Fyctia
Chapitre 3 : Samia (3/3)
Je referme délicatement la porte. Mon cœur se serre, un poids écrasant ma poitrine tandis que le silence s’abat sur la pièce, lourd, oppressant. Ce n’est pas ma colère qui me consume, mais une tristesse sourde, un sentiment d’impuissance qui me noue la gorge du a ce putain de passé. Je serre les bras autour de moi, comme pour retenir quelque chose qui m’échappe, une illusion qui s’efface avant même que je puisse l’effleurer. Samir est parti, et je n’ai même pas eu la force de les retenir.
Un léger grincement de parquet précède l’approche de Nadine, grande, élancée, avec des cheveux bruns aux reflets cuivrés qui cascadent sur ses épaules, et des yeux perçants, capables de lire à travers les âmes. Elle pose une main ferme et réconfortante sur mon épaule, un geste discret mais empli de chaleur. Son parfum, mélange subtil de cannelle et de vanille, flotte entre nous.
- T’es sûre que ça va ? demande-t-elle encore une fois d’un ton doux mais inquiet, sa voix teintée de cette fermeté bienveillante propre aux femmes qui en ont trop vu pour être dupes.
J’inspire profondément, forçant un sourire qui ne trompe personne.
- Ouais… Je veux dire, c’est pas comme si j’allais pleurer pour un détail sans importance.
Madison, assise sur le rebord de la baignoire, arque un sourcil, sceptique. Blonde platine, peau mate, silhouette sculptée, elle attire les regards sans même essayer, avec ce mélange de force brute et de douceur désarmante.
- Un détail ? Non, on parle plutôt d’un problème qui prend de plus en plus de place.
Holly, assise sur le couvercle des toilettes, souffle du nez, amusée.
- Ouais, et si tu fais semblant de pas le voir, ça risque de te péter à la gueule. Mais bon, ce n’est que mon avis.
Un silence s’installe, pesant, chargé d’une évidence que je refuse d’affronter.
Nadine soupire, croisant les bras sous sa poitrine, son regard accroché au mien.
- Mia… si tu continues comme ça, il va finir par t’échapper.
Je fronce légèrement les sourcils, le cœur serré.
- Il ne m’appartient pas.
Madison lève un sourcil, malicieuse.
- Cette fois, essayez d’attendre d’être chez vous pour qu’il te l’enlève. Pas dans les toilettes de ma boîte de nuit.
Holly renchérit, moqueuse.
- Ouais, parce que la dernière fois, c’était un vrai carnage.
On se regarde toutes les quatre… avant d’exploser de rire.
Madison est resplendissante dans une combinaison noire ajustée, qui allonge encore plus sa silhouette élancée. Son rouge à lèvres carmin met en valeur son sourire mutin, et ses cheveux blond châtain, lâchés, lui donnent un air plus sauvage qu’à l’accoutumée.
Holly, fidèle à son style glamour, porte une robe satinée couleur émeraude, qui fait ressortir ses yeux clairs. Ses boucles rousses tombent en cascade sur ses épaules, et elle a opté pour des talons vertigineux qu’elle est la seule à pouvoir assumer sans faiblir.
Nadine, elle, a misé sur une robe moulante couleur bordeaux, avec un décolleté qui laisse peu de place à l’imagination. Elle assume ses formes avec une confiance qui force l’admiration.
Quant à moi, j’ai opté pour un pantalon fluide noir, ample et élégant, assorti d’une tunique longue aux manches larges, dans un tissu souple qui épouse mes mouvements sans jamais trop en dévoiler. Une ceinture en cuir vient structurer l’ensemble, marquant légèrement ma taille sans attirer l’attention. Comme toujours, j’ai soigneusement noué un foulard autour de ma tête, masquant mes cheveux aux regards curieux. Beaucoup pensent que c’est une question de religion. Peu savent que c’est mon armure, ma façon de me fondre dans l’ombre, d’effacer un corps marqué par un passé que je ne veux pas exposer.
Un dernier regard dans le miroir, un dernier ajustement. Tout le monde est prêt.
- Bon, qui conduit ? demande Nadine en agitant les clés.
Un silence pesant s’installe. Puis, un concert de protestations éclate :
- Hors de question ! Je n’ai même pas encore eu le temps de la conduire ! protesté-je.
- On tient à la vie, merde ! rugit Holly.
- La dernière fois, t’as failli nous envoyer dans un mur ! enchaîne Madison, notre ange aux nerfs d’acier.
Nadine lève les yeux au ciel et réplique, faussement exaspérée :
- Ton langage, Holly ! Il y a des enfants, je te rappelle.
- Pas grave, Tata Nana, intervient Sofia avec un sourire malin. Ça nous fera plus d’argent dans la tirelire.
- Ouais, et puis, on vous a tous entendus ! crie Djibril depuis sa chambre, l’air innocent. Noah et Jayden aussi, alors ça veut dire encore plus d’argent pour nous !
Un silence gêné s’abat sur nous… avant qu’on n’éclate de rire à nouveau.
Après un échange de regards, Madison attrape les clés avec un sourire triomphant.
Une série de câlins aux enfants plus tard, accompagnée d’une liste interminable de recommandations aux baby-sitters, nous attrapons nos sacs et filons vers la voiture.
La nuit promet d’être longue… et, pour une fois, j’ai bien l’intention d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, l’ombre de Jade qui plane sur Samir.
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2 commentaires
Aline Puricelli
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Il y a 2 mois
Vana Aim
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Il y a 2 mois