Mana MacKinnon Back In Time Stanislawa

Stanislawa

Je refuse de mourir enfermée ici ! Je n'ai certainement pas été envoyée dans ce souvenir pour crever en étant prise au piège dans une salle secrète. Je continue de taper contre la porte et de crier, je veux qu'on m'entende jusqu'en 2023 ! Oksana est allongée près de moi, je me doute qu'elle est à bout de force car elle n'a eu ni à manger ni à boire depuis plusieurs jours. Elle me demande d'une petite voix :


-Vous m'entendiez vraiment chanter ?

-Oui, je pense qu'on peut se tutoyer, après tout, tu es mon ancêtre.

-C'est vrai... d'ailleurs c'est bizarre que tu sois ici. Tadeusz n'est qu'un monstre ! Je sais que c'est mal d'avoir trompé Maksymilian... mais en réalité, j'étais amoureuse de Kazimierz avant de le rencontrer. J'ai accepté de me fiancer à Maksymilian uniquement parce que les parents de Kazimierz ne voulaient pas de notre union.

-J'avoue que ça me dégoûte, Maksymilian mérite bien mieux qu'être un fiancé de pitié, un bouche trou... le pauvre ! Lui il t'aimait vraiment !

-Je l'aime aussi, dans un sens.

-Mais pas comme il le mérite !

-Tu es amoureuse de lui ?

-Oui, mais j'ose espérer que dès que j'aurais réglé votre histoire, je pourrai rentrer chez moi ! Près de 400 ans nous séparent, je ne peux pas être amoureuse de Maksymilian, car dès que je retournerai en 2023, il disparaîtra. Mais pour ça, il faut que je sorte de cette prison !


Je me remet à taper contre la porte et à crier, je sais qu'on finira par nous trouver.


***


Je commence à désespérer, je suis en train de faire ça depuis un temps indéfini, mais long car j'ai très mal aux mains et ma voix commence à se briser peu à peu. Je soupire :


-Je te jure qu'on va pas mourir ici Oksana.


Je continue de taper, mais je sens que les forces commencent à me manquer, en plus j'ai faim. Je n'ai rien avalé depuis ce matin, et je commence à le ressentir, mon ventre gargouille. Je me laisse glisser sur le sol et continue quand-même de taper et d'appeler, je le ferai tant qu'il me restera une once d'énergie.


Au bout d'un moment je décide de faire une pause et regarde dans le direction d'Oksana :


-Tu crois vraiment que les sentiments de Kazimierz sont sincères ?

-Bien sûr, pourquoi ?


Je me racle la gorge, hésite et lance :


-Alors dans les informations que j'ai pu trouver dans mon époque, il semblerait que tu n'ai jamais été retrouvée, que Kazimierz se soit marié à une riche héritière et qu'il n'ait jamais récupéré Vladimior pour l'élever.


Elle se met à pleurer :


-C'est pas possible ! Tu te trompe !

-Non, c'est la vérité. Mais si j'ai été envoyée ici, c'est pour changer les choses, j'en suis sûre. Alors ne maudit pas Maksymilian, car lui ne t'a rien fait, Tadeusz par contre, tu peux, car c'est un salaud !

-J'avoue que c'est excessif d'enfermer la fiancée de son fils dans une pièce secrète simplement parce qu'elle a une relation présumée ou réelle avec un autre. Je veux dire, la chasser de chez lui en brisant les fiançailles pourquoi pas, mais l'enfermer et la laisser mourir de faim et de soif c'est ignoble !


Je soupire et ce funeste destin me donne un regain d'énergie, hors de question que je meurs ici ! Je me relève et me remet à taper et crier de plus bel. Toutefois, je me demande comment Tadeusz a su que j'étais dans le sous-sol. Après tout, il était parti pour la capitale, et je ne l'ai pas vu avant de descendre pour commencer mes recherches. C'est très étrange, qu'est-ce qu'il venait faire dans le sous-sol ? Avait-il prévu d'y prendre quelque-chose pour se débarrasser totalement d'Oksana ? Mais soudain, je me souviens de l'étrange sensation de mal-être que j'ai eu avant de descendre au sous-sol, de mon impression d'être observée, sans voir personne pour autant. Tadeusz était peut-être caché dehors, à observer mes déplacements dans l'attente de me piéger au moment le plus opportun. Après tout, il me prenait toujours pour Oksana et croyait que j'avais réussi à sortir de ce cachot infâme.


