Gottesmann Pascal Bien sous tous rapports Guet apens

Guet apens


Marianne est surprise de tomber sur une personne qui la soutient à Lisognan


— Vous…vous savez qui je suis ? demande t’elle.


— Bien sûr, je t’avais même reconnue avec le masque tout à l’heure. Tu es la jeune fille qui est venue se réfugier ici avec sa mère et son petit frère. Faut vraiment vivre dans une grotte pour pas avoir entendu parler de vous ici. En plus j’habite tellement près de chez le docteur Pellegrin qu’on peut être qualifiés de voisins. Et, si c’est ta question, oui, il y a des personnes qui vous soutiennent même si elles sont rares. Mais j’en fais partie et mes filles aussi.


— Merci beaucoup madame, merci pour tout.


— T’en fais pas pour ces petits imbéciles, ce sont des copains de lycée de Shirley, ma cadette, et je connais leurs parents. Du coup ils vont pas s’en sortir comme ça. Et tu fais ce que tu veux mais, si tu vas te plaindre chez les gendarmes ils l’auront pas volé.


— Les gendarmes ? Je les vois presque tous les jours depuis que je suis ici. À force ils vont finir par me donner une carte d’abonnement.


Marianne reprend ses courses et, assez secouée reprend son chemin vers la maison où sa tante doit attendre les provisions avec impatience pour se lancer dans la préparation du déjeuner. Si Viviane est occupée avec ses élèves c’est d’ailleurs elle qui s’en chargera. Avec ses deux parents pouvant travailler tard, ça fait des années que Marianne s’occupe régulièrement de préparer le diner et Valentin ne s’en est jamais plaint.


Presque arrivée à destination, Marianne sent qu’elle est suivie et n’a pas de mal à deviner qui marche derrière elle.


— Tu vois la blondasse, entend-elle dans son dos, on sait où tu habites.


— Ouais, tu peux rien contre nous alors tu vas regretter.


La deuxième voix est celle du mec qui l’avait embrassée par force.


— Je ne regrette rien du tout, lance t’elle d’une voix qu’elle essaye de rendre la plus assurée possible et si tu continues c’est ma main dans ta gueule. Même une nana contre deux mecs. Enfin non, si je me souviens bien, il y a une gonzesse qui couine quand on lui mord la langue. Faudrait que je vérifie si t’as des couilles.


Et Marianne décide de se retourner pour affronter les adversaires en face. Le gars qui l’avait embrassée de force serre les poings. Visiblement il n’aime pas beaucoup qu’on remette en cause une virilité dont il est tellement fier. Mais l’insulte le rend encore plus agressif.


— T’entends comme elle s’engraine la bourgeoise, dit-il, je pense qu’elle a pas compris tout à l’heure.


— Que vous êtes des connards de machos ? Oui j’ai bien compris. Et qu’ils soient sur internet ou dans la vraie vie je compte pas me laisser faire par eux.


— Franchement, dit l’autre gars, je la préférais quand elle se prenait une poubelle sur la gueule. Au moins elle était remise à sa place.


Hors d’elle, Marianne lâche ses sacs de courses et serrant les poings se montre prêt à se défendre. Face à ces deux garçons plus costauds, elle pense à Don Quichotte face aux moulins à vent. Elle se trouve inconsciente mais ne peut plus reculer.


— Essaye de me faire du mal, maintenant je sais me défendre.


— Te défendre, tu veux qu’on recommence comme tout à l’heure ? Gabriel t’as pas eu l’occasion de lui rouler une pelle alors profite.


— Merci Lilian, t’es un pote, répond le jeune en enlevant le masque de Marianne tellement brutalement qu’il lui arrache presque l’oreille.


La jeune fille sait ce qui l’attend mais aussi ce qu’elle doit doit faire pour l’empêcher.


— Si tu m’embrasses je mords. Ton copain peut te dire que je fais mal.


— Mais non, tu vas pas mordre, dit Gabriel avec un sourire sadique, tu vas rester bien sage et bien gentille.


