Azélia Charin Country Love 2.0 Chapitre 14 - Fabian

Chapitre 14 - Fabian

Le reste de la semaine a fondu comme neige au soleil. Nous avons tous été très occupés dans la préparation des ateliers culinaires aux quatre coins de France. Le cahier des charges est finalisé et chacun s’est ensuite chargé de contacter les prestataires. L’évènement aura lieu dans deux semaines. Il ne nous reste plus qu’à mettre en ligne la campagne de publicité et lancer les inscriptions. Mais cela représente beaucoup de travail. Alors le week-end qui s’annonce va nous faire un bien fou.

Je suis sur le trottoir devant mon immeuble, mon sac de voyage à mes pieds. Vêtu d’un short en jean et d’un t-shirt blanc, j’attends mes chauffeurs. J’ai bien fait de mettre une casquette, car malgré la fin d’après-midi, le soleil cogne encore. Le nez dans mon téléphone à lire mes mails, je suis surpris par le klaxon qui hurle dans ma rue. Amis de la discrétion bonsoir !

— Mets ton sac dans le coffre et monte ! me crie joyeusement Hugo après avoir freiné un peu trop brusquement.

Gaby n’a dû pas aimer le freinage d’urgence, au vu de la tape qu’elle lui met derrière la tête.

— Tu ne peux pas faire gaffe non ? aboie Gaby. Je te rappelle que je suis enceinte.

— Pardon mon cœur.

— La prochaine fois c’est moi qui conduit.

Je charge mon bagage et grimpe à l’intérieur de la voiture. Je me retrouve, encore une fois, coincé entre Gaby et Salomé. Qu’importe. On se marre bien. Direction La Perrière. Notre refuge au vert.

Depuis quelques mois, nous sommes propriétaires d’une charmante maison de campagne au cœur du Perche, à moins de deux heures de Paris. Nous avons investi tous ensemble dans cette résidence secondaire et nous y rendons dès que possible.

A peine sur le périphérique, les filles prennent les commandes de la radio. Son téléphone connecté, Salomé lance sa playlist spéciale années 2000.

Jeune demoiselle recherche un mec mortel, chante le duo à tue-tête. Un mec qui pourrait me donner des ailes. Un mec fidèle et qui n’a pas peur qu’on l’aime… donc si t’as les critères, babe, laisse-moi ton email !

— Pom pom pom pom ! les accompagné-je

Dans mes rêves mon mec m'enlève et m'emmène.

— Pom pom pom pom

— Dans mes rêves mon mec m'aime et me rend belle…

Nous donnons nos tripes et improvisons une choré psychédélique. Celle qui se fait juste avec les bras.

— Mec, t’as perdu tes couilles, se marre Maxime.

— Tu ne peux pas comprendre, le contredis-je dans mon délire.

Les kilomètres défilent rapidement, tout comme les titres dans les enceintes. Les gars ont fini par se joindre à notre chorale quand les tubes de Matmatah ont raisonné dans l’habitacle. Vestiges de nos années d’études et des soirées qui les ont égrainées.

J’ai rencontré Gaby en école de commerce sur Paris. Nous étions de la même promotion. Petit provincial fraîchement débarqué à la capitale, je ne connaissais personne. Nous avons rapidement sympathisé et elle m’a présenté le reste de la bande. Hugo et elle sont ensemble depuis la terminale, tout comme Salomé et Maxime. Ce sont deux vieux couples qui m’ont facilement intégré à leur petit groupe. J’ai parfois la sensation désagréable d’être la cinquième roue du carrosse même s’ils font tout pour que je me sente bien. En même temps, ce n’est pas leur faute si je n’ai pas encore trouvé chaussure à mon pied. J’ai eu quelques histoires, certes. Mais aucune ne m’a donné envie de m’investir ou de me transcender pour l’autre. Mais je garde espoir. Le vent du changement va peut-être souffler sur ma solitude.

**

Vers 9h30, avec Maxime et Hugo, nous nous élançons pour un footing à travers la campagne. Le rythme est soutenu et j’évacue les tensions de la semaine. Chacun reste dans sa bulle et se concentre sur ses foulées. Seul le martèlement de nos baskets sur l’asphalte se fait entendre. Nous profitons de l’air encore frais du matin et de l’absence de pollution. Après 5km, nous arrivons au village de la Perrière et en profitons pour acheter pain et croissants que nous glissons dans mon sac à dos, avant de prendre le chemin retour.

— Les filles, vous êtes debout ? hèle Maxime.

— Oui, on est sur la terrasse, répond Salomé. Le café est prêt.

— Parfait.

