Juliette Onesel Campus agency La corvée p.1

La corvée p.1

Hudson


Encore une série de dix levés et mon entrainement sera fini pour aujourd'hui. Les cours ont à peine recommencé, mais je me donne déjà à fond. Il ne me reste plus que deux ans pour me faire repérer par la NFL et je veux mettre toutes les chances de mon côté.

J'ai passé mon été à me perfectionner pour briller jusqu'à la fin de mon cursus universitaire. Si tout se déroule comme prévu, je serai capitaine de l'équipe pour ma dernière année et j'aurai un contrat de signer avant même l'obtention de mon diplôme d'économie.


Le soleil réchauffe ma peau fraichement lavée de toute ma transpiration. Ce campus est génial en cette saison. Les températures me gâtent en faisant porter des jupes, des robes et des shorts aux nanas. Un pur bonheur pour les rétines.

Je fais signe de la main aux quelques étudiantes qui me saluent. Avec mon sourire énigmatique collé au visage, elles ne me quittent pas des yeux. Je suis sûr que certaines d'entre elles matent même mon boule. Je vous en prie mesdemoiselles. Je fais pas seulement mes squats pour le foot. Après tout, séduire est une forme de sport aussi.

-Et Hudson !

Je me retourne pour voir Cal me rejoindre. Le free safty n'a pas de mal à se frayer un chemin jusqu'à moi. Tout le monde le laisse passer avec sa carrure effrayante.

-Salut mon pote, quoi de neuf ? demande-t-il en me checkant. Je ne t’ai pas vu à la soirée de rentrée des Theta.

-Salut, mec. J'étais pas encore rentré de Phoenix. J'ai entendu dire qu'une petite brune t'a aidé à mettre la pâtée à notre capitaine. J'aurais bien aimé voir ça.

-Ouais elle a réussi plus de lancés en une partie que le capitaine sur toute notre dernière saison de jeu. Et le meilleur, c'est qu'elle faisait la moitié de ma taille, réplique-t-il mort de rire.

Je n'essaye même pas de retenir mon rire. Notre capitaine, Buck, est ce qu'on appelle un trou du cul. On l'aime pas beaucoup dans l'équipe, mais comme son père était un joueur pro, on ne peut rien faire. Il a été élu capitaine grâce à son géniteur alors qu'il n'est pas un très bon attaquant. D'ailleurs, il est loin d'être un bon capitaine aussi. Ce titre lui est monté à la tête très rapidement. Il a du avoir mal à l'orgueil en se faisant battre au beer pong par une fille.

Cal continue de me parler de la soirée que j'ai ratée et nous avançons tous les deux vers la salle de réunion du stade où le coach a décidé de réunir l'équipe.

C'est cool de revoir Cal. Il est le coéquipier avec qui je m'entends le mieux malgré sa ressemblance avec une montagne. Il est doux comme un agneau. Enfin, en dehors du terrain, quoi...


La salle de réunion est remplie de joueurs des Maroons. Ça fait du bien de les revoir après tout un été. Les cris, les effusions et les blagues fusent dans la pièce. J'ai l'impression d'être dans les vestiaires après une de nos victoires. Buck et son groupe de débiles sont en train de parler des meufs qu'ils ont ramenés à la soirée des Theta, Mason et Georges, deux attaquants, se racontent leurs vacances et Finn et Logan se disputent pour savoir qui est le meilleur joueur de la NFL. C'est bon d'être à la maison.

Au moment où le coach arrive, tout le monde s'assied docilement et se tait.

Le coach, c'est la terreur de notre équipe. Si vous le faites chier, vous le payez au centuple. Et c'est clairement pas agréable.

-Bon les abrutis, je vais pas y aller par quartes chemins, on a fini le recrutement des nouveaux et il me faut des volontaires pour leurs premiers entrainements.

Ho non pas ça.

Entrainer les nouveaux, c'est la corvée ultime. Au départ, vous vous dites que vous allez pouvoir transmettre votre savoir à un jeune prometteur, puis vous vous rendez vite compte que ce sont des petits cons arrogants mais là, il est trop tard pour reculer et vous devez les supporter pendant deux mois et essayer d'enfoncer dans leur crâne que sans leurs coéquipiers, ils ne sont rien.

