Nicolasm59 Coma Un week-end à Vienne

Un week-end à Vienne

Le lendemain, après avoir essayé d’imaginer pendant tout le trajet ce qu’avait pu faire Enzo, j’invite Martha au restaurant pour la remercier :


- Ah ! ça me fait tellement plaisir de te voir Lisa. Alors, raconte-moi. Qu’est-ce que ça a donné tous tes appels ?

- J’ai eu d’abord Léa et ensuite Chris. Ils n’ont rien compris à cette histoire de preuve. Tout juste m’ont-ils dit que c’est Enzo qui leur avait proposé de se voir il y a quelques semaines, ce qui les avait agréablement surpris car il était plus distant ces derniers temps.

- Et ils ont pu te dire depuis quand il avait pris de la distance ?

- Ils ne savaient pas exactement mais c’était un peu avant qu’il démarre à la banque.

- Et justement que t’a dit son responsable à la banque ?

- Il m’a confirmé qu’il avait un collègue avec qui il s’entendait bien : Markus. Il m’a donné son numéro.

- Et alors ?

- Mais je n’ai pas encore eu le temps de l’appeler Martha, j’ai eu l’information hier !

- Oui, oui excuse-moi, je suis trop impatiente. Et si on l’appelait maintenant ?

- Ici, au restaurant ???

- Non, tu as raison rentrons chez moi. De toute façon, mon mari est au café avec ses copains, nous serons tranquilles.


Aussitôt dit, aussitôt fait. Avec Martha, ça ne traîne pas !


Nous nous rendons dans la petite maison de Martha qui est située dans le quartier Rudolfsheim-Fünfhaus, un des quartiers les plus pauvres de Vienne mais aussi un de ceux avec la plus grande diversité culturelle. Nous rentrons dans la maison qui est à l’image de sa propriétaire : simple et bien entretenue.


Attablées avec un café, nous appelons donc Markus :


- Bonjour Markus, c’est la maman d’Enzo votre collègue, je ne vous dérange pas ?

- Ah, bonjour Madame, je suis sincèrement désolé de ce qui arrive à Enzo. Mais il y a une compétition d’e-sport qui va démarrer en ligne dans quelques minutes, je peux vous rappeler plus tard ?

- Oui, mais je t’explique juste rapidement pourquoi je t’appelle, ce ne sera pas long : avec une amie, nous essayons de comprendre ce qui a pu arriver à Enzo pour le plonger dans le coma. Certainement un choc émotionnel mais nous ne comprenons pas ce qui a pu le déclencher. Est-ce qu’il t’aurait dit des choses ?

- Oh, vous savez avec Enzo, quand on se parlait c’était surtout boulot ou jeux vidéo !

- Et vous n’avez rien remarqué les jours précédant son coma ? Un comportement différent ?

- Là tout de suite, ça ne me dit rien mais je vous promets d’y réfléchir et je vous rappelle. Au revoir M’dame.


Martha et moi nous regardons dépitées comme deux chevaux de course qui étaient revenus à leur point de départ. L’excitation avait laissé place à la déception quand l’infatigable Martha eut alors une lueur dans les yeux qui m’inquiéta immédiatement :


- Tu as toujours le téléphone d’Enzo ?

- Oui, le lieutenant me l’a rendu.

- Et tu as gardé son forfait ?

- Oui, c’est bête mais je n’ai pas la force d’arrêter quoi que ce soit qui concerne Enzo, ce serait comme accepter qu’il va mourir.

- Tu as raison Lisa… Imaginons que ce « plancko » ne soit pas au courant qu’Enzo est dans le coma, nous pourrions lui écrire en nous faisant passer pour Enzo et le confondre !

- Martha, tu regardes trop de Télénovelas ! Je ne sais pas utiliser ce dark web et je ne veux surtout pas me retrouver nez à nez avec un individu douteux.

- Oui, mais tu veux retrouver ton fils ?

- C’est certain, mais …

- Alors, fais-moi confiance. Mon mari a un ami plus jeune, Francesco. Un bon à rien aussi mais qui doit savoir utiliser ça et aimer ce genre de magouille. Parlons-en à mon mari ce soir quand il rentrera.


Je passe l’après-midi à me promener dans Vienne avec Martha, trop contente de me changer enfin un peu les idées, et le soir venu nous nous retrouvons tous les trois à table :


- Où-est-ce que t’es encore allée te fourrer Martha, tu vas nous attirer des ennuis ! Désolé Madame Lisa, mais vous ne devriez pas écouter ses élucubrations, elle est dangereuse !

- Mais écoute-moi Danielo, pour une fois que ce fainéant de Francesco et toi, vous pourriez vous rendre utiles ! Son Enzo a exactement le même âge que notre Roberto. C’est peut-être la seule solution pour qu’il puisse être réanimé !

- Mais tu es folle Martha, tu ne sais même pas qui c’est ce « plancko » ?

- Ne t’inquiète pas, pour l’instant, ça se passe derrière un écran Danielo et si la situation devient plus dangereuse on arrête !

- Mais tu ne sais jamais t’arrêter Martha ! Et qu’est-ce que je vais dire à Francesco, pourquoi il prendrait de tels risques ?

- Eh bien tu lui rappelleras juste avec quel argent vous payez vos coups au bistrot tous les samedis après-midi !

- Ah tout de suite les grands mots ! D’accord je vais l’appeler mais après je veux dîner tranquillement.


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21 commentaires

alsid_murphy

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Il y a 17 heures

Like de fin de concours 🙂

SOLANE

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Il y a 22 jours

Alors pour ce chapitre, je rejoins certaines remarques que j'ai lues, et qui suggèrent d'animer un peu ces dialogues qui sont ici bien plats, et disons pas très ancrés dans le décor. Au sujet du personnage de Martha ; j'ai presque envie de dire que : il FAUT qu'elle soit suspecte, sinon son attitude et son implication seraient anormales.

Nicolasm59

-

Il y a 22 jours

Merci !

Leo Degal

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Il y a un mois

Martha est tellement suspecte 🤣 Mais je sais que ce n'est pas voulu. Je nuancerais peut-être en réécriture ? Ou alors en poussant le trait jusqu'à ce que ça agace un peu Lisa ? Je ne sais pas, je la trouve assez envahissante, en fait, pour une nouvelle amie, même si je pense qu'elle veut bien faire. Risqué d'aller sur le DarkWeb, mais en même temps, pas d'autre solution !

Naelly2023

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Il y a 2 mois

Je pense que Lisa devrait être plus autonome. Oui, son fils est dans le coma, oui sa ère a l'Alzheimer, oui, elle n'y comprend rien, mais Martha est beaucoup trop impliquée dans le projet, elle sort toutes les idées, aucune ne vient de Lisa

Nicolasm59

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Il y a 2 mois

Oui merci, je ferai attention a plus nuancer lors de la reecriture meme si ça prepare une evolution de sa personnalité

Myriam Alexya

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Il y a un mois

Je pense que c'est compliqué de réfléchir efficacement quand on a la tête dans le guidon. Lisa en est sûrement là. Et puis il y aussi les fois où c'est difficile d'ouvrir les yeux parce que ce n'est pas ce qu'on voudrait voir. Trop difficile d'imaginer une autre réalité quand les sentiments s'en mêlent. Il me semble que même Lisa est consciente de manquer de recul, mais peut-être cela gagnerait-il à être davantage précisé. Elle s'était accrochée à une solution (voir le médecin miraculeux), pas forcément à beaucoup d'autres.
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