Avant de rejoindre le petit groupe, je passe par la cuisine et boit de l’eau à même la bouteille.

— Tu ne peux pas prendre un verre comme tout le monde ? me gronde Gaby.

— Oui maman, la taquiné-je. Ne t’inquiète pas, cette bouteille ne sera que pour moi.

— J’espère bien. Il ne manquerait plus que je sois en contact avec ta bave.

Je lui tire la langue avant de m’hydrater à nouveau.

**

A l’ombre du parasol, je me prélasse sur un transat. Mes lunettes de soleil vissées sur le nez, j’essaie de lire le dernier thriller à la mode. Mais j’ai du mal à me concentrer. Mes pensées dérivent vers Naïs. Elle ne m’a pas répondu quand je lui ai parlé des ateliers. J’espère qu’elle ne m’a pas trouvé trop audacieux. Nous avons continué à discuter via l’application mais le sujet n’est pas revenu sur la table.

— Il est intéressant ton livre ? m’interroge Gaby.

— Bof. Je n’arrive pas trop à me mettre dedans à vrai dire.

— Serait-ce une jolie agricultrice qui court-circuite tes pensées ?

Je tourne la tête vivement vers elle. Comment fait-elle pour toujours deviner ?

— Ça se pourrait, approuvé-je.

— Comment ça se passe ?

— Disons que nos échanges sont à la fois légers et drôles. On se cherche sans trop se dévoiler. Le flirt commence gentiment.

— Mais ? Parce qu’il y a un « mais » j’imagine.

— Je lui ai parlé des ateliers culinaires et elle ne m’a pas répondu.

— Peut-être qu’il faut lui laisser du temps. Tu ne connais pas son passif.

— C’est vrai.

— Et tu lui as avoué que tu n’étais pas agriculteur ?

Comment lui dire que le mensonge plane toujours ?

— Hey Fabian ! Tu viens avec nous dans la piscine ? m’appelle Hugo

— Ouais j’arrive !

Sauvé par le gong. Je pose mon livre et me lève pour rejoindre les garçons. Au regard de Gaby par-dessus ses lunettes, je comprends que cette discussion n’est pas terminée.

**

Devant le barbecue, je suis le préposé aux grillades. J’ai toujours aimé ça, depuis que je suis ado. C’est mon père qui m’a appris. D’abord à faire une bonne braise et ensuite à savoir gérer la cuisson de la viande. C’est tout un art. A l’aide de ma pince, je remue les pommes de terre enveloppées d’aluminium dans le feu. Je pourrai bientôt mettre les saucisses à cuire.

— Tiens, mon pote. Voilà de quoi de réhydrater, m’annonce Hugo avec entrain en me tendant une bière.

Nous entrechoquons nos bouteilles et mettons le goulot à nos lèvres.

— On ne devait pas lancer les paris pour la naissance du bébé ? interrogé-je les futurs parents.

— Si tu as raison, confirme Gaby. Attendez, je vais chercher de quoi écrire.

— Et qu’est-ce qu’on doit trouver ? poursuis Maxime.

— Le sexe, la date, le poids et la taille, énumère Hugo. On vous fait grâce du prénom.

— Monsieur est seigneur, le taquiné-je. Et on gagne quoi ?

Je n'écoute pas la réponse de mon pote car mon téléphone signale une notification. Un message de Naïs.

  • A propos des ateliers...


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19

19 commentaires

M.D GINGER

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Il y a 3 ans

Tu adore couper les chapitre quand il faut pas 😭😭 Je file lire la suite 😍

Azélia Charin

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Il y a 3 ans

Pardon… mais c’est trop bon 😈😈😈

Lulu_K

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Il y a 3 ans

Je ne suis pas certaine que mon passage sur ton histoire va te changer grand chose. Mais je voulais te montrer mon soutien et t'aider à débloquer tes prochains chapitres ;D

Azélia Charin

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Il y a 3 ans

Merci beaucoup pour ton soutien.

Lil Evans

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Il y a 3 ans

Méli

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Il y a 3 ans

Super chapitre ! tu sais couper au bon endroit pour entretenir le suspense ;)

Azélia Charin

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Il y a 3 ans

Merci de continuer à me soutenir 😎

Jess Swann

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Il y a 3 ans

Sympa cette petite virée entre amis, je trouve ça cool qu'ils aient acheté une maison ensemble J'espère que Naïs va dire oui pour l'atelier !

Queen C

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Il y a 3 ans

Grrrrrrrrr La fin se fait attendre !!! J'ai trop hâte ☺️☺️☺️☺️

Azélia Charin

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Il y a 3 ans

Il va falloir être patiente 😜
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