Fyctia
Chapitre 13 : Aphrodite
Je rêve ? Ce n'est pas possible autrement ! C'est Morphée qui me fait une blague ! Ce con de Morphée ! Ce n'est pas vrai ! C'est une caméra cachée ?
Je sens l'exaspération monter en moi, pour ne pas dire la colère. Ma traine se met à onduler sur le sol sous l'effet de mon pouvoir. Ou de mon humeur.
J'ai fait tout bien fait, tout comme il fallait pour ça ! Non, non, cela ne devait pas se passer de la sorte.
J'ai mis une belle robe blanche - magnifique et hors de prix, que je n'ai toujours pas réglé d'ailleurs. Je n'ai pas fait d'esclandre auprès des Dieux de cette décision totalement arbitraire. Je me suis tenue à carreaux depuis deux jours. Je me suis même fâchée avec Arès, mon sexfriend préféré - mon sexfriend de toujours - pour ce jour, pour ce moment et, et, il s'effondre ce con !
Héphaïstos me met une cale le jour de MON mariage. Et de la pire façon !
Son corps a parlé pour lui. Il n'a même pas eu besoin de fuir ou de se cacher. Il m'a humilié sans courage, sans panache, sans classe, sans élégance. C'est physique, je le dégoute et cela me met hors de moi. Ne suis-je pas la déesse de la beauté ? Mon voile se décroche et file s'accrocher sur un candélabre en haut de la sacristie. Ma jolie coiffure n'est plus et ce n'est pas dû à ma lune de miel.
Je suis humiliée et cela je ne le permettrais pas ! Foi d'Aphrodite ! Ma vengeance sera terrible.
Evidemment, le tout n'a pu échapper à l'œil vil de la Voix des Dieux. J'entends le tic tic du matraquage de l'appareil photo.
Le monde entier va découvrir la honte de ma vie en première page. Cela changera de mes frasques sexuelles, je songe un instant, cynique. Je vois déjà les gros titres de ces blobfishs puants : Sous le charme ou pas, il s'effondre au pied de l'autel et de Vénus.
Non, non ! Il s'effondre au pied de l'autel et non pas à mes pieds.
- Je.. Je..
Dans un courant d'air marin, je me téléporte en n'oubliant pas d'ébranler tous les murs du Temple par mes rugissants.
Je laisse en plan ce qui me sert de fiancé dans les bras du dieu Des Morts, qui semble inquiet. Ma dernière vision est celle de mon si joli bouquet de roses rouges. J'en ai les larmes aux yeux car il s'agit des rosiers de mon jardin, que j'ai cultivée toute seule sans l'aide de Déméter ou de sa pétasse de fille.
Finalement, le rameau de chêne bleu de ma Mère que j'avais tressé dans ce bouquet ne m'aura pas porté bonheur… Traditions de merde.
Ni une, ni deux, je me retrouve sur les champs de Mars, devant l'immeuble d'…Arès. Je suis faible. Lui, seul peut me soulager de cette frustration.
La question est de savoir comment il va m'accueillir ?
Notre dernière rencontre ne s'est pas très bien passée, je dois bien avouer. Enfin, pas très bien finie..
Tout cela est la faute d'Héra en même temps. Je n'aurais pas dû l'écouter, ni Artémis non plus. A elles deux, elles m'ont proposé de recouvrer une certaine virginité avant mon mariage. Pour mon époux. Pour un nouveau départ.
Alors j'ai commencé un cycle de chasteté. Deux jours en l'occurrence. C'est un record pour moi ! J'en suis fière ! C'est quand même la déesse du Mariage et ce n'est pas rien. Donc j'ai relevé son défi. Et, quand Arès a voulu un câlin hier soir , à mon enterrement de vie de jeune fille, je l'ai repoussé.
Il n'a pas compris.
Il n'a pas aimé.
Donc, nous sommes fâchés. Surtout lui.
Je n'aurais dû écouter Héra. Sur le coup, je n'avais pas percuté que c'était aussi la mère de l'autre endormi.
