Fyctia

— Et qu’a-t-il fait ?

— Il l’a déchu de la nationalité andalienne et lui a interdit de remettre les pieds dans la principauté.

— Je vois.

— Il est important pour moi de signaler que notre foyer fonctionne grâce à des dons privés et non grâce à l’État. Nous ne partageons pas l’idéologie conservatrice du gouvernement même si nous condamnons en effet la consommation de drogues et d’alcool. Mais nous ne le crions pas sur tous les toits afin que notre personnel et les personnes que nous aidons ne se retrouvent en danger. Nous ne laissons aucune personne en souffrance.

— Tant mieux. Je ne savais pas qu’Andalia avait une vision si conservatrice. Je tâcherai de ne pas l’oublier.

— Bien, passons aux choses pratiques. Comme nous ne pouvons héberger que cinquante personnes, nous sommes contraints de fonctionner sur le principe du premier arrivé premier servi. À l’exception de ceux dont l’état de santé nécessite des soins approfondis. De même, si le foyer est complet mais qu’une personne malade se présente, elle aura priorité sur d’autres résidents. Il y a plusieurs dortoirs et huit chambres individuelles. Trois sont réservées pour ceux et celles qui s’investissent tout particulièrement pour le foyer. À chaque étage vous trouverez plusieurs toilettes et des sanitaires. Au sous-sol il y a une grande buanderie afin de vous permettre d’effectuer votre lessive. Il y a également une pièce avec des casiers fermés que nous louons pour un euro par mois. Si vous avez des affaires, comme votre sac de voyage par exemple, vous pouvez les laisser ici, l’endroit est surveillé en permanence. Il y a une permanence médicale trois fois par semaine et une permanence psychosociale tous les jours. Nous servons deux repas par jour : le matin et le soir. Nous avons également un vestiaire où vous trouverez des vêtements et chaussures de seconde main. Il y a parfois des habits neufs qui peuvent être achetés pour une somme modique.

— Quand vous parlez des personnes qui s’investissent pour le foyer, que voulez-vous dire ?

— Travaillez bénévolement au sein de l’institution. Nous ne pouvons offrir des contrats de travail mais nous avons toujours besoin d’un coup de main pour les lessives, la préparation des repas, la vaisselle, l’entretien des locaux, un peu d’administratif, ce genre de tâches. Ces personnes, par la force des choses, ont de nombreux contacts avec nos fournisseurs et toutes les sociétés qui nous aident. Souvent leur implication leur permet de trouver rapidement un travail. Les employeurs sont sensibles à leur motivation.

— J’aimerais faire partie de votre équipe de bénévoles, si vous l’acceptez. Je me vois mal passer une grande partie de mes journées à ne rien faire. Je suis en bonne santé et je n’ai pas peur de faire des heures supplémentaires.

— C’est parfait, j’en prends note.

— Serait-il possible de louer un casier ?

— Bien entendu. Voilà un reçu. Je vais vous montrer la pièce où se trouvent les casiers et vous pourrez y déposer votre sac. Ensuite je vous ferai visiter les lieux. Puis, nous irons en cuisine. Notre équipe va bientôt débuter la confection du dîner.

Liam suivit Danika et écouta attentivement ses explications. Il préféra garder pour lui son orientation sexuelle. Même s’il ne doutait pas de la bonne volonté du personnel du foyer, il ne voulait prendre aucun risque. Le jeune homme se demanda finalement s’il avait bien fait de venir à Andalia.

Cependant, tandis qu’il aidait au service du soir, Liam songea qu’il ne pouvait se plaindre. Certains sans-abris étaient dans un triste état. La plupart étaient des hommes dont il était compliqué de connaître l’âge. Beaucoup se réfugiaient dans la boisson pour oublier leurs soucis. Liam constata également que nombreuses étaient les personnes qui refusaient de dormir sur place. Danika lui avait indiqué que beaucoup possédaient un chien et le foyer ne pouvait les accueillir pour la nuit. Les autres refusaient de dormir dans un dortoir de peur qu’on leur vole leurs affaires.

De fait, il était très rare que tous les lits soient occupés. À l’exception des périodes de grand froid.

Et, à en croire Danika, les prochains jours risquaient d’être compliqués. La météo annonçait, en effet, une violente tempête de neige.

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ooooooooh une tempête de neige....

évidemment si j'en parle, vous vous doutez bien que ce n'est pas innocent...