n'y a pas pensé !"

- A quoi ? dis-je en le regardant droit dans les yeux.

- Ce qui est le mieux caché... commence t'il

- Est ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure ! finis-je. Evidemment ! T'es un génie Mikey !

Nous voilà donc en train de dévaler l'escalier pour retourner à la cuisine. Un à un, on ouvre les tiroirs, dan lesquels il n'y a aucune clé. Finalement, c'est moi qui la trouve, pendue à un lien en crin, dans le buffet des conserves. Cachés sans l'être...

- Bon, ben c'est le moment de vérité. Lance Mikey.

J'ai le trouillomètre à zéro, l'impression que mes tantes vont rentrer d'une minute à l'autre et nous surprendre... Allez, courage ma fille !

J'harnache mes poilus, excités comme des puces. Ca couine et ça gémit à qui mieux mieux !

On s'approche de la porte interdite. Je peux pas dire que l'odeur soit aussi prenante que l'autre soir, mais ça pique un peu les yeux quand même.

J'entre la clé dans la serrure, tourne une fois vers la gauche... COUIIIIINKK... Super ! En plus, elle produit un grincement digne d'un film d'horreur, ça promet !

Mikey me fait me signe qu'il entre en premier. Il tâtonne pour trouver l'interrupteur mais n'en trouve pas.

- Ca alors ! Pas de lumière ! File moi la torche.

Je sors la lampe de mon sac, lui tend. Il presse le bouton et dans le faisceau on distingue... Juste un couloir qui semble long comme un jour sans pain.

Les murs sont... Pouah ! Vieux, sales, poisseux... On dirait que personne n'est venu là depuis des lustres. Comment est-ce possible vu qu'Atty y passe le plus clair de son temps ? Et moi qui croyait que c'était une cuisine... Je suis vraiment pas rassurée...

Au bout des longes, Newton et Poppy tirent et s'énervent. Je sens qu'ils veulent avancer. Mikey me regarde, inquiet. Je baisse la tête pour signifier qu'on continue. Tant pis si je vomis en cours de route.

On avance, on avance, on avance encore. Et plus on marche, et plus l'odeur de viande avariée se fait présente.

D'un coup, sur notre droite, une volée de marches qui montent. Je jette un oeil en direction de mon pote, il grimpe, je suis.

On pousse la porte qui n'est même pas fermée et là... On se retrouve dans la cuisine de Sandy Stevens ! On est si surpris et on a tellement peur de se faire prendre qu'on fait marche arrière à la vitesse de la lumière.

Pourquoi ce couloir qui devrait abriter la cuisine secrète de ma tante nous a t'il mené chez Sandy ?

Les questions seront pour plus tard, le couloir continue. Force est d'avouer que notre courage commence à se faire la malle. Seulement notre curiosité l'emporte.

Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir trouver encore ? En attendant, Newton se prend pour un chien de traîneau durant une course et Poppy a complètement vrillé. C'est pas très rassurant...