Sebastien Carré Comment J'Ai Épousé mon Commandant d'unité Jour 31 - 1

Jour 31 - 1

Ils restèrent à jouer jusque tard dans la nuit avant de lancer un film. À deux heures du matin, ne recevant plus de réponses à ses questions, Vincent tourna la tête et soupira en constatant que la Capitaine s’était endormie.


Il éteignit alors la télévision, avant de la prendre dans ses bras, de la soulever et de la poser sur le tapis. Après quoi, il déplia le canapé, retira la housse et fit le lit, pour ensuite coucher la jeune femme à l’intérieur avant de la border.


Il fixa ensuite le lit, et se demanda où il allait pouvoir dormir. Par dépit, il ouvrit son sac d’alertes pour en sortir son sac de couchage et le dérouler sur le tapis. Il enleva ensuite ses vêtements, ne gardant que son caleçon, et se glissa dans le sac après avoir éteint la lumière. Après une minute d’hésitation, il attrapa finalement son paquet de cigarettes et son briquet, se rapprocha le cendrier et s’alluma une tige de tabac. Il évacua ensuite la première bouffée avant de soupirer.


— Et en plus, elle ronfle…


Au petit matin, la Capitaine émergea doucement de son sommeil, avant de subitement réaliser qu’elle n’était pas chez elle. Se redressant d’un coup, elle comprit vite qu’elle s’était endormie chez son subalterne, et son premier réflexe fut de vérifier si elle était encore habillée. Quand elle fut rassurée, elle chercha le propriétaire des lieux, qu’elle trouva allongé sur le tapis, dans un duvet ouvert jusqu’aux hanches, une cigarette à la bouche et un roman, Fark West d’après la couverture à la main. Sans un regard pour elle, le lecteur prit la parole.


— Vous ronflez, vous savez ?


D’un ton légèrement aigri, l’intéressée répondit.


— Bonjour à vous aussi, Mordu. Et non, je ne le savais pas, puisque quand je ronfle, c’est que je dors.


— Et vous avez bien dormi ?


— Oui, merci. Et vous ? Le sol n’a pas été trop dur ?


— Si… Je suis perclus de courbatures…


La Capitaine demanda alors, surprise.


— Pourquoi ne pas être venu dans le lit, dans ce cas ?


— Parce que vous y étiez.


— Encore le respect envers votre Capitaine…


— Non, envers la femme que vous êtes.


Caché derrière son roman, Vincent essaya de deviner la tête que faisait la Capitaine, et le ton de la réponse de celle-ci confirma qu’elle était désappointée.


— Je ne suis pas sûre de comprendre.


— Je respecte la femme que vous êtes, alors de quel droit irais-je partager votre lit, alors que vous n’êtes pas ma compagne, ne serait-ce que d’une nuit ?


— D’accord, je comprends maintenant. Et pourquoi ne vous êtes-vous pas levé ?


— Pour ne pas vous réveiller.


Vincent se redressa lentement en grognant, le dos visiblement bloqué, et la Capitaine soupira.


— Attendez, Mordu.


Tournant lentement la tête vers son invitée, le jeune homme vit celle-ci se lever et s’approcher de lui, avant de s’assoir dans son dos, ses jambes passant autour des hanches du militaire. Et alors qu’il sentait sa poitrine se coller à son dos, un frisson le parcourut. Essayant de ne pas paniquer, il lui demanda.


— Qu’est-ce que vous faites ?


— Je vous remercie à ma façon. Baissez la tête.


Comme il n’obtempérait pas, elle lui poussa le crâne en avant avec force pour qu’il penche la tête, non sans émettre un gémissement. Puis il les sentit sur sa peau, ses mains. La jeune femme commença à lui masser la nuque, avec douceur et fermeté, faisant rouler la peau entre ses doigts délicats, et cette fois-ci, le gémissement fut de plaisir. Au bout de cinq minutes, elle reprit la parole en se levant.


— Allez vous allonger sur le lit, et enlevez votre caleçon.


Vincent la dévisagea en ouvrant de grands yeux surpris.


— Pardon ?


— Oui, allez vous allonger sur votre lit, sur le ventre, que je puisse vous masser le dos. Et enlevez votre caleçon, que je puisse correctement vous masser le bas du dos.


Vincent recula sur les fesses en tendant les mains devant lui.


— Non, non, vraiment, je vous remercie, mais non merci !


Il se releva brusquement et s’éloigna de quelques pas.


— Tout ça me gêne, Capitaine ! Vous n’avez à vous sentir redevable de rien ! Une bonne douche bien chaude me fera du bien aussi, vous savez !


La jeune femme eut l’air triste une fraction de seconde, avant de reprendre en souriant aussi largement que possible.


— Comme vous voudrez… Je peux faire du café, le temps que vous vous laviez ?


Haussant les épaules, Vincent répondit.


— Oui, bien sûr.


Et tandis qu’elle se dirigeait vers le coin cuisine, il reprit ses affaires, prit des sous-vêtements propres, et se dirigea en silence vers la salle de bain.

Tu as aimé ce chapitre ?

8

0

0 commentaire

Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.