Fyctia

En sortant de ma chambre, vêtue d'une robe dégradée bleue au col montant pour cacher la marque, je bouscule Kael. perdue dans mes pensées depuis tout à l'heure, je réfléchis aux mystérieux mots et surtout à ce qu'il y a bien pu se passer. Comment est-ce que cette trace est arrivée là ? Ce n'était pas un rêve ? Dois-je en parler .

— Nana, ça va ? me demande Kael en me faisant sursauter.

— Je... Oui, oui, lui dis-je avec un regard pressant. Heu... Je pourrai te parler seul à seule ?

Il me conduit à sa chambre et ferme la porte derrière lui.

— Que se passe-t-il Nami ?

— J'ai fait un rêve... étrange.

En détail, je lui raconte tout et fini par lui montrer la trace dans mon cou. Il me regarde, ahuri.

— Tu es sûre qu'il n'y avait personne 

— Oui, j'ai vérifié partout, aucune fenêtre n'était ouverte, ni même la porte.

— Et tu dis qu'il me ressemblait ? murmure mon frère, perdu dans ses pensées.

— Il avait à peur près la même taille que toi, les mêmes yeux verts, mais ils avaient quelque chose de malveillant que les tiens n'ont pas.

Kael fixe le mur blanc, comme s'il souhait le détruire d'un seul regard. Penses-t-il que c'est lui le coupable ? Est-ce une prédiction ? Quant à moi, je fixe Kael, réfléchissant aux mots.

— Les mots que la voix mystérieuse a dit ne prédisent aucune bonne chose, je murmure.

— En effet. Détruire, douleur, périront, rien de bon. Que signifie argent, lumière et noir ? Des Couleurs ?

— L'argent n'est pas une Couleur, je lui fais remarquer.

— Oui, c'est vrai. Et que peut bien être la tâche ? Une personne sale qui ne sait pas manger ?

— Si c'est le cas, c'est toi dans ce cas, me moqué-je.

Il fait semblant de bouder avant d'exploser de rire.

— J'ai aucune idée de tout ça. On devrait aller en parler aux parents. Eux, ils pourraient peut-être savoir.

En arrivant devant la double porte menant à la salle, les gardes s'inclinent devant nous et ouvrent les portes.

La salle du trône est une pièce immense, des piliers gravés de symboles complexes ouvrent une allée où un tapis rouge strié de doré nous conduit jusqu'à quatre trônes, dont un bien plus grand que les autres. Celui du roi d'Atlantide, de notre père. Assis sur son trône, il inspire respect et grandeur, son visage solennel mais empreint de gentillesse. À côté de lui, notre mère est là, elle aussi.

Malgré que nous soyons leurs enfants, nous nous inclinons bien bas, en mettant un genou à terre devant eux, en attendant qu'ils nous donnent l'autorisation de leur faire face.

— Relevez-vous mes enfants, dit Père de sa voix grave.

Ses cheveux noirs coiffés en coupe mid fade révèlent quelques cheveux argentés brillants. Il a les mêmes yeux que moi, une barbe naissante et des sourcils broussailleux.

— Que se passe-t-il les enfants ? demande Mère.

Elle nous sourit. Toute notre enfance, elle a été très protectrice, toujours effrayée à l'idée qu'il nous arrive quelque chose. Ses longs cheveux blonds, semblables aux miens, des yeux d'un bleu comme le ciel si loin au-dessus de nous, et un fin visage compatissant.

— Nous avons une euh... question, dis-je en jetant un regard en coin à mon frère.

— On vous écoute, repris Père.

— Mère, Père, j'ai fait un rêve pour le moins étrange et même Kael n'y comprend rien. Nous nous disions que vous pourriez nous aider à savoir ce qu'il signifie.

Ils nous regardent tous les deux, intéressés.

— Eh bien, Nami, qu'est-ce donc ? me demande Mère inquiète.

— Je ne sais pas où je me trouvais, il y avait une personne devant moi. La seule chose que je sais d'elle, c'est que ses yeux étaient verts tels ceux de Kael. Son corps était couvert d'une longue cape noire, de même pour sa tête. Soudainement, j'ai senti quelque chose me serrait la gorge et malgré que l'intrus était à plusieurs mètres de moi, je pense que c'est lui. Autour de nous, l'obscurité devenait de plus en plus profonde, et je continuais de suffoquer. Alors que des points noirs dansaient devant mes yeux, il y a eu une lumière éblouissante qui remplaçait peu à peu l'obscurité. La lumière aurait dû m'empêcher de voir quoi que se soit, tellement elle était aveuglante, mais pourtant, elle ne me gênait pas du tout. Et je me suis réveillée. J'ai pensé que ce n'était qu'un rêve sauf que j'ai une trace de main sur la gorge.

Il y eut un silence qui se prolongeait au fur et à mesure que mon récit prenait place dans l'esprit de mes parents. Le visage de ma mère se dégrade et elle semble être au bord des larmes. Père et Mère se regardent et prennent une grande inspiration avant que Mère ne me regarde droit dans les yeux.

— Je... Il y a quelque chose que nous devons vous raconter. Quelque chose dont vous n'êtes pas au courant, murmure-t-elle

Kael et moi nous regardons interloqués. Que nous ont-ils cachés ?