Fyctia
Cinquième Lune
À quatre pattes, je reste comme une abrutie scotchée devant la personne qui se tient en face de moi. Mais bon sang, que fiche cet abruti ici ?
Une solution. Je dois absolument en trouver une ! Effrayé et droit comme un piquet, Jonathan tend les bras en avant en tentant de calmer la bête, c'est-à-dire moi.
— Tout doux mon beau.
Et sans demander son reste, il prend ses jambes à son cou. Bon sang, quel idiot. Si je n'aurais pas été ce loup, il se serait fait attaquer pour avoir fui tel un lâche.
À mon tour, je quitte ma maison à la recherche de ma mère. Je ne sais pas ce qu'ils sont en train de lui faire mais je ne dois pas perdre de temps, chaque seconde compte. Sa vie est désormais en jeu.
Jonathan est ce qu'on pourrait appeler un pot de colle. Ce n'est pas vraiment un ami. C'est seulement une personne qui depuis plusieurs mois, me demande de sortir avec lui. À première vue, il est craquant avec ses beaux cheveux bruns, sur ce point je n'ai rien à dire, moi-même j'allais accepter de sortir avec lui pour cette raison. Mais, ce type est bizarre. Je ne sais pas pourquoi, je sens juste qu'au plus profond de moi, il faut que je garde mes distances. Voilà pourquoi je reste méfiante. Les gens peuvent si facilement nous manipuler...
Par contre, ce n'est pas le cas de Cynthia que ne cesse de lui tourner autour. Ils iront bien ensembles si Jonathan n'était pas un gars louche.
Sur mon chemin, les gens se décalent, certains terrifiés poussent des cris en s'enfuyant alors que d'autres sortent leur téléphone et prennent des photos et vidéos.
De nos jours, c'est ainsi qu'est représentée la société. On peut appelé le phénomène "Génération connectée", à chaque événement plus ou moins grave, au lieu d'alerter les forces de l'ordre, filmer est la première chose qu'ils font. C'est décevant de leur part.
À toute allure, je file dans les rues de Morina. Je suis heureuse de constater que l'odeur de ma mère flotte toujours dans l'air. La chance commence à être de mon côté. Il était temps.
Au loin, j'entends des crissements de pneu venir dans ma direction. Une alarme stridente s'élève et une voix ordonne aux voitures barrant la route de s'écarter.
Fait chier. Quelqu'un a du prévenir les forces de l'ordre ou la fourrière. C'est pénible. Je vais devoir changer de plan, avant de retrouver ma mère, il faut que je les sème. Je ne peux pas le pointer pour botter le cul des raideurs à ma mère avec eux à mes trousses.
À un angle de rue, je tourne et pénètre dans une sombre ruelle. La première chose à faire est de me cacher. Le point négatif lorsque je me transforme en loup est que je perds mes vêtements. Si je souhaite retrouver une apparence normale, je dois avoir des habits sous la main ou bien je serai totalement nue face à des inconnus.
Le véhicule de mes poursuivants ne pourra pas s'introduire dans une si petite ruelle. Ils seront obligés de descendre et continuer à pieds s'ils souhaitent me retrouver. Du coup, je serai avantagée par rapport à eux. Un animal à quatre patte sans aucune arme contre des humains équipes pour attraper un loup. Qui gagnera ?
Malgré ma bonne endurance, je commence à fatiguer. Je ne parviendrai jamais à retrouver ma mère s'ils continuent à me coller aux basques. Je jette un coup d'oeil derrière moi. Personne. C'est bizarre, j'entends tour de même des bruits de pas.
Lorsque je me retourne pour de regarder où je me dirige, j'aperçois en face de moi un employé de fourrière. Je tente de faire demi tour mais un autre individu m'encercle par derrière. Surprise et effrayée à la fois, je me met de côté afin de garder en surveillance les deux fléchettes qu'ils tiennent.
Dans cette situation, je me rends compte que je me suis surestimée. Je n'aurais pas dû foncer tête baissée, moi qui ne souhaitais pas qu'on découvre ma véritable identité. C'est fichue. Je viens de foutre en l'air plusieurs années passées à me cacher et à mener une existence des plus banales.
Mon impulsivité ma conduite à mettre en danger non seulement la vie à ma mère mais aussi celle de Julia.
— Où pensais-tu te cacher ? demande un des hommes d'une voix rieuse.
— Tire-lui une fléchette Tim pour que je puisse retourner devant mon feuilleton, ordonne l'autre.
Je ne dois pas recevoir cette flèche. Elle m'injectera sûrement un liquide pour m'endormir. Je ne peux pas abandonner ma mère. Elle m'a tout donné, je ne peux pas lui tourner le dos. Je ne sais pas ce que c'est gens lui veulent mais en aucun cas, Julia ne doit être embarquée la dedans.
Je recule la patte et d'un bond, je me jette sur un des hommes. Hurlant de douleur lorsque je mords le bras de mes crocs acérés, l'homme tente de me frapper à l'aide du métal de son pistolet. Mais tant bien que mal, je parviens à rester accrocher à lui telle une sangsue.
— Tire Tim ! s'écrie-t-il.
Sous l'ordre de son coéquipier, le dénommé Tim pointe vers moi le bout de son fusil. Je bouge dans tous les sens afin qu'il ne puisse pas me toucher. Un coup retentit. Bingo ! Une fléchette s'introduire dans la jambe de l'homme le laissant tomber au sol comme un vieux chiffon.
Prenant mes jambes à mon cou, Tim tire à plusieurs reprises. Je pensais pouvoir m'enfuir mais une aiguille pénètre dans ma fesse droite. Sans pouvoir faire quoi que ce soit, je m'effondre abandonnant ma mère a son triste sort.
2 commentaires
lily_tenaisie
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Il y a 9 ans