Fyctia

Il la rejoignit dans l'eau, étonné par la puissance des vagues. C'était comme si la mer le battait pour l'empêcher d'approcher la jeune femme. Et Néoméris d'attendre. Ce sourire flottant sur ses lèvres parce qu'elle savait qu'aujourd'hui, c'était lui qui pénétrait son monde.

Méléagre parvint enfin à poser ses mains sur ses reins. Il l'attira à contre son torse. Elle rit. Un rire sortit de la chaleur de son cœur qu'il n'avait jamais entendu. Il réalisa qu'elle était heureuse et que ce rire était un rire de bonheur.

Néoméris n'était elle-même que lorsqu'elle nageait en paix dans la mer. La paix. Une chose que Méléagre ne pouvait lui donner. Il était le synonyme même de la guerre. Il apportait le chaos et la destruction.

Comme si elle avait lu dans ses pensées, le regard de la demi-mortelle s'assombrit. Ses doigts tracèrent le contour de ses cheveux. La peau du général était chaude et doux. Elle agrippa ses mains, retrouvant son sourire de soleil :

— Viens avec moi.

Elle ne le laissa pas le choix à Méléagre et se jeta dans les vagues. Elle tenait toujours Méléagre qui n'eut d'autre choix que de la suivre. D'abord décontenancé, il battit des pieds mais il devait s'avouer que ce qui le traîner, c'était Néoméris. Elle avait dans l'eau la puissance de plusieurs chevaux et parvint sans mal à le diriger.

Ils quittèrent la crique pour contourner les falaises. Les grands blocs de granit gris donnèrent le vertige à Méléagre. Ils étaient là depuis si longtemps qu'ils avaient connu le temps où les dieux vivaient sur Terre. Et pourtant, ils se tenaient toujours aussi discrètement et majestueux, gardant les secrets des humains en leur pierre.

Ils furent naturellement portés jusqu'à une grotte dont l'entrée était à moitié cachée par les vagues. Mais, une fois dedans, leurs pieds rencontrèrent un sol rocailleux. Ils grimpèrent jusqu'à un rocher plat qui surplombait tout.

Ils eurent tôt fait de retirer leurs toges. En les éparpillant sur le sol, ils se créèrent un lit inconfortable. Mais, ils avaient le corps l'un de l'autre pour se réchauffer. Les biceps du général, le ventre de Néoméris formaient des coussins sur lesquels ils s'appuyèrent avec plaisir.

Leurs mains caressèrent leurs peaux douces, fondant l'une dans l'autre. Les doigts rugueux du général descendirent le long des côtes de Néoméris. Elle frémit à ce contact. Il caressa sa toison puis, délicatement, inséra un doigt dans son intimité. Le dos de la demi-immortelle se cambra tandis qu'un gémissement franchit ses lèvres.

Sa main se tendit vers le membre dressé du général. Elle en traça les contours, dressant chaque poil sur le corps tanné. Méléagre rejeta la tête en arrière et poussa un gémissement de plaisir. Il plongea dans le cou de la jeune femme sur lequel il déposa une myriade de baisers. La main de Néoméris perdit dans les cheveux du général. Elle les tira un peu.

Le membre de Méléagre la pénétra doucement. Néoméris se cambra. Le général ondula du bassin les enfonçant de plus en plus profondément dans les affres du jouissance. Elle tenta de s'ancrer dans la pierre mais ses doigts ne rencontrèrent que la roche qui l'égratigna. La douleur se mêla au plaisir.

Ils étaient si plongés dans leur sensualité qu'ils ne sentirent pas la terre gronder sous leur corps. Ce n'était pas en Crète même mais Héphaïstos faisait trembler toute la Grèce. Des nuages épais et noirs se répandirent dans le ciel. Ils voguèrent tranquillement s'accumulant au-dessus de Mycènes.

Néoméris et Méléagre ne les voyaient, trop enracinés dans le moment présent pour remarquer l'avertissement d'un dieu. Mais, juché sur la plus haute tour de son château, Nestor , entouré de son fils Antiloque et ses serviteurs, observait les nuages comprenant tout ce qu'il y avait à voir.

— Envoyez un messager au royaume de Phthie. Annoncez au roi que nous attaquons les Troyens par Mycènes.

— Père... Balbutia Antiloque. Néoptolème...

— Je le sais. Le coupa Nestor. Mais, nous avons besoin de lui. Il fera la différence dans cette guerre tout comme son père a fait la différence à Troie.

— Bien...

Il salua son père et partit à la recherche de son messager priant pour que cette guerre ne se finisse pas en massacre sanglant.

Méléagre et Néoméris lâchèrent un râle de plaisir à l'unisson. Puis, le général s'écroula sur la jeune femme. Les doigts de Néoméris pianotèrent le long de la colonne vertébrale du général. Il respirait fort, ses pectoraux rencontrant la poitrine de la jeune femme à chaque respiration.

Néoméris profita pour l'accalmie pour observer l'horizon. Les cheveux de Méléagre formaient une crinière derrière laquelle se découpait l'océan infini comme une bulle d'azur. Elle ressentit un élan profond pour l'élément. Tout son corps souffrait de ne pas sombrer au fond des abymes.