RomyMancini Cette nuit et celle d'après Chap25 (1-2) Seeley Lake

Chap25 (1-2) Seeley Lake

Noël arriva rapidement, les examens finirent, il ne restait plus qu’à attendre les résultats et à profiter des vacances. Je passais beaucoup de temps avec Ash, Damon et notre petit groupe. Ils m’invitaient souvent dans leur villa, notre villa, bientôt. Je ne parvenais pas à imaginer que j’allais cohabiter avec eux, avec lui...


Liam venait de moins en moins régulièrement avec moi. Il voulait absolument exceller lors de ce premier semestre, contrairement à Lily, il jouait encore au fils parfait. Puis, il ne s’entendait pas spécialement avec mes amis. Je ne saurais pas dire si c’étaient eux qui n’accrochaient pas avec mon petit copain ou l’inverse. Je pense sincèrement que, comme dans toutes relations qui fonctionnent ou pas, on est deux, les torts devaient être partagés.


Au moins, moi, j’avais essayé, on ne pouvait pas en dire autant de Liam. Je connaissais seulement sa sœur et il ne m'avait jamais proposer de rencontrer ses collégues de promo.


Le retour à Seeley Lake me rendait tellement heureuse et aussi un peu nerveuse. Magique, c’était vraiment le mot idéal. Ce ranch était parfait... Je me garai devant ce lieu qui me rappelait tant de souvenirs. J’arrivai sans avoir le nez dans un bouquin et je pouvais me délecter de sa beauté hivernale. Je l’avais quitté si triste, j’y revenais avec l’espoir de passer quelques jours paisibles.

Ma mère était venue me chercher le mardi matin très tôt. Elle semblait déçue de ne pas avoir pu rencontrer Liam, à sa décharge, il était parti au Canada avec sa famille.


Elle n’avait pas osé abuser de l’hospitalité de nos hôtes, son séjour au ranch durerait seulement quelques jours, mais c’était déjà une bouffée d’oxygène pour elle. Je me revoyais avec mon frère, lorsqu’elle nous racontait ses souvenirs d’enfance. Quand elle était plus jeune, son père ne voulait jamais rester longtemps dans sa famille. Au bout de trois, quatre jours grands maximum, il disait à ses enfants qu’il était temps de rentrer chez eux. Ma mère et ses deux frères étaient tellement attristés, ils adoraient passer les vacances avec leurs cousins germains. Ils ne comprenaient pas leur père, cela leur semblait si injuste ! Mais ils savaient qu’il ne fallait pas insister : « C’est très bien comme cela, leur disait-il, sur le chemin du retour. Nous avons profité les uns des autres. Nous avons partagé des moments uniques. Nous nous quittons avec l’envie de nous revoir très vite. Si nous restions quinze jours ensemble, on se taperait tous dessus ! ». Et il n’avait pas tort !


— C’est exactement comme tu me l’as décrit, mi querida, s’extasia-t-elle, en sortant de la voiture totalement sous le charme.

— J’adore cet endroit mamà, je suis tellement contente que tu puisses te reposer quelque temps ici, avec moi.

Voir les yeux de ma mère cernés par la fatigue et scintiller face à ce paysage, cela n’avait pas de prix. Nous aperçûmes Ellen et Ash sur le perron. Sa maman semblait si heureuse, elle avait pris du poids depuis cet été. Après des présentations chaleureuses, et un petit détour pour saluer le plus beau et attendrissant des étalons, mon Darkness, bien évidemment, nous nous installâmes devant la cheminée.

— Ellen, vous possédez une maison avec une si jolie âme, nous vous remercions encore de nous accueillir ma fille et moi. 

— Merci beaucoup, c’est un vrai plaisir ! D’autant plus que Sofia va bientôt faire partie de la famille !

Ma mère manqua s’étrangler avec son café, moi, j’ai failli m’étouffer avec ma propre salive.

— C’était toujours OK pour travailler pour moi Sofia ? m’interrogea Ellen, surprise de nos réactions.


Ah la famille du ranch ! OK ! Au temps pour moi, je me voyais déjà épouser son fils unique... Ici d’ailleurs, en été ou en hiver, je n’étais pas difficile !

— Bien évidemment ! Je suis tombée amoureuse de Seeley Lake, madame Bradley.

Et de votre fils aussi, qui m’a oublié et qui en plus me demande avec son joli minois que l’on soit ami... Ah pardon, autant pour moi et toujours selon lui, colocataire maintenant.

Elle sourit, à ma réponse, pas à mon monologue intérieur. 


Ash était à présent parti avec Lorène et Mario chercher le sapin de Noël et Monsieur Bradley nous avait retrouvés quelques heures après notre arrivée. Il avait été courtois et s’était retiré sur la table du séjour pour finir des travaux importants. Il s’exprimait très peu, il me rappelait quelqu’un, sans le regard envoûtant.


Ellen avait fait sortir les cartons de décoration dès le retour d’Ash. Ma mère avait rejoint Lorène en cuisine, elle souhaitait à tout prix préparer des gâteaux à la cannelle pour remercier les Bradley. J’adorais ma mère, si prévenante. Elle voulait absolument montrer que nous étions totalement intégrées aux coutumes américaines, il était très rare que nous parlions espagnol en public, depuis toujours finalement et elle n’aurait pas osé préparer des spécialités mexicaines. 


Je m’avançai près des boissons afin de reprendre un chocolat chaud, les croquis de Monsieur Bradley jonchaient la table. Je me permis de jeter un œil d’une main, tout en soufflant sur mon délicieux breuvage. Je ne connaissais rien à l’architecture, mais j’aimais beaucoup ce que je voyais, c’était une sorte de village dans la ville.

—  On sait qu’il y a assez d’arbres dans un lieu, quand on n’arrive plus à les compter, constatai-je tout haut.

Monsieur Bradley leva la tête de son ordinateur portable et me sourit, pour la première fois.

— Vous appréciez ? me questionna-t-il.

Comme si mon avis pouvait avoir de l’importance. 

Ash et Ellen nous regardaient du coin de l’œil, toujours affairés à décorer le sapin. 

— J’aime beaucoup. On a l’impression de retrouver les petits villages d’autrefois dans une grande ville.

— C’est ce que j’essaye de faire, m’expliqua-t-il, avec fierté. On m’a donné le projet de construire une maison de retraite pour seniors dépendants, je ne voulais pas bâtir une résidence sur plusieurs étages, un lieu qui ressemble à un hôpital. 

Il se leva et se plaça à côté de moi.

— Tu vois là, ce sont des maisons pour des particuliers, de ce côté un parc avec plein d’arbres, raconta-t-il en me souriant. Et les deux petites demeures que tu aperçois ici, c’est une maison de retraite et une école maternelle. Le tout entouré de magasins de proximité.

— La maison de retraite et l’école maternelle au centre du quartier, au cœur de la ville, c’est une excellente idée !

— Oui, c’est un concept qui se développe et j’avais envie d’investir pour cela, c’est un gros challenge, mais j’espérais que cela va marcher. Je me suis inspiré de ce qui peut se dire dans le milieu médico-social. Une résidence de retraite, c’est avant tout : « un lieu de vie où l’on soigne et non, un lieu de soins où l’on vit ». 


J'étais complétement sous le charme de Monsieur Bradley. Je retrouvai le regard pétillant d’Ash, le désir de prendre soins des autres. Il était attendrissant, malheureusement pour moi, comme son fils...

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2 commentaires

MarionH

-

Il y a 2 ans

Comme j aime bien ce Monsieur Bradley!!!!

RomyMancini

-

Il y a 2 ans

Son fils lui ressemble bcp 😉😍
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