Fyctia
Chapitre 4- Asmodée (Partie 1)
Asmodée - 18 ans
2 septembre 2023
Colombus, Ohio.
Je claque la porte derrière moi. Je viens de raccompagner mes parents, ils ont repris la route pour Green Rivers. Ils y arriveront dans deux jours. C’est le temps qu’il nous a fallu pour venir. C’est ça de partir vivre à plus de 1600 miles de sa famille. Évidemment, ils vont me manquer. Mais il est temps pour moi d’avancer. De prendre mon indépendance et de leur montrer qu’ils ont réussi leur travail de parents. Je soupire en fermant les yeux. Notre première longue séparation.
Appuyé contre la porte, un frisson parcourt mon dos. Ils viennent de partir. Et moi, je suis seul, ici. Est-ce que j'ai fait le bon choix? Il y a de bonnes universités dans l’Utah. Je ferme les yeux, tentant de chasser ses idées noires.
Rapidement, une tornade châtain débarque devant moi. Les yeux toujours clos, je ne la vois pas. Mais je la devine. Je sourit et la regarde.
- Alors on déprime monsieur Asmodée ?
- Pas du tout miss Alexie.
Elle hausse un sourcil, croisant ses bras sur sa poitrine. Elle me fixe et là, elle me fait penser à ma mère. C'est putain d'effrayer.
- OK! Tu as gagné. Je me demande si j'ai fait le bon choix. Venir ici et tout. J'aurais tout aussi pu rester dans l'Utah.
- Oh pauvre bébou. Mais tu vas voir, ça va être chouette l'Ohio. On va se faire un joli cocon ici et on va vivre la vraie vie d'étudiant.
Je ne peux pas lui donner tort. On va vivre les meilleures années de nos vies. Il est temps de couper le cordon avec nos parents. Enfin… Elle, elle semble ne pas avoir de mal avec ça.
Alexie est assise sur mon matelas pendant que je range mes fringues. Ma penderie déborde, je constate que ma mère avait raison… Elle est trop petite. Je laisse tomber le rangement des fringues pour commencer à sortir mes bibelots. J'affiche au-dessus de mon lit une série de vinyles sur lesquels j'ai peint des choses et d'autres.
- C'est toi qui a fait ça ?
Me demande-t-elle en tenant un vinyle. Sur celui-là, j'ai peint un champ de violettes. Je sourit face à ses yeux brillants, admirative de mon travail.
- Prends-le si tu le veux. J'en ai plein d'autres.
- Je ne peux pas accepter. Ça a dû te prendre des heures pour peindre ça.
- Ça me fait plaisir, Alexie. Prends-le. Vraiment.
Sans plus de cérémonie, elle me saute au cou. Je la serre contre moi en riant. Quand elle me lâche, je reprends mon rangement. Chose plutôt rapide vu que je n'ai pas encore reçu mes meubles.
Dans le salon, quelques oreillers et plaids contre un mur nous offrent un canapé de fortune. Deux cartons nous servent de table basse et une planche entre deux chaises nous sert de meuble télé. Ce n'est pas franchement esthétique, mais j'aime bien l'ambiance qu'Alexie à su donné à la pièce pendant que j'étais à la douche. Elle a installé une longue guirlande fine autour de la pièce, à l'angle des murs et du plafond. Ça donne une lumière tamisée très douce.
Installé sur notre canapé, je regarde notre aménagement rudimentaire. Et tout ce dans quoi nous allons devoir investir. Mes parents nous offrent un vrai canapé. Mais c'est tout.
- Moi, je veux bien m'occuper de meubler la partie salon. Toi, tu fais la partie salle à manger?
- Et pour la cuisine, on fait cinquante/cinquante ?
- Ouais. En soit faut lister ce que chacun veut dans cette pièce. Pareil pour les toilettes et la salle de bain.
- On a un deal, Asmodée.
Je souris face à la simplicité de la chose. Pour le moment, tout est simple avec Alexie. On parle et débat beaucoup. J'espère que ça restera aussi fluide, tout au long de notre coloc. Je ne veux pas avoir à déménager dans deux mois…
Quand j'ai su que j'étais accepté à OSU, j'ai d'abord chercher un appartement seul. En écoutant les pour et les contres de maman, j'ai compris que m'enfermer dans un appartement, seul, n'était pas la meilleure idée. Je peux passer des jours entiers sans sortir ni voir la lumière du jour. Alors je me suis tournée vers la colocation. Et je suis tombé sur cette fille. Elle avait repéré l'appartement, mais pour elle seule, il était trop cher. Elle a donc posté une annonce. Elle ne voulait pas vivre dans une résidence universitaire, venant de loin, elle voulait avoir de l'espace pour vivre. Et me voilà. J'ai répondu à son annonce et en quelques heures, je suis devenu son coloc. Je soupire, espérant vraiment que ça va bien se passer. Je n'ai absolument plus les moyens de déménager. Et je refuse de demander de l'aide à mes parents pour ça. Ils paieraient pour que je puisse déménager si ça se passe mal, mais c'est trop. Trop d'argent et trop de temps pour venir m'aider. Non. Il faut que cette colocation marche.
5 commentaires
RayaneSchwab
-
Il y a un an
clara_belle
-
Il y a un an
Mily Black
-
Il y a un an
Carl K. Lawson
-
Il y a un an