Fyctia
5.2. Ayden
Tracy ouvre la bouche pour répliquer, mais se ravise au dernier moment. Ses yeux pourraient me foudroyer sur place. Je souris de plus belle.
— Le deal, c’était que tu arrêtes de me voir comme une coincée, non ?
— Mais madame a décidé de rompre le deal, il y a quelques minutes, non ? réponds-je du tac au tac avec sarcasme.
Ok, je n’améliore très certainement pas la situation. Je l’envenime sûrement, mais je ne peux m’empêcher de vouloir sans cesse répliquer, la faire sortir de ses gonds. Je sens que ça va devenir ma nouvelle occupation.
— Argh, non, non !
Elle passe sa main sur son visage avant de triturer des mèches de ses cheveux. Ses yeux semblent perdus pendant que dans son esprit se joue un dilemme.
— Faudrait savoir, miss coffee.
Ce surnom est sorti sans que je ne le veuille. Mais en voyant sa mâchoire décrochée, je ne peux que me féliciter de l’avoir balancé.
— Ne m’appelle plus comme ça ! s’écrie-t-elle, furibonde.
Tandis que madame décide de sortir les griffes, je la regarde, amusé. La mettre en colère est réellement un jeu d’enfants. Elle fuit mes yeux en regardant tout autour d’elle les jeunes danser. En attendant que la miss coffee décide, je la reluque sans gêne. Ses cheveux ondulés retombent en cascade sur son dos, ses lèvres sont pincées parce qu’elle semble en colère par la situation.
— Bon alors, miss coffee, qu’est-ce que tu décides ? Tu acceptes d’être ma fiancée pendant les fêtes de Noël ou tu abandonnes ?
Ses yeux se relèvent et me fixent encore. Nos regards s’affrontent à celui qui baissera la tête le premier. Je suis un champion, pas un perdant. L’issue finale est donc déjà prévisible.
— Pendant les fêtes ? s’étrangle-t-elle, surprise.
À présent, mon regard se fait interrogateur.
— Un problème ?
— Bordel ! Pourquoi cette période doit toujours venir me faire chier !
Bon d’accord, elle ne semble plus trop en raccord avec Noël. Sauf que cela pose forcément un problème de mon côté. Toute ma famille adore Noël, c’est l’événement du siècle. Mamie en raffole et je sais que c’est pour ça qu’elle veut fêter le dernier en compagnie de toute la famille réunie et avec le sourire. Ainsi, je me retrouve à chercher une fiancée. Dans quoi me suis-je encore embarqué ?
— Pardon ? Tu n’aimes pas Noël ?
La fête bat son plein derrière nous et nous devons crier au-dessus de la musique pour nous entendre mutuellement. Je commence déjà à avoir mal à la tête malgré le fait qu’on se retrouve assez loin des baffles.
— Je n’aime plus Noël, rectifie-t-elle. C’est…une période ridicule.
Elle ne me dit pas toute la vérité, je peux le voir à son regard qui se fait davantage fuyant.
— Ah oui, pourquoi ça ?
— Tu ne vas pas me dire que tu crois au Père Noël quand même ?
Je ris en entendant sa question. Elle essaie vraiment de détourner la question en parlant du grand Père Noël, là ?
— Évidemment ! Pourquoi je n’y croirais pas ?
Tracy se détend et rigole à plein poumon.
— Ah d’accord, tu es ce genre de mecs, dit-elle ironiquement.
— Quel type de mecs selon toi ?
Je fronce les sourcils en attendant sa réponse.
— Le faux ténébreux qui fait des blagues h24.
Ok, je ne m’attendais pas à ce genre de commentaires. Je pense que si mon regard avait ce pouvoir, il la tuerait sur place. Mon égo en prend un sacré coup, bon sang !
— Tu te trompes sur toute la ligne, miss coffee.
— Ah oui ? s’étonne-t-elle en me lançant un sourire malicieux.
Je m’approche d’elle et lui susurre à l’oreille :
— Je suis le mec qui fait tomber toutes les filles à ses pieds. Celui qui est ténébreux, mais qui découvre tous les secrets des autres. Alors, tu vois, je découvrirai pourquoi tu n’aimes réellement plus Noël.
Tracy tressaille avant de reculer de plusieurs pas et de me jeter un regard furibond.
— T’es un connard, c’est exactement ce que je disais, donc.
— Malgré ça, notre deal tient toujours. J’ai besoin de cet argent, je te conseille de faire
des économies. Et avant que je n’oublie, on va voir qui fera tomber l’autre à ses pieds en premier…, continue-t-elle.
Elle s’en va sans me lancer un seul dernier regard. Il vient de se passer quoi là ? Mon
cerveau tente de recoller les morceaux de ces quelques dernières minutes. Mais non, son comportement a totalement changé en un rien de temps. Elle vient de me lancer un défi et lui, je le gagnerais aussi.
Mais avant ça, il faut que j’aie le dernier mot. Il est minuit et la fatigue se fait déjà ressentir. Plusieurs personnes, couples d’amis sont couchés un peu partout dans la maison. Une fille est même endormie sur la piste de danse où deux voire trois personnes dansent encore.
Je m’approche de ma bande d’amis où se trouvent Tracy et Erika. Ma « fiancée » est à nouveau dans son coin, mais semble prêter attention à la discussion. Alors que je passe derrière elle, je lui murmure quelques mots, que j’espère, elle retiendra.
— Et moi, je te referai aimer Noël à tes dépens.
Elle sursaute en entendant ma voix un peu rauque derrière elle, mais elle ne se retourne pas.
— Pourquoi ferais-tu ça ? me demande-t-elle tout d’un coup curieuse.
— Parce que si je gagne, j’ai droit à ce que je veux en retour.
— Et si tu perds ?
Je lui offre mon plus beau sourire en coin avant de rétorquer :
— Ce qui est, entre nous, impossible. Mais si ô grand jamais je venais à perdre, tu pourrais demander ce que tu veux en échange.
Tracy secoue la tête pour montrer son désespoir.
— Et si je ne veux pas entrer dans ton foutu pari ?
— Tu seras vue comme la perdante et la coincée du groupe.
Tracy reste tellement concentrée sur la discussion qu’elle ne remarque pas le regard suspicieux d’Erika. Pour toute réponse, je souris à cette dernière avant de rejoindre Matt juste à côté qui me fait signe de la main.
— Mec, j’suis vraiment désolé d’avoir cafté, s’excuse-t-il en me tapotant l’épaule. Mais tu sais comment est Erika. Son amie lui a dit que tu étais au bar/café, hier soir et elle m’a posé des questions vu que tu ne bois jamais.
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