Océane C. Coeur décomposé 2.

2.

Il m'a lâché la gorge pour mieux y arriver, mais la violence de ce que j'ai ressenti physiquement au premier coup m'a obligé à me recroqueviller à terre pour me protéger. Pour autant les coups ne se sont pas arrêté là, puisqu'il a enchainé avec les pieds. Et bien qu'ils pleuvent encore, j'ai cessé de les compter.

Il est un état second et je suis entrain de faire de même. D'ailleurs là, je commence à ne plus rien ressentir de la douleur tellement je l'ai absorbé. Je reste incroyablement étonnée de voir comment le corps peux parfois se montrer si protecteur envers lui-même.

Étendu là, dans cette pièce, je me demande de quoi j'aurais l'air là-bas avec mon visage défiguré et/ou des hématomes partout.

Que pense m'a gentille mère depuis son paradis? Je ne peux qu'imaginer qu'elle regrette profondément sa disparition et qu'elle voudrait réparer les cœurs qu'elle a cassé. Le truc c'est qu'il est impossible de prévoir qu'un camion fou est capable de vous faucher en deux secondes comme il est impossible d'imaginer comment je suis si profondément brisée depuis. Je ne peux pas m’empêcher de lui en vouloir. Elle m'a abandonnée. Maintenant, elle m'oblige à naviguer seule dans les étapes du deuil. Et ça, au milieu d'un serieux merdier. Elle devrait savoir qu'il y a quelques années que j'aurais dû dépasser ça, mais jusqu'alors ç'a m'est très compliqué.

Sortant de mes pensées, je tente de le regarder et entraperçois des gouttes de sueur sur son front, il passe d'ailleurs une main dessus. Il semble me jurer des mots que je ne comprend pas complétement, à cause de mes oreilles qui bourdonnent. Il est fatigué, je le sais et le sens, parceque les coups s'espacent. J'arrive légèrement à rassembler mes esprits et à distinguer ce qu'il me dit.

- C'est comme ça que tu remercies ton père de t'avoir donné une éducation ? En mordant comme une sale chienne ? Tu devrais être honorée qu'un mec comme moi veuille te baiser.

- Tu...es... complètement... malade !

C'est tout ce que j'arrive à prononcer entre deux haut le cœur.

Je ne suis pas croyante mais pris dieu quand même de me dire pourquoi j'ai mérité ce qui m'arrive.

Comme je n'ai pas pu m'empêcher de l'ouvrir, j'ai le droit à un dernier revers qui m'ouvre la lèvre à cause de ses bagues en argent. Le goût métallique du sang m'arrache une nouvelle fois une complainte douloureuse.

- C'est tout ce que tu mérites ! Et pour ton information, après réflexion, pas sûr que même un chien voudrait de toi. Tu ressembles tellement à rien!

Je me sens si honteuse que je me demande s'il n'a pas raison au fond. Après tout, je n'ai jamais eu de petit ami. Peut-être ne suis-je pas assez jolie? Ou peut-être me juge-t-on sans cervelle? Quoi qu'il en soit, s'il c'est lancé un pari, il l'a réussi. Je me sens complètement dévalorisée.

Me laissant giser sur le carrelage comme si je n'étais rien, il s'en va. Mes cheveux noirs sont dégoulinant de larmes et me collent le visage. Après tout ce qu'il vient de m'arriver, je suis en état de choc.

Je peine à me relever. Je fais une première tentative en m'appuyant sur les mains, mais mon corps me trahit. Je vacille avant de retomber sur les fesses. J'ai principalement des élancements dans ma tête, comme un marteau piqueur. Ca me fait mal, alors j'y porte l'une de mes mains. On dirait qu'ils sont vraiment tout un chantier là-dedans. Bizarrement, c'est comme si on m'avait anesthésié en parti le reste du corps. J'ai la trouille qu'il revienne. Ce con est sûrement partie se vautrer dans le salon puisque j'entends la télé. Je reprend deux secondes de respiration et refais un essai. Cette fois c'est la bonne.

Toute tremblante, je cherche un truc à tâtons sur le plan de travail, pour me protéger. Ne trouvant rien, mon premier réflexe est de me diriger vers le tiroir à couteaux et de m'en saisir d'un. Dans ma hâte, je marche sur les morceaux brisés de ma tasse et me déchire les pieds. Je les avais oublié ceux-là. Et c'est comme ça que sans surprise sur ce blanc immaculé, vient s'ajouter une énorme note de rouge carmin qui tranche énormement avec le lieu. Forcé de constater que même si je ne souhaite pas le blaisser, il se peut qu'il ne m'en laisse pas le choix...et qu'il me faudra ajouter un peu plus de cette couleur au sein de cette maison. Après tout, lui ne sait pas gêné. De toute façon, je ne ressens plus ce lien qui nous unissait autrefois.

