Fyctia
Emulsion #DAmourUneHistoire
Je fais un pas vers lui...
... Le train freine brusquement et je suis projetée contre Maxime, qui vacille mais ne tombe pas. Accrochée à son blouson, je lève les yeux vers lui et nous nous regardons sans ciller. Le temps semble suspendu. Contenue dans ses bras qui me retiennent, je me sens bien, protégée. Je monte sur la pointe des pieds, je le vois s'approcher de moi...
Soudain, il me repousse et s'écrit:
"Merde, Limoges! Ton sac, vite !"
A peine le temps de réaliser et de me retourner, que je suis bousculée par les personnes qui se dirigent vers la sortie. Je dois vite remonter cette marée humaine à contre-courant. Le stress m'envahit, il faut jouer des coudes et je n'aime pas ça. La vieille dame au tricot me regarde bizarrement quand j'arrache mes affaires du porte-bagage et me précipite vers la sortie. Peu importe, je n'ai pas le temps de lui dire au-revoir. Je saute du marche pieds juste avant le coup de sifflet et j'arrive directement dans les bras accueillants de Maxime.
Une fois sur le quai, nous rigolons comme deux idiots. Je suis un peu essoufflée, mon teint a certainement dû rosir et je me sens euphorique. Maxime, lui redevient sérieux. Je vois son regard se voiler. Il saisit mon visage de ses deux mains et me regarde toujours aussi intensément, comme s'il voulait imprimer mon image dans son cerveau. C'est alors qu'il ferme les yeux et se penche vers moi.
Je l'observe faire avec une curiosité avide. J'incline légèrement ma tête, enfin prête. Le contact entre nos lèvres s'établit tout en douceur. Sa bouche est chaude et délicate. La sensation de sa peau contre la mienne diffuse des petits picotements dans tout mon corps. Je me sens fondre littéralement. Il y a une telle prévenance dans ses gestes... Sa bouche se fait caressante, imprimant de minuscules baisers sur mes lèvres.
Et puis un déclic se produit. C'était exquis de recevoir ses attentions mais j'ai envie de lui donner, moi aussi, autant de plaisir. Je deviens plus active. J'attrape doucement sa nuque et je caresse ses cheveux maladroitement. J'entrouvre mes lèvres en soupirant et je laisse libre cours aux baisers passionnés qui sommeillaient en moi depuis trop longtemps. Maxime semble apprécier. Ses mains quittent mes joues pour passer derrière moi. Elle descendent lentement le long de mon dos avant de se loger au creux de mes reins. Une douce chaleur m'envahit.
Ses bras se referment plus fermement autour de moi, m'obligeant à me rapprocher encore. Nos deux corps sont alors collés l'un contre l'autre. Lorsqu'il me serre ainsi, j'ai l'impression qu'il veut me posséder. Je détourne la tête et la pose contre son épaule, profitant de cette étreinte très étroite. J'ai le sentiment d'avoir trouvé ma place. Je voudrais ne jamais en sortir. Je respire son odeur boisée. C'est tellement bon, comme si j'étais enfin complète...
***
Il a bien fallu sortir de cette position intime et étrangement si naturelle. Nous regagnons les escalators et nous élevons en silence vers la passerelle de verre qui surplombe les voies de chemin de fer. Ma main est bien au chaud dans celle de l'élu de mon cœur. Je marche à son rythme, m'arrête en même temps que lui pour regarder un train passer, repart en suivant son pas. Je me serre contre son corps qui me surplombe, il passe un bras autour de mes épaules. Nous nous regardons en souriant. C'est magique. Je suis là et ailleurs en même temps. Nous débarquons dans le hall et scrutons le panneau d'affichage. Il n'y a pas de train pour Tulle au départ cette nuit... Maxime devra repartir demain très tôt.
Nous sortons de la gare aux allures de champignon, hésitant sur la marche à suivre. Impossible de le faire venir discrètement chez ma tante. Elle dort dans le salon quand je suis là. Mais je n'ai aucune envie de le laisser seul. J'envoie de suite un texto disant que j'ai raté mon train et que je n'arriverai que le matin, excuse un peu bancale, mais peu importe.
Nous nous asseyons sur un banc du Champ de Juillet, et commençons à discuter à voix basse, nous découvrant une multitude de points communs. Mais bien vite, je commence à frissonner... L'humidité de la nuit nous tombe dessus sans prévenir. Nous nous levons pour marcher, faisant le tour du parc. Maxime m'entoure de ses bras et me frictionne mais nous nous voyons mal passer la nuit ainsi.
Je propose que nous revenions vers la gare pour nous y réchauffer. Nous sortons des allées pour rejoindre la route. Mon regard accroche alors une enseigne lumineuse. Je vois que Maxime regarde lui aussi la façade de l'hôtel. Il me jette un regard interrogateur. Je sens ma raison décliner. Le peu d'inhibition qui me reste me crie de ne pas y aller. Mais mon dilemme est d'autant plus profond, que mon corps, lui, aspire à un lâcher-prise total. Entre retenue et impulsion, je reste un moment à hésiter...
14 commentaires
Elise Picker
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Il y a 8 ans
CaroWritings
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Il y a 8 ans
Elise Picker
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Il y a 8 ans
alexia340
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Il y a 8 ans
Elise Picker
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black_foxx
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Il y a 8 ans
Elise Picker
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Il y a 8 ans
Leiya reed
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Il y a 8 ans