Fyctia
Chapitre 8 - 2
— Putain, Elley ! Tu fais chier ! Ce n’est pas parce que mes parents sont plus friqués que les tiens et que j’ai plus de largesses financières que toi, que je peux tout régler !
— S’il te plaît, Sacha ! Je te les rembourse dès que je reçois la thune des parents !
— Si je te les file, je vide ce qu’il me reste sur mon compte !
— Oh ! Eh ! Ça va ! Monsieur Harpagon ! Il y a quelques jours, tu étais pourtant volontaire pour allonger la somme afin d’aller plus loin avec mes seins !
Je me fige et je crois qu’elle réalise elle-même que ses propos sont allés plus loin qu’elle ne l’aurait voulu. Mais par-dessus tout, devons-nous vraiment relancer cette histoire de tripotage de seins sur la table ? J’ai déjà du mal à oublier le désastre de l’autre soir avec Mélody… Dois-je en conclure qu’elle veut reprendre où nous nous étions arrêtés ? J’en perds mes mots. Je ne sais plus si je dois la relancer dans cette idée et surtout, elle me met le doute sur ma capacité à résister à cette tentation.
Elle s’attrape les cheveux et lâche un râle d’agacement.
— Pardon ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Enfin si ! Mais je ne voulais pas jeter un malaise sur… ça ! Enfin, tu vois, quoi ?!
Je ferme les yeux. Elle va avoir ma peau à me buriner la tête avec ses seins ! Voilà ! Maintenant, mes yeux bloquent à nouveau dessus, sous son débardeur qui les moule parfaitement. Elle me lance des regards que je tente d’esquiver pour ne pas qu’elle me prenne en flag en train de reluquer sa poitrine.
— Je… vais me débrouiller ! me dit-elle soudain.
Je vois bien qu’elle essaye de se convaincre de garder du positivisme dans sa situation.
— OK ! OK ! dis-je, vaincu. Je te les transfère. En échange, tu te tapes le ménage pendant un mois !
Elle fait un O. avec sa bouche en réponse, montrant son choc face à mon deal qu’elle semble juger exagéré, mais à la guerre comme à la guerre.
— Quoi ? dis-je, faussement innocent. Tu préfères l’option « je touche tes seins sans soutif ? » en contrepartie ?
Elle se fige avant de me serrer la main.
— Ménage pour un mois ! Vendu !
Merde ! Elle ne veut vraiment pas que je lui tripote les seins ?! Ça lui a déplu autant que ça ? Oui… C’est vrai, les circonstances sont discutables, mais quand même ? Non ? Argh ! Je me rends compte que ça ne fait chier qu’elle refuse net cette possibilité. Je dois vraiment me guérir de cette fixette sur ses seins ! Maudit Côme ! Va en enfer avec tes paris !
— Merci ! Tu es mon sauveur !
Elle me saute au cou et m’embrasse sur la joue, puis s’éloigne de moi. Son soulagement est certain, mais pas le mien. Si je suis heureux de lui venir en aide, l’amertume demeure en moi. Je dois me contenter de serrer les dents… Sauf que ça me chagrine vraiment, encore plus maintenant qu’elle vient de se coller à moi et que sa poitrine s’est écrasée sur mon torse pour déposer son bisou sur la joue.
— Tu… as vraiment détesté mon massage… pectoral, pour réfuter aussi vite le deal ?
— Quoi ?
Elle me dévisage, perplexe.
— C’était si horrible que ça ?
Je reste pendu à ses lèvres. Je vois que mes questions la crispent et la gênent. Malgré tout, tout ça m’obsède. Elle s’agite, semblant chercher quoi dire. Est-ce si difficile de me répondre ? Dois-je en déduire qu’elle cherche à ne pas me blesser, tout en admettant qu’elle n’a pas aimé ? Je souffle et passe ma main dans mes cheveux. Tandis que j’ai des groupies au basket qui n’attendent que mes mains sur leur poitrine, je me retrouve comme un con face à Elley.
— C’est bon ! J’ai compris ! lui dis-je alors, tout en quittant sa chambre.
— Sacha ! Attends !
Je cesse ma progression, mais ma fierté est déjà suffisamment blessée pour avoir en plus la force de me retourner.
— La question n’est pas le fait d’avoir apprécié ou pas…, me répond-elle alors, mais plutôt les circonstances…
Je me tourne alors avec une lueur d’espoir qui me surprend moi-même. Elle a aimé ? Dans ce cas, une nouvelle question me brûle les lèvres.
— Donc, si les circonstances avaient été autres…, tu aurais accepté la suite sans soutif ?
Elley me fixe, puis dévie son regard. Ses joues rougissent. Je l’embarrasse.
— Il... Il n’y a pas d’autres circonstances…, me répond-elle avec une petite voix. C’est toi et moi, après tout. On est juste amis... Nous ne sortons pas ensemble.
Même si c’est dur à encaisser, elle a raison. Sans ce pari, je n’aurais même pas pensé à la peloter. Je ne me serais même pas penché sur son physique. Je n’avais pas l’ombre d’un fantasme avant ! Sa réponse sonne comme la conclusion d’un livre que l’on referme pour passer à une autre histoire. Je dois donc me faire une raison. Je ne comprends même pas pourquoi j’envisage d’autres circonstances. C’est mon amie. Ma meilleure amie. Je jette un regard insistant sur elle. Je crois que je suis déçu justement parce qu’elle n’envisage pas ces autres circonstances, parce qu’elle les repousse avec certitude, parce qu’elle n’a pas cette témérité de vouloir tenter cette expérience. En même temps, je ne suis pas plus courageux. Je doute, je m’interroge beaucoup, mais je suis incapable d’apporter une réponse convenable à mes élucubrations.
Je quitte sa chambre pour de bon et je vais dans la mienne. Je m’écroule sur mon lit et fixe un point dans le vide. Je me sens lessivé, mais surtout dégoûté. Je ne vais vraiment pas bien. Pourquoi est-ce que je me sens si affecté par tout ça ? Pourquoi est-ce que je tourne ça en boucle ? Pourquoi je m’arrête autant sur ce que je ne ferai jamais avec elle ? Bordel, Sacha, passe à autre chose ! Elley ne peut pas être envisagée autrement que comme ton amie d’enfance ! Si ?
14 commentaires
Typhaine HARDY
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Il y a 2 ans
JordaneCassidy
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Il y a 2 ans
Typhaine HARDY
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Il y a 2 ans
Cindy Beausourire
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Il y a 2 ans
JordaneCassidy
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Il y a 2 ans
Emm@-Ldg
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JordaneCassidy
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Il y a 2 ans
1847heaven Séverine Gomez
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Il y a 2 ans
MinaThredson
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Il y a 2 ans
JordaneCassidy
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Il y a 2 ans