s'may Blacksilverstone Chapitre 7 : Samir (3/3)

Chapitre 7 : Samir (3/3)

Après de longues secondes, sa voix s’éleva, rauque, brisée :


- Ma famille a honte de Djibril.


Je serrai les mâchoires. Je devinais déjà la suite, mais je me forçai à garder le silence.


- Pour eux, c’est un enfant du péché.


Mon poing se crispa sur mon jean. J’avais envie de frapper quelque chose.


- Djibril est un enfant qui n’a rien demandé, répondis-je finalement, d’une voix plus calme que je ne l’étais réellement.


Un rire sans joie s’échappa d’elle.


- Ça, ils s’en foutent. Ils m’ont trouvé un mari.


Je tournai lentement la tête vers elle.


- Un mari ?


Elle hocha la tête.


- Cinquante ans. Deux femmes. Je serais la troisième.


Je sentis un poids s’écraser dans mon estomac. Ma mâchoire se contracta si fort que j’en eus mal aux dents.


- Et Djibril ? demandai-je, même si je connaissais déjà la réponse.


Elle baissa les yeux.


- Il n’en veut pas.


Je fermai les paupières une seconde, luttant contre la rage qui me consumait.


J’avais envie d’exploser. De tout envoyer valser. Mais pas ici. Pas devant elle.


Alors, à la place, je me levai et allai chercher un coussin et la couverture du lit. Sans un mot, je les posai doucement à côté d’elle.


Elle ne bougea pas, mais ses doigts cessèrent de trembler.


Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit à nouveau.


Jo revint, poussant un petit lit sur roulettes.


Mon cœur s’arrêta.


Djibril.


Il pleurait à chaudes larmes, secoué de sanglots incontrôlables. Sans réfléchir, je m’approchai, prêt à le prendre dans mes bras.


Mais il me devança.


À peine nos regards se croisèrent que ses pleurs cessèrent net. Une seconde de silence. Puis, comme un éclair, il se jeta sur moi.


Je l’attrapai au vol, le serrant fermement contre moi, une main posée derrière sa tête. Il s’agrippa à mon cou de toutes ses forces, comme s’il avait craint que je disparaisse moi aussi.


Cinq jours. Cinq putains de jours qu’on ne s’était pas vus.


Mais il ne m’avait pas oublié.


Et je sus, à cet instant précis, que je ne les laisserais plus jamais seul.


Une vibration brutale brise le fil de mes pensées. Mon portable vibre dans la poche arrière de mon pantalon, affichant un nom qui me fait immédiatement froncer les sourcils : Lou.


Mauvais signe.


Lou n’appelle jamais pour rien. Encore moins à cette heure. Un mauvais pressentiment s’insinue dans mes tripes alors que je décroche.


- Ouais ?


Pas de blague, pas de commentaire foireux. Juste un silence tendu avant que sa voix grave ne lâche la bombe :


- C’est Djibril. Je sais pas ce qu’il a, mec, mais ça pue. Il est pas bien, et franchement, je pense qu’on devrait le ramener à l’hôpital.


L'hôpital. Bordel.


Mon estomac se serre d’un coup. Je me redresse, la gorge nouée, l’adrénaline me percutant de plein fouet.


- Qu’est-ce qui s’est passé ?


- Il s’est plaint d’un mal de ventre, puis il est devenu super pâle. Là, il galère à rester assis. J’ai essayé de le rassurer, mais je le sens pas du tout.


Putain. Djibril n’est pas du genre à se plaindre. S’il est mal au point que Lou panique, c’est que c’est sérieux.


- Vous êtes où ?


- Chez toi. On l’a mis sur le canapé, mais ça va pas en s’arrangeant. Merde… Djibril, vise le seau pour vomir !


Je me lève d’un coup, déjà en train d’attraper mes clés. Finie la parenthèse avec Samia. Plus de place pour les questions sans réponse, les doutes, les sentiments que je ne comprends pas.


Là, maintenant, mon fils a besoin de moi. De sa mère.


- Appelle un de nos frères et fais venir deux bagnoles. On se retrouve tous à l’hôpital. Je veux pas laisser les filles toutes seules.


- Et les gosses de Nadine et Madison ?


- Elles sont toujours là ?


- Ouais, mais ils dorment. Je laisse un des baby-sitters avec eux ?


- Ouais. Préviens Nadine et Madison qu’elles viennent les récupérer plus tôt demain matin.


J’ai à peine raccroché que mes yeux croisent ceux de Samia. Pas besoin de parler. Dans ses prunelles, la même angoisse que la mienne. Elle a entendu. Elle sait. Elle est déjà debout, prête à partir, sans hésitation.


Quoi qu’il se passe entre nous, quoi qu’on ressente ou pas, une seule chose est sûre : quand il s’agit de nos gosses, on est toujours une putain d’équipe.


Peu importe les disputes, les non-dits, les cicatrices. On avance ensemble. Toujours.


Le concours touche à sa fin, et je voulais prendre un moment pour vous dire MERCI ! 🙌❤️ Vos lectures, vos likes, vos commentaires… tout ça m’a porté et motivé à fond ! 🔥 Blacksilverstone n’aurait pas avancé sans vous, et je suis reconnaissante de chaque soutien. 🖤✨ Peu importe le résultat, cette aventure n’est que le début ! Hâte de vous retrouver pour la suite. 🚀📖





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3 commentaires

Hécate Lomëwen

-

Il y a 2 mois

As-tu prévu de poursuivre l'histoire ?

s'may

-

Il y a 2 mois

Oui, bien sûr ! Blacksilverstone continue son chemin, et crois-moi, l'histoire est loin d'être finie ! 🔥📖 Prépare-toi à encore plus de rebondissements, de tensions et de moments intenses entre Samir et Samia... L’amour sera-t-il plus fort que le chaos de Blacksilverstone ? Suspense... 😏💥 Merci de suivre l’aventure, ça motive à fond ! 💪✨

Hécate Lomëwen

-

Il y a 2 mois

Aaaaaah ! C'est comme moi, ce n'est que le début, je continue, en me donnant le temps (et en devant remanier mes deux premiers chapitres pour éviter les redites).
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