Fyctia
Chapitre 2.2
-Et vous alors ? demandai-je à mes deux autres amis pour chasser ces pensées trop sérieuses de mon esprit. Vos vacances, c’était comment ?
-Eh bien, pendant que certains travaillaient comme de pauvre forcenés, dit Ruddy, d’autres se sont éclatés. Je suis parti au bord de la mer avec mes parents. Au début, j’étais pas trop partant pour aller passer tout un mois dans un camping, mais j’ai vite changé d’avis. J’ai sympathisé avec une fille qui se trouvait dans un bungalow pas loin du notre, une vraie beauté. Elle a même été élue Miss Camping.
Ça m’aurait étonné, pensai-je. Ruddy était ce qu’on pourrait appeler un véritable « lover ». Il aimait séduire les filles. Attention, il n’était pas non plus le genre de gars qui sortait avec plusieurs filles en même temps, ou celui qui sort avec une fille un jour et qui la jette le lendemain pour passer à une autre. Ses relations duraient plus ou moins longtemps mais aucune n’avait jamais été sérieuse. Et c’est vrai qu’il se remettait assez vite de ses ruptures.
Remarque, il aurait tort de s’en priver. C’était le plus baraqué de notre bande, et aussi le plus grand. Ajoutez à ça ses cheveux noirs mi-longs et ses yeux bleus, il avait le don de faire craquer la gente féminine.
A côté de lui, je passais encore plus pour un gringalet. J’étais légèrement plus grand qu'Adler, qui atteignait quand même déjà le mètre soixante-quinze, mais je n’avais pratiquement pas de muscles dont je pouvais être fier. Même mes entrainements au basket n’étaient pas parvenus à me faire prendre de la masse. J’avais même tendance à paraître un peu maigre. Et puis mes yeux marrons et mes cheveux bruns qui partaient dans tous les sens ne m’aidaient pas à accrocher les regards. D’autant plus quand j’étais à côté de mes amis.
J’entendis soudain Arthur soupirer.
-Encore une fille que tu peux ajouter à ton palmarès, grommela-t-il avec une pointe de jalousie dans la voix.
Arthur se sentait toujours un peu complexé vis-à-vis de Ruddy. Contrairement à moi qui passait pour un maigrichon, lui se rapprochait plus du bon vivant. Son visage avait gardé ses rondeurs d’enfant, et c’est vrai qu’il légèrement enrobé, mais il n’y avait pas de quoi se moquer de lui pour ça. Avec ses cheveux légèrement plus foncés que les miens et ses yeux qui tiraient plus sur le noisette, on lui trouvait un certain charme. Malheureusement, il était tellement convaincu de ne pas avoir de quoi plaire qu’il ne voyait même pas quand une fille s’intéressait à lui.
-Oh, arrête de jouer les jaloux, mon pote, lui dit Ruddy en lui donnant une tape sur l’épaule. Je te l’ai dit, toi aussi tu vas faire craquer les filles, cette année. Les terminales ont toujours la cotte, tu vas toutes les faire tomber comme des mouches.
-A condition que tu ne les fasses pas tomber avant.
-Dis pas n’importe quoi.
Ils se mirent tous les deux à discuter de leur côté et Adler se rapprocha un peu de moi.
-Tu vas postuler au café pour un job étudiant, alors ? me demanda-t-il.
-Ouais, j’ai appeler hier pour savoir si le patron était toujours d’accord. Je bosserai le samedi et on verra pour ajouter quelques soirs par semaine et pendant les vacances. Et toi, tu veux toujours pas revenir bosser là-bas ?
-Désolé, mon pote, mais j’ai trouvé autre chose. Je vais faire du soutien scolaire après les cours pour les enfants de primaire.
J’étais un peu déçu qu’on ne puisse pas continuer à bosser ensemble, mais j’étais content qu’il ai trouvé ce boulot. Selon moi, les gamins ne pouvaient pas rêver meilleur professeur.
Adler était ce qu’on pourrait appeler un petit génie. Jamais en retard, des notes plus que géniales dans toutes les matières et j’en passe. Qui plus est, il était très pédagogue, ce qui en faisait un enseignant idéal.
Heureusement, il ne ressemblait pas à tous ces stéréotypes d’intellos qu’on voyait dans les films. Adler avait une allure passe-partout, comme la plupart des mecs de notre âge : cheveux châtains et yeux ambrés, plutôt musclé mais pas trop baraqué, un sourire qui faisait craquer la plupart des filles… En gros, avec son intelligence, son physique avantageux et son sens du service – aussi bien envers les enfants que les adultes –, c’était le prototype même du mec parfait.
Nous entendîmes soudain la sonnerie retentir dans le couloir. Il était temps pour nous de nous séparer et de rejoindre chacun nos classes respectives. Nous nous donnâmes rendez-vous pour le déjeuner et je les laissai pour partir de mon côté.
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Amphitrite
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Il y a 3 ans