Vlam, la claque de Marianne part toute seule, avant qu’elle ne crache au visage de son agresseur. Sauf que les garçons sont deux et que, dans la seconde qui suit, elle voit trente six chandelles suite à deux violents coups de poing qui l’assomment à moitié. À demi inconsciente elle se fait plaquer contre un mur, sent que son nez est en sang. Surtout une brise fraiche vient caresser son corps. Où sont ses vêtements ? Son pantalon est sur les chevilles. Quand à son haut et son blouson ils sont, elle ne sait pas où, mais, en tout cas mais plus sur elle. Elle ne sait pas où est passé le deuxième mec et s’en fout. Pour le moment, il n’y a plus qu’un seul adversaire face à elle. Gabriel la regarde avec un air cruel et lubrique. Encore ado et déjà pervers se dit elle.


— Tu vois la bourge, si on te tape dessus tu deviens plus gentille. T’es comme ta mère. Il faut frapper pour que vous compreniez.


— Répète un peu ce que tu viens de dire ?


— Les meufs c’est comme les clebs, faut les dresser.


Marianne entend des pas sur sa gauche et sait que, dans les secondes qui viennent elle va se retrouver à nouveau face deux adversaires.


— Ben alors mon pote, dit Lilian, qu’est ce que t’attend ? C’est pas tous les jours qu’on a une nana bandante en culotte et soutif.


— Vous êtes tellement minables qu’il faut que vous forciez les filles pour ne pas finir puceaux, dit Marianne. Parce que, sinon, il y en a pas une qui dira oui.


Immédiatement les garçons se précipitent sur Marianne pour lui montrer qui sont les mâles et pendant que Lilian la retient, Gabriel fait glisser des mains trop curieuses, beaucoup trop curieuses. Il y en a même une qui vient tripatouiller sous sa culotte. Même Diego n’avait pas été aussi loin dans leurs câlins et surtout il était plein de délicatesse. Marianne ne peut pas accepter que sa première expérience soit un viol. Elle qui pensait maitriser la situation se rend compte ne maitrise rien du tout. Il ne lui reste plus qu’à appeler au secours en espérant qu’on l’entende.



— AU SECOURS, QUELQU’UN, VENEZ M’AIDER. AU VIOOOL.


— Ta gueule connasse, dit Lilian dans son dos, personne va t’entendre.


— C’est ce que tu crois pauvre merde, dit une jeune voix féminine toute proche. Je filme tout avec mon portable alors t’as intérêt à la laisser tranquille.


La fille semble avoir l’âge de Marianne et des deux mecs. À sa fenêtre elle a effectivement le téléphone braqué sur l’agression mais la victime doute que ce soit assez dissuasif.


— Tu veux quoi Shirley ? lance alors Gabriel. T’es jalouse et tu veux nous rejoindre ? Viens te gènes pas.


— Jalouse…Putain tu vas voir. Viens Lydia on y va.

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21 commentaires

Leo Degal

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Il y a 7 jours

Tout juste pour Marianne, mais je crois qu'elle va se faire des copines au passage... Croisons les doigts.

Gottesmann Pascal

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Il y a 7 jours

Oui. Elle va avoir deux chouettes copines. Surtout une dans sa classe.

La Plume d'Ellen

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Il y a 16 jours

Bravo, j'ai été ravie de lire tous tes chapitres d'un bloc. Par contre pdt ta relecture, tu verras qu'à de nombreux endroits il y a un mot qui manque ou au contraire en trop. Pour certains je me suis permise de te les notifier mais pas pour tous car je ne voulais pas sembler pénible. Pour ce qu'il en est de l'histoire, je l'aime toujours autant que la 1ère fois.

Eva Boh & Le Mas de Gaïa

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Il y a 18 jours

C'est pas passé loin 😱

Gottesmann Pascal

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Il y a 17 jours

Oh que non, la pauvre.

Mapetiteplume

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Il y a 18 jours

Un petit coup de pouce pour la fin de ce concours ☺️

SOLANE

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Il y a 18 jours

Pareil, je réponds ici car je n'arrive pas à poster directement sous la réponse : bah oui, mais avant de devenir fou, la douleur le plie en deux et donc elle a le temps de donner vite fait un second coup (oui oui, ça se fait 😉 ) et de partir en courant.

Gottesmann Pascal

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Il y a 18 jours

Tout à fait. Y aurait eu moins de suspens mais Marianne ne s'en serait pas plainte.

SOLANE

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Il y a 19 jours

Sauvée de justesse...

Gottesmann Pascal

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Il y a 19 jours

Miraculeusement même.
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