Azélia Charin Country Love 2.0 Chapitre 21.1 - Naïs

Chapitre 21.1 - Naïs

Fabian n’ose plus trop me parler. Je pense qu’il a peur d’encore faire une gaffe, vu comment j’ai réagi à la dernière. Le fait qu’il me rappelle la raison pour laquelle j’ai tout abandonné du jour au lendemain m’a déstabilisé. Même si je suis contente aujourd’hui de vivre avec ma famille, ma vie citadine me manque. Les responsabilités qui me pèsent quotidiennement et l’angoisse de tout perdre me noue le ventre. Cette parenthèse auprès de Fabian me fait du bien et je ne dois pas la gâcher par ma mauvaise humeur.


La tatin de fenouil au chèvre est prête. Nous terminons la mousse de chèvre frais. Notre conversation est agrémentée uniquement de platitudes qui ne nous ressemblent pas. Si notre bonne entente est retombée comme un soufflet, c’est uniquement de ma faute. Fabian n’est au courant de rien puisque je ne lui ai encore rien dit. J’inspire et me lance.


— J’ai quitté Rennes et mon métier il y a presque un an, commencé-je.


Fabian a stoppé sa tâche et m’observe attentivement. Il a compris que j’allais me dévoilée et me laisse poursuivre sans m’interrompre.


— Mon frère aîné venait de mourir et j’ai tout lâché pour rejoindre ma famille. Je n’ai pas réfléchi une seconde et ai chargé l’ensemble de mes affaires dans le coffre de ma Clio. Mon mec de l’époque n’a pas bien compris ce qui lui tombait sur le coin du nez. Pourtant, je ne me suis pas retournée. Ma famille est la chose la plus importante pour moi. De son côté, il n’a jamais cherché à me retenir ou me retrouver.


Je termine mon monologue avec un rire amer. Je ne regrette en rien mon choix. Juste d’avoir perdu mon temps avec ce pauvre gars. Je n’avais pas remarqué que Fabian s’était approché de moi. Il me tient la main et en caresse le dos avec son pouce. Ce geste simple m’apaise tout en douceur. Il pose un regard sur moi empli de compassion.


— Je suis désolé de t’avoir rappelé ce mauvais souvenir, s’excuse-t-il.

— Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu ne savais pas.

— C’est sûr. En tous cas, je t’admire d’avoir tout abandonné et de t’être mise entre parenthèses pour soutenir ta famille.

— N’importe qui aurait fait la même chose.


En observant Fabian, je pensais pouvoir avoir la confirmation de ce que je venais d’avancer. Mais ce que je décèle est tout autre. Une légère grimace déforme ses traits.


— Non. Pas tout le monde Naïs.


Son sérieux me déstabilise tout à coup.


— En tout cas, pas ton ex apparemment, reprend-il avec humour.

— Non, c’est vrai, ris-je.


Fabian a réussi à alléger l’ambiance par de simples mots et des gestes tendres. Je me sens comprise. Le poids dans ma poitrine est moins lourd et ce sentiment est nouveau pour moi. J’avoue que je ne sais pas trop comment l’interpréter.


— Tout le monde a terminé sa première recette ? interroge la cheffe.

— Vous allez pouvoir changer de partenaire avant d’attaquer la seconde préparation.


Tous les binômes répondent positivement à la question et se séparent. Certains à regret, d’autre avec un enthousiasme non dissimulé. Jessica passe devant notre plan de travail et me regarde avec dédain. J’ai envie de faire la danse de la joie pour l’agacer davantage. Pour une fois, que c’est moi qui ai de la chance.


Pendant que Fabian est parti cherché les nouveaux ingrédients dans le garde-manger, je joue les ouvriers plongeurs. C’est incroyable le nombre d’ustensiles et récipients en tous genres que je dois nettoyer. J’imagine la tête de ma mère si elle découvrait sa cuisine avec tous ses instruments joncher le plan de travail. Cette pensée me fait sourire.


Tout à mon ouvrage, je ne vois pas la personne s’accouder sur l’îlot.


— Comme on se retrouve ! entends-je dans mon dos.


Je me tourne vers mon interlocuteur et sursaute de le découvrir si près. Quand je constate qu’il s’agit de mon lourdaud de tout à l’heure, je manque de m’étouffer.


— Dylan, soufflé-je

— Je vois que je t’ai laissé un souvenir impérissable, se vante-t-il.

