Fyctia
Chapitre 14 - SOREN (2/2)
Durant un instant, je me sens presque coupable du programme que j’ai prévu pour elle.
Puis, elle me voit entrer.
Et m’adresse un sourire narquois en relevant le menton.
Je me retiens de sourire à mon tour devant sa provocation. Ma culpabilité s’envole aussi vite que la brise souffle sur les flancs de montagnes.
— Dr Peters, vous irez dans les chambres 231, 303, 454, 676 et 889. Ce sont vos patients pour la matinée.
Je lui tends les dossiers qu’elle prend d’une main ferme et déterminée. Son petit regard hautain me lorgne avant de parcourir les lignes. Puis, son visage se décompose.
Brièvement.
Je la vois ravaler ses émotions avant qu’elles n’irradient par tous les pores de sa peau.
— Ce sont des patients opérés pour des varices et des phlébites ? demande-t-elle d’une voix blanche.
— Exactement. Il faudra contrôler leurs constantes, vérifier que leurs bas de contention sont bien en place, les bandages également, et leur faire faire un peu d’exercice. Vu vos exploits d’hier, je pense que cela est largement dans vos cordes ?
Un éclat de colère s’allume dans ses yeux bleus de glace.
Seigneur…
Ma bouche s’assèche. Je jubile devant sa fureur, devant ce petit jeu qui se met en place entre nous. Je vois qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour ne pas me débiter le fond de ses pensées.
— N’est-ce pas le rôle des infirmières, Dr Walter ? me répond-elle sèchement.
— Estimez-vous être si supérieure à elles pour ne pas faire un tel travail ? Je dois dire que je suis étonné, dis-je en tendant la main vers les dossiers. Je ne pensais pas que vous auriez une réaction par…
Elle écarte brusquement les chemises cartonnées de moi et ravale sa fierté.
— Pas du tout. Je vais le faire. Je ne fais pas partie de ces médecins arrogants (moi).
Ce dernier mot n’y était pas, mais je l’entends comme s’il avait été prononcé.
Ouch. Les hostilités sont officiellement lancées.
— Je vous ferais mon compte-rendu lorsque j’en aurais terminé, Dr Walter.
Je la regarde quitter le vestiaire sans attendre, sans même m’adresser un regard. Ce n’est que lorsque je me retrouve seul que je me rends compte à quel point mon cœur bat fort contre mon torse.
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Judith | Fyctia
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AJ Broochmitt
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1847heaven Séverine Gomez
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Paupipauline
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