Fyctia
Chapitre 2- Orion (partie 1)
Orion - 18 ans
14 août 2023
Green River - Wyoming
Mon jean remonté au milieu de mes mollets, les pieds dans l'eau tiède de la piscine. Je la regarde faire des vagues circulaire sous les mouvements de mes jambes. Quand j'y pense c'est agréable. Mon jean se retrouve légèrement mouillé mais ce n'est pas ce qui me préoccupe. Mon taux d'alcool dans le sang ce soir étant plutôt correct, je ne vois pas assez le brouillard pour empêcher tout mauvais souvenir d'apparaître. Je me focalise alors sur des choses futiles. Dans deux heures nous passerons à demain et cette maudite journée sera derrière moi. Cette torture qui m'assaille les entrailles depuis que je me suis réveillé aura disparu, ou du moins diminué.
- Joyeux anniversaire Orion !
Mon meilleur ami passe son bras trempé autour de mes épaules. Ses dents blanches bien alignées apparaissent quand il me sourit. Ses cheveux mouillés lui tombent sur ses yeux qui me fixent intensément. Il doit avoir compris que j'étais dans mes pensées, car il lève sa main devant mon visage ou un joint fumant est coincé entre ses doigts. Je le récupère pour en inspirer plusieurs lattes, à ma gauche, je prend la bouteille de whisky pour le lui donner en échange. Il boit quelques gorgées avant de regarder le ciel qui s'éclairent de différentes couleurs. Je m'allonge en mettant un bras sous la tête et ferme les yeux. Les souvenirs me reviennent en mémoire et c'est à ce moment là que je regrette amèrement de ne pas avoir bu plus tôt, ni assez fumer pour que mon esprit ne soit pas assez opérationnel pour réfléchir et pensée. Seulement, ce qui apparaît dans ma mémoire est un doux souvenir, le plus beau que j'ai pu avoir. Celui où j'ai pris mon courage à deux mains pour libérer mon cœur de ce poids qui le compressé.
-Flashback-
Allongés sur l'herbe, les mains sous nos têtes. Nous admirons les fusées colorées qui éclatent au-dessus de nous. Je tourne la tête vers la droite en souriant, son air radieux transperce mon cœur. J'ai tendance à le regarder dans des moments innocents, comme celui-là. Son sourire faisant apparaître ses dents du bonheur et ses fossettes qui creusent ses joues. Ses cheveux de blés ébouriffés lui donnent un air enfantin qui me fait craquer. Il est terriblement beau. Les explosions s'enchaînent tout en laissant des traces dans le ciel, chaque bruit assourdissant est un battement de cœur contre ma cage thoracique. Je mord l'intérieur de ma joue. Je ne pensais pas connaître un jour l'amour, le sentiment d'aimer. Ce besoin de toucher sa peau, d'entrelacer ses doigts aux miens, d'embrasser ses lèvres ou encore le prendre dans mes bras. Il faut que je lui parle, que je lui dise qu'il me plaît. Quitte à ce que notre amitié en prenne un coup.
Mon esprit divague la nuit en nous imaginant ensemble, mon corps réclame le sien quand on est à proximité et mon cœur crie son prénom pour qu'il me regarde.
Il se relève en frottant ses fesses pour enlever l'herbe sur son jean, puis me tend sa main que je saisis. Il me parles de ce qu'il a pensé du bouquet final, en toute honnêteté, mon attention était ailleurs. Mais il suffit que je lui sourit pour qu'il comprenne que je suis de son avis. Je reçois une goutte sur mon nez. Adam regarde le ciel, une averse ne tarde pas à nous tremper de la tête au pied. En seulement quelques secondes, mon t-shirt me colle à la peau et mes cheveux gênent la vue. Il se met à courir pour trouver un abri, avec tout ce monde venu admirer le feu d'artifice les quelques endroits sont rapidement pris. Je cours après lui, en souriant quand il tourne sur lui même pour chercher un arbre assez gros ou une devanture encore libre. Adam me montre un endroit plus loin et cours en se mettant à rire aux éclats, un rire franc qui m'électrise l'échine.
Ma main entoure son poignet, un léger sourire apparaît sur mon visage quand je remarque ses poils qui s'hérissent à mon contact. Il me fixe en fronçant ses sourcils blonds, ne comprenant pas pourquoi je viens de nous arrêter en pleine course. Alors que d'autres personnes nous volent notre place. Il renifle et essuie son nez avec sa main, ce simple geste me rend fou de lui. Tout comme ce grain de beauté près de son œil droit. Je l'attire pour qu'il soit face à moi, ma main libre caresse sa joue. Mon pouce essuie les gouttes de pluie sur ses lèvres, remonte sur sa pommette effleurant son grain de beauté. Mon regard, lui, ne quitte pas le sien. Il ouvre sa bouche mais la referme aussitôt. Je crois qu'il n'ose pas parler, qu'il comprend ce qu'il ce passe. Ses yeux d'un vert émeraude se mettent à brillaient d'une intensité folle. J'ai la sensation qu'il ouvre les portes de son âme, qu’il me laisse lire à travers lui pour la première fois. Ce que j'y voit me coupe le souffle, son regard brûle d'un feu ardent et dense. Les flammes dansent et chacune d’elles représentant une partie de lui. Elles s’affolent quand j’approche mon visage de quelques centimètres et deviennent incontrôlables au moment où mes lèvres effleurent les siennes.
Sans que je ne m’y attende, sa bouche s'écrase sur la mienne, mes yeux se ferment à son contact. La passion avec laquelle il m’embrasse me prouve qu’il attendait ce moment depuis longtemps. Ses mains agrippent mon t-shirt, attirant un peu plus nos corps l’un contre l’autre. Je glisse un bras autour de ses hanches, savourant ce baiser particulièrement sucré et enivrant. Essoufflé, il s’écarte de moi afin de me sonder un instant, juste une seconde. Puis ses lèvres rencontrent à nouveau les miennes. Et cette fois-ci, sa langue s’invite dans cette danse endiablée. Elle caresse doucement mon palais puis l'arrondis de mes lèvres. Je souffle son prénom tirant sur sa chevelure, il grogne en mordant ma lèvre inférieure. J'ai l'impression de défaillir dans ses bras. Ça ne me ressemble pas et pourtant mes jambes peine à me soutenir tant je désirais ce baiser. L’orage déchire le ciel, nous faisant sursauter tous les deux, nous rions à gorge déployée sans pour autant nous éloigner. Notre respiration est haletante, nous n'avons qu'une envie, recommencer jusqu'à ce que nos bouches saignent. Je colle mon front contre le sien, les yeux fermés, je prend mon courage à deux mains pour lui dire ses simples mots :
Je t'aime.
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