Eux, ils ne vous écoutent pas. Ils essayent de vous impressionner et ne pensent qu'à eux. Aux chiottes l'esprit d'équipe.

Les nouveaux, même si ils sont doués, ne nous servent pas plus que des oiseaux qui viennent de naitre au début de la saison.

Le rôle des joueurs désignés - parce qu'il n'y a jamais de volontaires - pour l'aide aux entrainements c'est de les pousser les oisillons du nid jusqu'à ce qu'ils volent, autrement dit, de les pousser à bout et de les démolir jusqu'à ce qu'ils forment une équipe et pas plusieurs solos.

On doit les suivre partout. Les traquer et être constamment derrière eux jusqu'à ce que leurs cerveaux de moineau comprennent que l'union fait la force.

Il faut que j'arrête les métaphores avec les oiseaux.

-Pas tous en même temps les couilles molles, reprend le coach après le long silence qui a suivi sa déclaration. Très bien, je vais vous désigner dans ce cas.

Qu'on soit en CP ou à l'université, on a tous la même réaction dans des cas comme celui-ci : on baisse les yeux et on rentre la tête dans les épaules. Si je ne le vois pas, il ne me verra pas non plus. Il ne me reste plus qu'à croire en ma bonne étoile.

Le coach regarde sa liste pendant quelques secondes et la sentence tombe. Que dis-je, C'est une véritable bombe nucléaire qui s'écrase.

-Hudson Trolley, Calvin Cavanaugh, Logan Sekary et Finn Connelay, vous êtes de corvée. Tous les autres cassez-vous et n'oubliez pas que le premier entrainement démarre dans deux semaines.

Je suis figé. Je ne peux pas avoir bien entendu.

Les équipiers qui me tapent l'épaule pour me souhaiter bon courage me prouvent que mes oreilles ne m'ont pas joué de tour.

Et merde. Où est passée ma bonne étoile ?

-Bon les morveux, vous allez devoir me casser ces mauviettes comme il faut parce qu'ils ont la tête dure cette année, continue le coach sans se rendre compte qu'on se demande tous les quatre - sans oser le formuler - ce qu'on a fait pour mériter cette torture.

-Coach, il y a une raison particulaire à votre choix, s'élève une voix derrière moi, celle de Finn, notre running back.

Finn a osé lui demander. On est dans la merde.

-Un problème avec mon choix Connelay ? grogne le coach.

Finn retrouve la raison car il ne discute plus les ordres et offre un signe négatif de la tête à notre coach.

-Vous êtes tous les quatre des bons joueurs donc je compte sur vous pour montrer le bon exemple à ces têtes de pioches.

Cette punition devient moins lourde grâce aux compliments de notre entraineur. Il n'en fait pas souvent, mais quand il en fait, ils sont sincères.

-D'autres questions débiles ?

Cal lève la main.

Non mais c'est pas vrai ! Ils se sont donné le mot ou quoi ?

-Qu'est-ce que t'as Cavanaugh ?

-Moi c'est une question intelligente je vous jure, répond Cal tandis que le coach roule des yeux.

-Viens-en au fait.

-Les entrainements commencent quand ?

-Lundi à six heures. Ne soyez pas en retard ou sinon je vous casserai en même temps que les nouveaux. C'est clair ?

-Oui, coach, répondons-nous d'une seule voix.


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5 commentaires

Emy J. Thys

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Il y a 3 ans

Petit coup de pouce. L'histoire est dans ma liste de lecture, j'ai hâte de la découvrir !

Juliette Onesel

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Il y a 3 ans

Merci :)

Juliette Onesel

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Il y a 2 ans

Salut, je tenais à te remercier pour ton commentaire et te prévenir que je participe au concours "C'est un dix, mais..." avec cette même histoire donc si ça t'intéresse, tu peux aller la lire sur ce lien : https://www.fyctia.com/stories/university-game ! Bonne soirée !

Morgane Rigan

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Il y a 3 ans

Hop coup de pouce avant de repasser lire

Juliette Onesel

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Il y a 3 ans

Merci :)
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