Fyctia
Culpabilité
Franz marchait silencieusement à côté de son ami. Il avait écouté avec attention son ami lui décrire la soirée de la veille, sans réagir. Et maintenant, il réfléchissait à quoi dire à Salim, s’il devait tout lui dire…
« Tu sais, je m’étais pas rendu compte qu’il s’était passé tant de chose hier soir… J’ai même pas remarqué les croassements. »
Il avait prononcé ces derniers mots avec une voix empreinte de culpabilité. Salim le remarqua et sans perdre un instant, il s’exclama :
« Tu étais occupé à gérer une soirée de folie. Je ne t’ai même pas remercié pour m’avoir invité. Même s’il y avait beaucoup de monde, ça m’a fait plaisir de voir des têtes que je connais. Alors, s’il te plaît, ne te mets pas à culpabiliser à propos de ce petit incident. Tu m’as déjà tellement aidé au lycée. Tu te rappelles…
- Mais Salim, t’as fait tellement plus pour moi…
- Tais-toi ! Tu sais parfaitement ce que je pense de ça. On est ami, on est là pour s’aider, sans condition. Si on commence à faire des calculs et à chercher à quantifier combien tu m’as aidé et inversement, jamais on ne va finir. C’est le genre de comportement qui bousille une amitié, mon petit caméléon… Alors, s’il te plaît, pas de ça.
- Mais…
- Mais tu m’as aidé à passer à autre chose quand j’étais au fond du trou. C’est toi qui es venu avec cette idée d’utiliser leurs insultes pour que j’arrive à prendre du recul. Et maintenant je ne réagis presque plus à ces moqueries. Hier, c’était particulier. »
Franz se mordait le coin des joues comme il le faisait lorsqu’il se sentait coupable. Et Salim l’avait remarqué. Il n’aimait pas voir son ami dans cet état, mais il était loin de s’imaginer la raison de son mal-être. Franz avait assisté à une scène des plus étranges la veille. Et il ne savait pas comment l’aborder avec son ami.
Alors qu’il allait finalement se décider à parler, Salim reçut un message sur son téléphone. En regardant la notification, il fronça les sourcils en grimaçant :
« Un message de Souleyman… »
« Je suis désolé, Franz, mais je dois filer tout de suite. On en reparle plus tard. Juste promets moi de ne pas broyer du noir ! »
Salim posa une brève bise sur la joue de son ami et s’enfuit avant même que ce dernier ne puisse agripper son bras. Franz se retrouva alors seul, au milieu du trottoir, les images de la veille repassant dans sa tête.
Il revoyait Émile se renverser un pot de purée de bananes sur sa veste puis s’enfuir sous les rires endiablés d’Alejandro. Quelque chose ne tournait pas rond…
1 commentaire
Lexa Reverse
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Il y a 2 ans