Fyctia

Flashback

Je suis assis sur le canapé de Nath, ça fait plusieurs jours qu’on est arrivé ici. J’ai toujours très mal à mon épaule alors je préfère regarder les dessins animés. J’entend Charly et Eléonora se bagarrer dans la chambre. Ils finissent par débarqué dans le salon. Charly fait que crier qu’il se fait attaquer par le monstre. Et Eléonora en profite pour lui courir après en faisant des bruits de monstres. Charly se prend les pieds dans le tapis et tombe pile devant moi. Eléonora lui saute dessus et elle commence à faire semblant de le manger. Je rigole face au spectacle qui sé déroule devant moi jusqu'à ce que Charly se mette à hurler.

— ELLE ME MORDS. hurle Charly.

Je regarde et Eléonora l’a bien mordu dans le cou. Elle ne tarde pas à se mettre à courir mon meilleur ami à ses trousses. Il est prêt à lui faire payer. Nath finit par sortir de la cuisine en leur disant qu’il est temps de manger des choses comestibles, au lieu qu’ils essayent de se manger entre eux.

Je reviens à la réalité quand Eléonora s'arrête devant moi pour me demander ce que je veux. Je lui explique et je vois son visage blêmir face à mes explications.

— Tu n'es pas obligé. je lui dit.

— Non je veux la voir.

On part jusqu’à l’accueil là où sa génératrice l'attend. Quand on arrive, Caleb revient s’accrocher à mon pantalon. Et j'aperçois madame Wallace pleurer à chaudes larmes. Elle s’excuse un milliard de fois en prenant Eléonora dans ses bras. Charly finit par arriver, il lâche un petit cri en voyant la scène qui se déroule sous nos yeux. Eléonora se recule pour parler et ce qu’elle dit ne m’étonne pas.

— Vous n’êtes pas ma mère, vous avez perdu ce droit en me laissant à l’hôpital. Pour être honnête je me fous complètement des raisons. Merci de sauver l’orphelinat mais cela ne rachètera jamais vos fautes. Au revoir.

Elle se tourne vers nous et passe entre Charly et moi pour repartir dans la cour. Je reste planter là ne sachant pas quoi dire. Madame Wallace finit par faire demi tour et partir. Je regarde Charly qui comme moi ne sait pas comment réagir.

****

On est samedi matin et je me réveille tranquillement. Je tends ma main vers l’autre côté du lit, en ne sentant pas Eléo collait à moi, mais à ma grande surprise elle n’est plus au lit. Je me demande où elle peut être. Depuis la visite de sa génitrice, Eléo reste collé à moi. Ça fait deux jours que c’est arrivé et elle n’a pas voulu en parler. Je respecte son choix malgré que j’en ai parlé à Dave, cela me semblait important de l’en informer.

Je me lève et j’enfile un jean et un tee-shirt à la va vite. Je sors de ma chambre, personne n’est là. Je descends, je retrouve Sasha, Eléonora et Charly à la cuisine en train de prendre leur petit-déjeuner. J’embrasse Eléonora qui est étrangement souriante. Je m’assois à côté d’elle et elle me sert le café, Sasha me prépare mes tartines. Je jette un coup d'œil à Charly qui lève les épaules pour me signifier qu’il ne sait pas non plus ce qu’il se passe. Je regarde Eléonora qui est grand sourir.

— Qu’est-ce que vous voulez toutes les deux ? Je demande agacé par leur petit manège pour nous amadouer.

Sasha regarde Eléo et les deux finissent par nous avouer qu’elles veulent qu’on les accompagne au centre commercial pour acheter des tenues pour Thanksgiving. Ça me rappelle par la même occasion que Thanksgiving c’est cette semaine. Charly proteste, mais je l'arrête, j’ai moi aussi besoin d’un truc propre à me mettre sur le dos.

— Ok on y va dès que tout le monde est prêt.

Les filles sautent de leurs chaises et partent se préparer. Je regarde Charly sortir son paquet de clopes et me faire signe. Je sors le mien de ma poche, je prends ma tasse de café et je le suis jusqu’à dehors. On s’assoit sur le banc qui se trouve à côté de la porte d’entrée sous la fenêtre du salon. J’allume ma clope au moment où le portail s’ouvre sur la voiture de Dave. Carolina passe devant nous sans nous adresser un regard. Il y a des jours elle est adorable mais il y a des jours où elle ne nous dit même pas bonjour. Elle a de sérieux problèmes de bipolarité. Dave vient s'asseoir à côté de moi et il allume à son tour une cigarette.

— Mec, il faut vraiment qu’on me cherche un appartement. me dit Charly.

Je me tourne vers lui. Je me rappelle des recherches que j’ai faites et ça n’a rien donné. C’est soit trop chère soit insalubre. J’ai fini par abandonner. J’allais lui faire part de mes recherches mais Dave me coupe avant que j’ai pu parler.

— Ne cherchez pas. J’ai racheté l’appartement à ton ancien proprio. Je suis en train de faire tous les travaux nécessaires mais ça prend du temps. Je ne sais pas quand tu pourras y retourner. lâche Dave.

Charly et moi tournons la tête vers lui. Il est sérieux ? Charly me regarde tout aussi étonnée que moi par la nouvelle que vient de nous annoncer Dave.

— Mais qu’est-ce que tu veux dire ? je demande.

Dave me regarde en fumant sa cigarette.

— Quand on a vidé l’appartement j’ai pris le numéro du proprio. Je l’ai rappelé et j’ai acheté l’appartement. Je suis plus claire ?

J'acquiesce d’un hochement de tête. Je sais que pour Charly cet appartement est hyper important, c'était son premier vrai chez lui. Quand je tourne la tête vers lui, il est tout sourire. Charly remercie Dave, en lui promettant de lui payer un loyer. Dave refuse catégoriquement mais la tête de mule qui me sert de meilleur ami n’a pas dit son dernier mot. Je finis par les laisser se tenir tête pour le loyer, pour aller me doucher. Je ne pourrais jamais assez remercier Dave d’avoir acheté l'appartement.

Je prends une douche rapide et je descends rejoindre tout le monde. Les filles et Charly m’attendent déjà à côté de la voiture. Dave est toujours assis sur le banc, une nouvelle cigarette coincée entre ses lèvres. Je ne sais pas où ils étaient et ce qu’il s’est passé avec Carolina mais ils n'ont pas l’air heureux. De toute façon, depuis qu’on a débarqué, ce n'est clairement pas la joie entre eux. Je passe devant Dave qui m'arrête en cours de route.

— Tient prend ça. Dave me tend sa carte bancaire. Je la prends hésitant. Tu payes tout avec et si vous ne mangez pas à la maison prévient moi.

J'acquiesce et je rejoins tout le monde dans la voiture. Je m’assois côté passager et je range la carte dans mon portefeuille. Charly démarre et on est parti direction le centre commercial.