***


Je ne veux pas renoncer, car si je meurs ici, ça veut dire que je ne verrais plus mes frères et sœurs, et que je laisserai ma mère se débrouiller seule avec eux ! À cet instant, des souvenirs avec eux me reviennent, et je sais que je veux en vivre d'autres avec eux. Même si ça ne m'enchante pas de devoir subvenir à leurs besoins, je veux quand-même le faire, voir mes frères et sœurs grandir, même mes deux demi-frères. Voir maman sortir enfin la tête de l'eau et rencontrer l'amour, le vrai, avec un homme bien ! Je veux qu'elle ait le bonheur qu'elle mérite, au lieu de cette vie de travail acharné pour gagner une misère ! Quand je sortirai d'ici et que je retournerai chez moi, je vais la convaincre de quitter son boulot minable et de trouver autre chose. Elle a des tas de compétences, et je sais qu'elle pourrait faire plein de choses, toutefois elle ne le fait pas car elle a peur. Elle a peur parce que mon connard de géniteur a passé les années de leur vie commune à la rabaisser et à lui faire croire qu'elle ne valait rien, qu'elle ne pourrait jamais être mieux qu'une femme de ménage. Même si il n'y a pas de sous-métier, je sais que ma mère pourrait faire beaucoup mieux que ça. Elle adorait peindre avant, et elle avait un talent fou, mais avec toutes les bouches à nourrir, elle a troqué les pinceaux contre des biberons, et l'art contre le ménage à l'hôpital. Cette pensée me donne la nausée, car ma mère passe à côté de son rêve de vivre de sa peinture, simplement parce qu'elle doit s'occuper de nous. Je veux dire, c'est normal d'assurer son rôle de mère et de se donner les moyens pour offrir les bases à ses enfants : un toit, de la nourriture, des vêtements, de l'eau et du chauffage. Mais ça ne justifie pas de passer sa vie à faire un métier qu'on déteste et qui nous ruine la santé, pour gagner de quoi à peine survivre !



Je vais donc tout faire, quitte à finir avec les mains en sang et les cordes vocales éclatées, mais je sortirai, je rentrerai chez moi et les choses changeront ! Je met maintenant des coups d'épaule dans la porte, mais le bois est trop solide et mon épaule me fait souffrir le martyre dès que j'ai tapé contre. Finalement, je me remet à taper avec mes poings, j'ai confiance en Jadwiga et Maksymilian, ils finiront par me trouver. Je veux revoir le bel héritier Maslovonsky une dernière fois, et ensuite retourner dans mon époque, dans ma maison miteuse, auprès de ma famille. Car bien que notre demeure soit bien loin du prestigieux manoir, c'est ma maison et j'aime y être car ça signifie être entourée de ceux que j'aime. Même si on est à l'étroit, qu'on manque de certaines choses et qu'elle est en très mauvais état. Mais pour ça, il faut que je réussisse à sortir de cette prison.


***


Je sursaute quand la porte s'ouvre avec fracas suite à un coup d'épaule de Maksymilian. Il nous regarde, tenant le chandelier dans ses mains et secoue la tête, manifestement soulagé de nous avoir retrouvées toutes les deux, et en vie de surcroît ! J'aide Oksana à se relever et nous sortons de cette maudite pièce.

Tu as aimé ce chapitre ?

4

4 commentaires

Gottesmann Pascal

-

Il y a un an

Bravo Maksymilian. Le courage de Stanislawa force le respect, une vraie héroïne. Quant à Oksana, elle est peut être moins sombre que présentée.

Mana MacKinnon

-

Il y a un an

Oui, Maks et Stani sont vraiment fait l'un pour l'autre ! Oksana oui tu vas apprendre à la connaître.

Jakae chappinj

-

Il y a un an

Maksymilian tombe à pic ! Oksana va pouvoir se requinquer après cette épreuve terrible. Je suis curieux de voir la dynamique avec Oksana, Maksymilian et Stanislawa ensemble ^^

Mana MacKinnon

-

Il y a un an

Oui, il attire pile au bon moment 😊 et pour la dynamique... tu verra 😉
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.