Fyctia
Chapitre 5- Orion (Partie 2)
Putain, il a l’air sérieux le con! Fusionner nos cours ? Est ce que ça veut dire que je vais devoir supporter ce mec tatoué, bad boy qui se la joue Shakespeare toute l’année ? Parce qu'en toute sincérité, si on arrive à tenir une heure ça sera déjà un début. Il fait partie de ces gens que je mets dans ma liste rouge, ceux que j'exècre le plus. Avec lui, il a fallu d’une fois pour qu'il me tape sur le système.
- En effet, nous sommes des couturiers et eux des professionnels du spectacle. Nous allons donc confectionner leurs costumes pour le spectacle de fin d’année. Ajoute notre professeur.
- Attendez Madame, on est en première année de couture et vous nous demandez de créer tous les costumes de la pièce.
- C’est impossible, on y arrivera jamais
Trois heures que j’ai intégré cette université que je suis déjà désemparé par mon troisième cours de la matinée. Mme Optima, professeur de couture et professionnelle en matière de costume regarde ses élèves se plaindre. Je ne sais même pas coudre un bouton et elle nous demande de dessiner et de fabriquer un costume pour eux. Je garde le silence, après tout, il ne me faut que des bonnes notes pour avoir ce satané diplôme.
- Allons ! Silence ! Ne paniquez pas, si vous êtes dans mon cours, c’est que vous avez la détermination et le courage de vous lancer. Dit-elle en posant ses fesses sur le rebord de la scène. Faites-moi confiance, je serai là pour vous guider et vous aider dans la production de votre œuvre.
Il a fallu qu’elle dise ce simple monologue pour que tout le monde se calme. C’est une blague ? Je suis donc le seul à paniquer à l’idée de n'avoir que huit mois pour réussir cet exploit ?
Bien, étant donné que dans les deux classes il y a le même nombre d’élèves. Nous allons créer des duos que nous choisirons.
Je vais prier tous les dieux pour ne pas être avec Shakespeare.
Mon ton provocateur lui fait tourner la tête complètement vers moi. Monsieur n'apprécie pas que je l'appelle comme ça en vue de ses iris vairons qui pétillent de rage en ma personne. Je sens que cette année ne va pas être si terrible. Dès le premier jour je me suis fait un ennemi. Un ennemi qui a quand même pas mal de points communs avec moi. Piercing au septum, plusieurs aux oreilles, tatouage apparent sur son cou et ce regard. Nous n'avons pas les mêmes couleurs, enfin presque. Mais je peux dire que la lueur qui en ressort est magnifique. Son œil marron gauche m’examine dans le moindre détail. Son œil droit quant à lui, d’un vert hypnotisant, s’ancre parfaitement dans les miens. C’en est perturbant, je ne l'ai pas remarqué un peu plus tôt. Ça a le don de me perturber et de calmer mes ardeurs. Quand il détourne le regard vers les profs qui continuent à discuter sur l'année scolaire, moi, je tente tant bien que mal de gérer la crise de panique qui est en train d’arriver. Respire Orion, inspiré par le nez et expire par la bouche.
La cloche sonne la fin des cours. Tout le monde prend son temps pour récupérer leurs affaires, tout en discutant. Alors que moi, je préfère détaler comme si le diable me poursuivait. Je déguerpi comme un lapin en remontant les escaliers deux par deux. J’ai besoin d’air et vite. Les couloirs se remplissent d'élèves, s’entassent et forment une masse qui m'empêche d’avancer comme je le souhaite. Alors je décide de forcer le passage en bousculant ceux qui sont sur mon chemin. Quelques coups d'épaules plus tard j’ouvre les portes et le vent de l’extérieur me permet de respirer à nouveau. Je ne sais pas ce qu’il s'est passé, mais une chose est sur, c'est la première fois que ça m'arrive. D’ordinaire, certains détails qui me rappellent Adam me rendent triste, déprimé et parfois en colère. Cette fois-ci, mon corps a réagi différemment, j'ai paniqué.
Je devrai être à mon prochain cours à l’heure qu’il est. Cependant je préfère être étendu sur l’herbe sous un arbre qui fait de l’ombre. L’été est encore là, les températures sont encore assez élevées. Elles restent tout de même supportables quand on est à l’abri. Ma veste en cuir sous ma nuque, les mains croisées sur mon ventre, je regarde les nuages blancs. Ils se déplacent lentement au gré du vent. C’est paisible de regarder le ciel s’animer. Je me sens plus calme et la crise de panique qui commence à apparaître est vite partie. Pour cette fois, j'ai su gérer le problème. Peut-être que la prochaine fois ça ne sera pas le cas.
8 commentaires
Célia Moreau
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Il y a un an
Eloïse_f
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Il y a un an
François Lamour
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Il y a un an
izoubooks
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chiara.frmt
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Emeline Guezel
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Il y a un an