Bilan rapide : il faut que je trouve mes clefs. Mais merde, je réalise qu'elles sont dans le vestibule ce qui va m'obliger à passer devant lui. Je réfléchis aussi bien que je peux mais ne trouve pas d'autres solutions. Il faut absolument que je prenne cette fichu voiture pour me sauver.

J'ai le cœur qui menace de me lâcher mais j'ai la surprise de voir qu'il tient encore bon, même si c'est sur le fil. Je profite de mes quelques instants de solitude pour réprimer mes larmes et prendre le peu de courage qu'il me reste. J'emprunte le couloir sombre en tentant de faire le moins de bruit possible. En regardant rapidement derrière moi, je vois la lumière de la cuisine qui éclaire les traces ensanglantées qu'ont laissé mes pieds. On croirait voir une scène d'horreur. Mais n'est-ce pas ce que j'ai vécu ? Les débris éparpillés ne font-ils pas que renforcer cette impression ?

Épouvantée, je reprend ma route, tant bien que mal. J'entends des sons et me fige. Je me trouve maintenant après quelques pas, devant l'encadrement d'où il provient. Je ne peux m'empêcher de regarder bien que je j'hyperventile à cette même idée. Je suis révoltée parce que je vois. Seul l'écran l'éclaire mais ça me suffit pour comprendre. Mon père est dos à la télé et manches relevés, il est entrain de resserrer avec ses dents un garrot sur son bras gauche. L'aiguille pleine est posée sur une sorte de petit plateau blanc. J'ai l'impression de ne voir plus qu'elle, ainsi que toutes les petites piqures sur sa peau fine. Je ne sais pas toujours ce qu'il prend, mais peu m'importe, face à la colère et la tristesse qui déborde par tous mes pores, j'enserre le couteau avec plus de vigueur jusqu'à en avoir les doigts blanchies.

Concentré sur ce qu'il fait, il ne m'a pas vu. Je bouillonne de l'intérieur. Dans un excès de rage et de peur, je me saisis des clés sur le meuble à ma gauche et trottine, à défaut de pouvoir courir, vers la porte d'entrée. Je ferme les yeux pour atténuer non seulement ma nausée, mais aussi ma douleur plantaire entre autres, qui se fait elle aussi ressentir.

Le cliquetis produit par les fameuses clés a dû l'alerter puisqu'il me rattrape de manière très vive, m'enserrant le poignet avec force pour me retenir.

- TU partiras quand JE t'aurais baisé avant. Je veux te sentir étroite.

Sans suis une bagarre indéfinissable où parmis les cris, je finis par le blesser à l'épaule et au ventre. Au milieu de tout ce sang, je sais qu'il est encore en vie. La douleur ne fait que l'irradier. Je saisie alors cette occasion qui met enfin donnée et finie par sortir et prendre ma libertée.


Jamais plus je ne veux le revoir. Jamais.

Tu as aimé ce chapitre ?

14

14 commentaires

Ael Liana

-

Il y a 6 ans

Oh nonn, la pauvre sérieusement quel pervers -_-

FeizaBabouche

-

Il y a 8 ans

Audacieux comme choix pour une histoire qui se veut dans la romance. Et j'apprécie ça. Un père qui violente sa fille de plusieurs manières et je trouve cela très dur mais est ce vraiment son père ou son beau père ? Parce que ca deviendrai pervers ^^ Le sujet est d'autant plus audacieux par son entrée dans l'histoire. Tu ne laisse pas le lecteur indifférent et tu arrives a décrire la scène et l'horreur qu'il s'y passe. En bref j'accroche plutôt bien ! Quelques fautes mais qui je pense peuvent se corriger après une relecture Je continus hihi

x-zanita

-

Il y a 8 ans

Un chapitre que je préfère au premier, les descriptions sont mieux faites je trouve! Bref, je continue dans ma lancée!

Anna montale

-

Il y a 8 ans

Oh quelle scène. Chapeau, elle est très bien écrite.

Océane C.

-

Il y a 8 ans

Océane C.

-

Il y a 8 ans

Merci

La plume de Salomé

-

Il y a 8 ans

Quel courage! Bravo à toi j'adore ton histoire vraiment. Tu dénonce des faits qui se produisent de trop nombreuses fois encore aujourd'hui.

Océane C.

-

Il y a 8 ans

Merci pour cet encouragement. J'aimerais écrire plus vite mais mon boulot me prend tout mon temps. En tout cas je suis contente du peux de retour que j'ai.

Meggy raymondeau

-

Il y a 8 ans

Continue comme sa ! Tu pose bien les bases de ton histoire ! Ton écriture est intéressant, fluide et clair ! C'est parfait j'aime beaucoup

Océane C.

-

Il y a 8 ans

C'est vrai qu'il ne fait pas dans la dentelle. ^-^
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.