Fyctia
Chapitre 8.4
Après le repas, les garçons rentrent dans leurs chambres et nous faisons de même, les filles et moi.
— Demain, on visitera l'école hein ?? s'exclame Rose. On a l'aprem de libre la première journée de cours !!
— Est-ce que tu dors la nuit ou bien tu es toujours aussi énergétique ? je demande.
Nous éclatons de rire en cœur puis allons nous coucher. Très vite, j'entends la respiration d'Aésa devenir plus lente et Rose ronfler. J'ai beau me tourner et me retourner dans tous les sens, le sommeil ne vient pas à moi. Est-ce parce que trop d'inquiétudes m'habitent ?
Et si les filles découvraient que je leur avais menti ? En plus, je n'ai pas été très ingénieuse, j'ai pris la même Couleur que Kael.
Et si elles se lassaient de moi ? Après tout, elles ont 6 570 aubes alors que j'en ai 730 de moins.
Et si j'échouais mes matières ? Elles doivent être adaptées à ceux qui sont plus âgés, qui sont prêts mentalement. Moi, c'est arrivé tôt, trop tôt...
J'ai trop chaud, comme si j'avais nagé pendant des centaines de baleines ! Je fixe le plafond, je compte les poissons, à l'endroit et à l'envers, je change de position, rien n'y fait.
Je soupire de frustration et, en un clignement d'œil, une personne se tient devant moi.
Je sursaute et m'assois dans mon lit, essayant de m'éloigner d'elle.
Je la connais. Je connais cette personne. Mais je ne sais pas d'où.
Un capuchon recouvre sa tête, mais ses yeux verts brillent dans l'obscurité, une lueur malfaisante dans le regard. Des yeux verts d'un brillant hors du commun que même Cian n'aborde pas.
Kael ? Serais-ce un autre présage ? Devrais-je l'avertir ?
Ma respiration s'accélère, mon rythme cardiaque augmente, le sang me cogne aux tempes au fur et à mesure qu'il avance. Je crie. Mais rien ne sort de ma bouche. Pas un son. Pas une bulle. Rien. Comme si ma voix avait disparu. Comme si on ne voulait pas que j'appelle au secours.
Une bourrasque s'élève soudainement et l'obscurité m'enferme. Une prison sombre. Où la lumière ne peut se frayer un chemin. À tâtons, je cherche le mur. Rien. Le vide. Il a disparu. J'étais pourtant sûre d'être proche de celui-ci. Où suis-je ? Est-ce que je dors ? Suis-je encore à l'Académie Abyssale ?
Par pitié, qu'on me vienne en aide ! De la lumière, il m'en faut.
— Lux, fulge in tenebris, je crie, muette.
Une faible lueur jaillit de mon poignet, illuminant devant moi. Je manque de la lâcher lorsque j'aperçois l'homme, devant moi, à quelques poissons de là. Mais l'idée de retourner dans la masse sombre m'effraye plus que lui. L'idée d'être privée de lumière me donne une force que je ne soupçonnais pas et la boule de lumière grossit. Plus elle grandit, plus l'obscurité disparaît. L'inconnu avec. Il se dissout dedans, jusqu'à ne plus laisser aucune trace de lui. Seulement un murmure à peine audible, comme murmuré au creux de mon oreille.
— Tu ne pourras pas m'échapper indéfiniment, Lumière. Dans tous les recoins, l'ombre se cache, l'ombre attend, l'ombre est silence. Et l'ombre attaque. Elle recouvre la moindre parcelle de lumière pour l'étouffer. Souviens-toi Nubes solem tegunt.
Je retrouve soudainement ma voix et hurle. Hurle de peur. Hurle de douleur. Hurle tout l'air de mes poumons, expulsant ce trop plein qu'il y avait en moi.
Je me redresse assise, dans mon lit, en sueur, mes camarades me regardant les yeux grands ouverts. Et une lumière vive, mais douce, au-dessus de moi.
Souviens-toi que les nuages cachent le soleil.
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Tonie Mat N’zo
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Il y a 5 mois
Anthony Dabsal
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Il y a 6 mois
Ae Greyej
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Il y a 6 mois
Naelly2023
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Anthony Dabsal
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Ae Greyej
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Il y a 6 mois
Diane Of Seas
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Il y a 6 mois