Pff.
Me voilà, furieuse et frustrée ! Le pire est à venir car je suis sur le point de m'excuser auprès d'Arès et de lui quémander du sexe.
Je tombe bien bas.
J'inspire et tape à sa porte.
Je n'ose pas imaginer l'incongruité de la scène : une mariée pas mariée, en robe chiffonnée sur le seuil de la porte de son ex-amant.
Il ouvre.
Mon cœur s'arrête. Il est divin ! Taillé dans un roc, les cheveux plaqués en arrière, torse nu, de la sueur qui coule et s'appuie sur la chambranle de la porte. Sexy en diable.
- Salut, je commence.
- Qu'est-ce que tu veux ? Tu me déranges. Je suis en séance de sport.
Que dois-je lui dire ? Que c'est la cata ? Que j'ai déconné hier ? Que je veux baiser ?
- ... ,
, et je baisse la tête.
J'ai honte et ce n'est pas moi, le fait de s'excuser. Je n'ai honte de rien d'habitude. Je suis une femme forte ! Une femme moderne !
- Entre.
Et, il me laisse sur le pas de la porte. Quelques minutes se passent et je prends mon courage à deux mains, j'entre.
- Je ne suis pas là pour m'excuser, je vais te baisser et repartir !
Il sourit, cela m'inquiète. Ma victoire est trop rapide.
Il s'approche de moi, me caresse la lèvre du doigt et me plaque contre le mur.
Je le sens victorieux mais je ne suis pas une bataille à mener bien que ce soit le dieu de la Guerre. Je ne comprends pas bien mais ses mains me touchent partout en même temps et mon cerveau déconnecte.
Ses lèvres fiévreuses m'embrassent avec force et possession. Il me pénètre la bouche fortement et je ne suis pas sûre d'apprécier. Mais je patiente. Il parcourt mon menton, mon cou et descend sur ma poitrine. Affamé.
Je suis présente mais pas actrice. Je revois mon fiancé affaibli supporté par son ami.
D'un coup, il arrache mon bustier de soie sauvage et ma poitrine s'étale à sa vue, libre pour ses mains.
Je plisse les yeux plus fort.
J'essaie de me concentrer sur le dieu viril et bandant devant moi qui s'agite. Je tâte ses bras et respire son odeur mais je n'en ressens aucun plaisir. De la poudre, de la peur, de la souffrance, rien de bien excitant dans l'ensemble.
- T'es là ma belle ? J'ai trop envie de toi. Enlève ta robe.
- Doucement mon héros.
Je lui donne le change.
Il me soulève et m'emmène dans sa chambre.
Je refroidis car je ne vois que des photos de lui.
Chez Héphaïstos, il y avait des diplômes, des photos de ses parents et des articles de journaux. Oui, j'ai un peu espionné chez lui grâce à Hermès qui va et vient chez les Dieux. Ca m'a coûté un sac Louis-Apollon, ces infos.
Pourquoi je pense à l'handicapé alors que le dieu le plus viril veut me posséder ?
Arès sent ma distance et accentue ses baisers.
- Je suis là ma belle. Rien que pour toi. Moi, je ne tomberais pas.
Pourquoi tomber ? Il est trop bizarre. Je gémis pour le rassurer.
- Je ne suis pas un faible. Un malade ! Sens ma virilité !
Et, il se colle à moi, tout tendu contre mon ventre. Je le repousse les mains sur son torse. Il y a un message sous-jacent.
- Qu'est-ce qu'il y a ma belle ? Tu les aimes dur. Je suis dur !
- Je ne vois pas le rapport ?
- Je ne suis pas faible comme ton mec.
- Mon mari, premièrement. Et, je ne vois pas en quoi il est faible ?
Il rit. Clairement, il rit.
- Je ne dors pas moi quand il faut te baiser !
Je le gifle ! J'ai compris !
- Tu as oser faire ça ? Tu as demandé à Hypnos d'intervenir ?
4 commentaires
Mary Lev
-
Il y a un an