Fyctia
Chapitre 6
Nous sommes sortis du port depuis uniquement dix minutes quand Salomé s'écrie "j'ai besoin de vomir!". Barn dans un élan de compréhension total lui réplique "Non pas sur mon bateau, non non non non tu vomis dans la mer." En même temps il réduit la vitesse du White Shark au minimum. Salomé les deux mains plaquées sur sa bouche, se précipite vers le flanc tribord du bateau pour se libérer. Ses genoux contre le rebord elle fait basculer son buste en avant puis crache aussitôt une première gerbe. Salomé émet un râle peu ragoutant et commence déjà à se relever.
- Je vais mieux
Dès sa phrase terminé, son corps fut parcourut d'un nouveau spasme et avec le tangage du bateau le rebord pas très haut et ce deuxième round inattendu, ce qui devait arriver arriva. Salomé tomba à la renverse par dessus bord ! Immédiatement Chloé, Kate et moi hurlons à l'unissons "BARN!! DEMI-TOUR VITE!!". Barn a de bon réflexes, il fait pivoter l'embarcation en un temps record et vient se placer de façon à pouvoir repêcher la naufragé facilement.
- Mais qu'est-ce que tu as foutue Salomé ?! s'écrie Kate.
- A ton avis ? Je voulais explorer les fonds marins!
- Tu ne t'ais pas fait mal au moins ma chérie ? s'exclame cette fois-ci Chloé.
- J'ai failli avoir une crise cardiaque.
-Ah tout va bien alors!
-NON
- Désolé Chloé, c’est Salomé elle est comme ça.
Kate pousse un soupir de déjà vu. Lorsque Salomé remonte à bord, elle est mal à l’aise à cause de ses vêtements qui lui moule le corps et laisse deviner ses formes. Heureusement elle portait des habits assez sombres et épais pour qu’ils conservent leurs opacité, malgré qu’ils soient détrempés. Je tente alors quelque chose pour la détendre. Je pose une main sur son épaule et lui lance avec un rictus espiègle « Tu sais ‘Mé. Regarde le bon côté des choses, tu n'as plus besoin de te rincer la bouche.»
Or sans m’en rendre compte avec ma blague je suis devenu un coupable idéal sur lequel déchaîner sa frustration. Ça ne manque pas! Salomé me frappe l’épaule du poing pour que j’arrête de me moquer. Cependant son action n’eut pas l’effet escompté. Je me mets à rire juste sous son jolie minois furibond. Je suis rapidement rejoint par Barn et Chloé puis par Kate. Au bout de quelques instants Salomé lâcha prise à son tour.
Quelques minutes plus tard nous arrivâmes dans "En Vau". Les deux amies étaient happées par les falaises et la mer qui avait sculpté la roche, pendant que Chloé déblatérait un nombre phénoménal de mots à la minute. Barn mit l’ancre puis se jeta à l’eau pour accrocher l’arrière du bateau à l’aide d’un petit grappin à la falaise. Chloé emmena les filles se baigner pour atteindre la plage de galets tout au fond de la calanque. De mon côté je tiens ma promesse faites à Barn en restant sur le bateau pour lui tenir compagnie.
Nous discutâmes un peu de tout et de rien protégé du soleil sous le taud. Les filles revinrent une grosse paire d’heure plus tard. Une fois tout le monde a bord, Chloé se mit à distribuer la nourriture qu’elle avait cuisiné elle-même la veille. J’aperçus Salomé ingurgiter une première bouchée avant d’enchaîner avec une mimique de dégoût.
- C’est vraiment dégueu ce truc. Qui est-ce qui l’a cuisiné ?
Barn et Kate relevèrent la tête surpris et Chloé se tut pour la première de la journée. Ses yeux s’écarquillèrent et sa mâchoire se crispa.
- Mais nan je déconne, c’est probablement la meilleure salade de riz que j’ai mangé de ma vie.
