Roxy427 Burn-Out Aujourd'hui

Aujourd'hui

-Vous sentiez déjà que quelque-chose n’allait pas à ce moment-là ? me demanda la psy.


C’était notre deuxième séance. Je pouvais me féliciter de ne pas avoir fondu en larme comme la dernière fois. Cette fois-ci j’avais pu lui parler. J’étais remonté à ce qui me semblait être le début de mes problèmes. J’y avais beaucoup réfléchis ces derniers jours pour savoir ce que j’allais lui dire.


-Je ne sais pas trop, dis-je.


-Vous avez évoqué le fait que vous vous grattiez la tête, et ce depuis quelques temps. Un geste répétitif semble-t-il. Est-ce que vous le faites encore ?


-Parfois, oui. Peut-être un peu trop souvent.


-Sauriez-vous me dire dans quelles circonstances cela vous arrive ? Y a-t-il un élément déclencheur ?


-Je ne sais pas. Je n’ai pas vraiment conscience de le faire. Ça m’arrive de ne même pas m’en rendre compte.


Elle acquiesça et nota quelque-chose dans son carnet.


Je ne savais pas vraiment ce qu’elle écrivait dedans. Peut-être retranscrivait-elle simplement ce que je lui disais, ou bien elle analysait déjà mes propos.


-Et est-ce que vous arriveriez à vous rappeler vers quel moment ce genre de comportement a commencé ? me demanda-t-elle.


-Eh bien…je dirais il y a quelques mois. Peut-être au moment du départ de Mathieu, je pense.


-Vous étiez contrariée par son départ ?


-Pas vraiment. J’étais un peu triste parce que je le connaissais depuis quelques années, mais j’étais contente pour lui.


-Qu’est-ce qui a changé après son départ ?


Je réfléchis un instant.


-Debby avait vu juste en disant qu’il ne serait pas remplacé. On s’est retrouvés à devoir faire son travail en plus du nôtre.


-Et cette charge supplémentaire a-t-elle eu un impact sur votre travail habituel ?


-Il fallait travailler plus, évidemment, mais tout le monde était dans le même bateau.


-Mais peut-être que vous avez été plus touchée que les autres.


Je déglutis avec peine. Ma gorge était devenu toute sèche et je commençais à sentir ce poids devenu bien trop familier pointer le bout de son nez dans ma poitrine.


La psy dût le sentir, où alors quelque-chose dans mon attitude lui indiqua que ça n’allait pas car elle reboucha son stylo et se pencha vers moi avec un regard bienveillant.


-Respirez, Kacie. Tout va bien.


J’acquiesçai mais la pression était toujours là.


-Parlez-moi un peu plus de Debby, me dit-elle. Vous semblez être proches toutes les deux.


Je soufflai.


Cette femme était douée. Très douée. En une phrase, elle avait réussi à soulever le poids qui pesait sur ma cage thoracique. On continuait à parler de mon travail mais de manière détournée. Alors je la suivis sur cette voix et lui parlai de ma rencontre avec Debby et de l’amitié que j’avais nouée avec elle au cours de ces dernières années.


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1 commentaire

Lys Bruma

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Il y a 8 mois

Tu décris les séances chez la psy avec une telle justesse, c'est très réaliste et on se met à la place de Kacie, on ressent ce qu'elle vit🤍
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