— Impérissable, c’est le mot. Mais sûrement pas dans le sens où tu l’entends.

— C’est ce qu’elles disent toutes.


Dépitée, je jette un œil vers Fabian. Il tarde à revenir.


— Tu perds ton temps avec ce mec, affirme-t-il sûr de sa petite personne.

— Et qu’est-ce qui te fait dire ça exactement ?

— Pas besoin d’avoir fait de grandes études pour voir qu’il ne te correspond pas, poursuit-il sur sa lancée.

— Puisque que tu as l’air plus au courant que moi, saurais-tu me dire qui pourrait me satisfaire ? demandé-je, faisant semblant de rentrer dans son jeu.

— Un homme comme moi, évidemment. Beau, installé et un étalon hors pair.


Je me retiens d’éclater de rire tant il ne manque pas de culot. Le gars est tellement imbu de lui-même que cela en est ridicule.


— Tu m’en diras tant, approuvé-je avec ironie.

— Ça y est, j’ai trouvé tout ce qu’il nous faut, annonce Fabian en arrivant les bras chargés de victuailles.


Il dépose son bac en inox sur le plan de travail et commence à disposer les ingrédients.


— Tu n’as pas trouvé ta partenaire ? interroge-t-il Dylan sans même le regarder.

— Je venais tenter ma chance avec la demoiselle.

— Et alors ? Qu’est-ce que ça donne ?

— Laisse-moi encore cinq minutes et l’affaire est dans le sac.


Je n’y crois pas. Le mec fait comme si je n’étais plus là et parade comme un coq dans sa basse-cour.


— Je pense que ton temps est épuisé, le coupé-je dans son exhibition de testostérone. Tu devrais pouvoir trouver deux ou trois juments à satisfaire un peu plus loin.

— Tu ne sais pas ce que tu rates, lance Dylan dans une dernière tentative.

— Oh si, crois-moi. J’en ai bien conscience. Mais je vais prendre le risque.


Dylan me fixe afin de voir si je bluffe. Je soutiens son regard, les bras croisés sur la poitrine. Comprenant, qu’il a fait chou blanc, il tourne les talons et s’en va vers le tableau.


— Je vais tenter d’être à la hauteur pour que tu gagnes au change, se moque Fabian. Mais je ne te promets rien.


J’attrape une planche à découper et le premier légume qui passe. Je vais me défouler.


— Donne-moi ça, m’arrête Fabian dans mon élan. Tu vas te blesser.

— Je rêve où tu te moques de moi ?

— Je ne me permettrais pas. Mais, tu vois, j’ai la phobie du sang. Alors je ne voudrais pas tourner de l’œil si tu te coupais. Je perdrais toute crédibilité.

— La phobie du sang ? Pour un éleveur bovin ? relevé-je.


Son clin d’œil en seule réponse me fait sourire.


— Je tâcherai de ne pas heurter ta sensibilité dans ce cas, me moqué-je.


Tu as aimé ce chapitre ?

19

19 commentaires

E.S Line

-

Il y a 3 ans

Encore un mystère autour de la famille de Fabian... Je me demande ce qu'il s'est passé et si c'est si irrémédiable que ça ! Peut-être que Naïs va lui faire comprendre à quel point la famille est importante...

Gottesmann Pascal

-

Il y a 3 ans

Bon chapitre où Naïs et Fabian font connaissance, avec l'intervention du lourdaud pour apporter une belle pointe d'humour.

Azélia Charin

-

Il y a 3 ans

Merci 🙏

Pearl Brittany

-

Il y a 3 ans

Coucou suite à ton message sur Facebook !

iris monroe

-

Il y a 3 ans

un petit coucou

car_amel

-

Il y a 3 ans

Heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon Dylan serait mort 🤣🤣 le coup de l'étalon m'a tuée 😂 Fabian fais attention ! A t'enfoncer dans tes mensonges tu vas faire une boulette 😄 ouais pourri le jeu de mot en cours de cuisine, je sors 😁

Azélia Charin

-

Il y a 3 ans

N’est-ce pas ! Malheureusement il y en a des boulets comme lui 😂

Caroline gayant

-

Il y a 3 ans

☺️❤

Alec Krynn

-

Il y a 3 ans

Petit coup de pouce ☺️

AxelleR

-

Il y a 3 ans

Hello, petit coup de pouce ^^
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.