- Ouais et bah écoute c’est de très mauvais goût.
- Disons que Chloé et la cuisine c’est un sujet sensible voilà tout. Rajoute Barnabé en posant une main apaisante sur l’épaule de sa copine.
- Ok madame premier degré…
-Kate arrête please! La coupe Kate agacée.
Pour ma part je suis d’accord avec Salomé. Chloé est super sympa, cependant elle a tendance à prendre tout au premier degré SURTOUT pour la cuisine. Parfois j’ai dû mal à comprendre comment mon meilleur ami et elle peuvent cohabiter connaissant son penchant blagueur.
Après avoir terminé de manger, Barn continua de faire le tour des calanques passant d’une crique à l’autre. Il ne s’arrêta dans aucunes d’elles puisque la destination finale était l’île de Riou. Un petit banc de roche inhabité si ce n’est par la faune. Quand nous arrivâmes sur place en milieu d’après-midi, peu de bateaux étaient présents. Merci au vacances scolaires qui n’avaient pas encore débutés. Barn amarra le bateau en jetant l’ancre à la mer qui vint s’enfoncer dans le sable blanc au fond de l’eau qui borde toute l’île.
Toute le monde se jette à l’eau pour se soulager de la chaleur étouffante à l’exception de Barnabé.
- Et Barn qu’est-ce que tu fais ? Tu viens pas te baigner ? Tu as peur que je te ridiculise une nouvelle fois ? (Je fais référence à une des rares fois où je l’ai battu à la nage)
- Non c’est pas ça mais je peux pas laisser le bateau tout seul.
- Allez viens je sais que tu es fou amoureux de ton White Shark mais regarde il y a pas un brin de vent qu’est-ce que tu veux qu’il lui arrive ?
- j’en sais rien…
- Raison de plus pour que tu viennes. Dépêche toi il faut qu’on les rejoigne. Je fais référence aux filles qui sont parties sans nous attendre vers l’île.
- Bon ok j’arrive mais pas longtemps alors.
Barn rajoute un peu de chaîne au fond de l’eau pour se rassurer que le bateau ne bougera pas avant de le rejoindre en effectuant un superbe plongeon dont lui seul a le secret. On rejoint les filles sur la plage quand une interrogation me frappe.
- Salomé ça va d’ailleurs avec ton mal de mer ?
- Oui beaucoup mieux je pense qu’il fallait juste que je m' y habitue.
Mais on ne s’habitue pas au mal de mer ou pas aussi vite du moins si ? ajoutais je pour moi-même. Nous décidâmes de prendre un peu de hauteur en grimpant dans les éboulis pour avoir une vue prenante sur le fond marin et les falaises du rivage au loin. Après quelques minutes de montée et des pieds écorchés par l'escalade nous nous retournons pour faire face à l'immensité de la mer et toucher du regard se que nous étions venu chercher, cette vue splendide. J'ai foulé cette île des dizaines de fois mais à chaque fois je m'extasie devant ses lumières, le silence perturbé seulement par le fracas des vagues et ...
- Barn c'est pas notre bateau là-bas ? l'interpelle Kate.
- Hein ?! Quoi ou ça ?
- De l'autre côté de la baie regarde. Kate pointe du doigt la dite embarcation.
- Adrien, je te préviens si mon bateau a ripé d'un seul petit mètre je ne mettrais plus le moindre petit orteil dans l'eau… Et par la même occasion je t'égorge.
Heureusement que je connais bien mon ami pour savoir que ce ne sont que des mots prononcés à cause du stress et de la colère. Cependant ça ne m'empêche pas de ressentir un petit coup de pression. En outre je me sens coupable d'avoir influencé Barn, mais Salomé tel un cadeau du ciel vient chasser ce poids de mes épaules illico avec cette simple phrase: "Attends une minute Barnabé c'est pas plutôt celui-ci notre bateau je crois voir mes affaires dessus."
1 commentaire
dolphin
-
Il y a 2 ans