Lollly C'est juste un collègue MARGAUX - Un de trop (1/2)

MARGAUX - Un de trop (1/2)

J’essaie de ravaler tant bien que mal mes larmes, mais la trainée de mascara sous mes yeux me trahit. Sans trop réfléchir, je me suis réfugiée dans mon bureau, vide à cette heure-ci. Tout le monde est trop occupé à s’empiffrer à côté. Je sors un minuscule miroir de poche de mon sac à main, et j’entreprends de me redonner une allure humaine. Ne surtout pas penser à ce qu’il s’est passé, autrement, les robinets vont recommencer à couler.


Je m’en veux tellement pour ce que je lui fais subir. Il en vient à croire que je le déteste… Au contraire, les sentiments que j’éprouve pour lui sont tels, que je ne parviens pas me contrôler quand il est près de moi. Encore tout à l’heure, j’ai failli me laisser aller à l’embrasser. J’avais tellement envie de sentir ses lèvres, qu’il me serre dans ses bras…


Mais je suis décidée à aller jusqu’au bout de ma résolution. Je dois rester éloignée de lui, tant que je n’ai pas mis les choses au clair avec Jean. Même si d’être loin de lui et de le blesser comme ça me tue.


J’arrange une mèche rebelle et je prends une grande inspiration. Jean doit probablement être en train de me chercher, je dois aller le retrouver, lui et les autres. Lorsque je reviens dans la salle de pause, le monde s’est dispersé entre la terrasse, le bar et le stand du Food Truck. Je balaie des yeux la pièce, et je ne tarde pas à voir Jean, en pleine discussion. Avec Ambre.


Je fronce les sourcils. Elle est dangereusement proche de lui, et semble lui dicter quelque chose sur son portable. Elle rit, et se passe les mains dans les cheveux. Je lève les yeux au ciel. Qu’est ce qu’elle veut encore celle-là ?


— Salut, vous deux, vous faites quoi ?


Je me plante à côté d’eux, me forçant à sourire. Ambre ne bouge pas d’un poil, toujours collée à mon ex fiancé. Ses lèvres affichent un sourire arrogant, tandis qu’elle prend la peine de me regarder droit dans les yeux. Je me force à soutenir son regard glacial.


— Salut, Margaux, je viens de faire la connaissance d’Ambre, me dit Jean, on vient d’échanger nos numéros : on recrute chez Fideis et elle est potentiellement intéressée par un poste de commerciale.


— C’est étonnant ça Ambre, lui rétorqué-je, mes iris toujours vissés aux siens, impénétrables. Pourquoi tu ne postules pas pour un poste de commerciale ici, chez Kreatio ?


Elle me sourit froidement, et range ses longs cheveux châtains méchés d’un côté de son visage.


— Parce qu’on ne recrute pas de commerciaux, chez Kreatio, Margaux. Les deux qu’on a déjà suffisent. Je n’ai pas besoin de te dire, à toi, combien ils sont doués.


Mes poils se hérissent à son sous-entendu à peine voilé. Je la fixe toujours, essayant de lui faire passer un message silencieux. Tu joues à un jeu dangereux, Ambre. Ferme-là, ou je vais perdre mon sang-froid…


— Et puis, ça fait un moment que je travaille dans ce secteur, ça ne me ferait pas de mal un peu de changement, surenchérit-elle en se tournant vers Jean, d’un air faussement aimable. Et la boîte de Jean m’a l’air très intéressante.


— C’est sûr, la coupé-je sans plus de cérémonie. Jean, je suis fatiguée, on rentre ?


Je vois Jean hésiter, son regard dévie de l’une à l’autre. Je remarque alors son air hagard. Il a l’œil vitreux, je suspecte qu’il n’a pas dû lésiner sur l’apéritif offert. En tout cas, il a l’air d’apprécier la soirée, ça en fait au moins un de nous deux.


— Eh bien, en fait, je venais de nous commander deux hamburgers, on peut quand même attendre qu’ils soient prêts ?


Je soupire. Au moins, ça le fera décuver un peu, et je n’aurais pas à subir ses ronflements de trombone cette nuit.


— D’accord, tu peux aller les chercher s’il te plait ?


Ambre l’arrête d’un geste de la main. Elle sourit de toutes ses dents, en faisant papillonner ses longs cils d’une manière exagérée.


— Laisse, Jean, j’en ai commandé un moi aussi, je vais tous aller les chercher, lui dit-elle d’une voix suave. Un double cheeseburger pour toi Margaux, c’est ça ? Si mes souvenirs sont bons, tu aimes bien quand il y en a deux fois plus pour toi.


Je m’étrangle en avalant une gorgée du verre d’eau que Jean vient de me servir. J’hallucine, est-ce qu’elle a vraiment dit ça ?! Putain, je vais la tuer. Heureusement, après sa pique, Ambre tourne les talons et s’en va, non sans m’avoir décoché un rictus mesquin.


J’en tremble de rage. J’ai envie de la gifler et de lui faire perdre son petit air supérieur, à cette garce. Jean semble remarquer mon trouble, mais il n’a pas l’air d’en saisir l’ampleur.


— Tout va bien, Margaux ? Tu m’as l’air tendue, me demande-t-il avec un sourire ahuri.


— Ça va, rétorqué-je sèchement. Mais une fois qu’on a nos burgers, on y va, ok ?

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1 commentaire

Lydia4818

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Il y a 6 ans

La tepu *0* cette Ambre m'exaspère !
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