Fyctia
J'étouffe
Il y a quatre mois…
Je n’avais même pas pris la peine de manger avant d’aller me coucher. Je n’avais pas faim. Et j’étais tellement fatiguée que j’avais besoin d’aller dormir. Du moins je pensais que j’allais y arriver sans problème.
Ça faisait plus d’une heure que je tournais et me retournais dans mon lit sans parvenir à trouver le sommeil. J’avais beau essayer, je n’arrivais pas à mettre mon cerveau en pause. Chaque fois que je sentais que j’étais sur le point de m’endormir, c’était comme si je recevais une décharge électrique dans le crâne. Une sensation au combien désagréable.
Ce petit manège dura tellement longtemps que je vis minuit passer. J’étais épuisée mais je n’arrivais pas à m’endormir. C’était tellement frustrant que j’avais presque envie de pleurer.
Pourquoi je ne peux pas passer une nuit tranquille ?
Je me prenais déjà assez la tête pendant la journée, c’était trop demandé d’avoir quelques heures de paix ?
Je n’y tenais plus. Je n’aimais pas avoir recours à ce genre de solution, mais je ne voyais pas d’autre moyen pour pouvoir me reposer. J’attrapai la boîte de somnifères qui se trouvait dans le tiroir de ma table de chevet. Il ne manquait qu’un seul comprimé à l’intérieur. Je n’étais pas une adepte de ces trucs-là mais, comme on dit, aux grands maux les grands remèdes. J’avalai la capsule tout rond, sans même avoir besoin d’un verre d’eau, et me recouchai. Et j’attendis.
Je sentis peu à peu mes muscles se détendre. Mon esprit essayait encore de lutter pour me maintenir éveillée mais le médicament était plus fort. Je me sentis partir et me laissai aller dans un sommeil profond.
*
**
J’étouffe.
Je n’arrivais pas à respirer. J’avais l’impression que quelque-chose de lourd était en train de m’écraser la poitrine.
Je repris conscience et sortis de mon sommeil. J’étais allongée sur le dos et la chambre était plongée dans le noir. La sensation d’étouffement ne me quittait pas. J’avais la gorge sèche, le souffle court.
Je me redressai tant bien que mal et allumai la lumière.
Assise au bord du lit, j’essayai de calmer mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine. Il battait tellement fort que je le sentais même dans mes tempes. Mais rien n’y faisait.
J’étais trempée de sueur. Mes cheveux me collaient au visage et mon pyjama était humide.
Je me levai pour aller dans ma salle de bain, à deux doigts de m’écrouler par terre tant mes jambes ne me supportaient pas.
Qu’est-ce qui m’arrive ? me dis-je.
Est-ce que c’était le somnifère ? Je ne le supportais peut-être pas.
J’arrivais dans la salle de bain et me cramponnai au lavabo. Je faillis pousser un cris en me voyant dans le miroir. Mon visage était blanc comme un linge, j’avais des cernes tellement creusées qu’on aurait dit que mes yeux s’enfonçaient dans mon crâne. Je ressemblais à un véritable zombie.
Je fermai les yeux, essayant de me concentrer pour faire partir ce poids dans ma poitrine.
Respire, me répétai-je. Respire.
Mais rien à faire. Je sentis mes jambes se dérober sous moi. Je me laissai aller sur le carrelage froid. Ma tête me tournait. Ma vision se brouilla et un bourdonnement me boucha les oreilles. J’étais à moitié consciente de ce qui se passait autour de moi, pourtant je n’arrivais plus à bouger. J’étais comme collée au sol, incapable de maîtriser mon corps.
Je fermai les yeux, incapable de lutter plus longtemps au néant qui m’envahissait.
*
**
Ouvrir les yeux me demanda un effort considérable. Je vis d’abord le plafond de ma salle de bain, puis la lampe, le mur… Je sentis le carrelage sur lequel j’étais allongée. Je sentis le froid… J’étais toujours trempée de sueur, mais je tremblais comme une feuille.
Je me redressai tant bien que mal en m’appuyant sur le rebord de la baignoire, mais je fus incapable de me remettre debout. Je restai assise là, recroquevillée sur le sol de ma salle de bain, complètement frigorifiée et encore désorientée après ce qui venait de se passer.
Le bourdonnement était toujours là, lointain, mais bien présent. La douleur dans ma cage thoracique était moins violente aussi, mais j’en sentais encore les résidus.
Respire.
Je laissai mon souffle s’échapper…en même temps que mes larmes.
2 commentaires
Dixy
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Il y a 10 mois
leslie26
-
Il y a 10 mois