Fyctia

— Si tu veux obtenir le respect, il faudra que tu t’imposes un peu, tu ressembles à une biche prise dans les phares d’une voiture, me coupe-t-elle dans mes réflexions. J’ai entendu parler de ce qu’il s’est déroulé dans la chambre avec Ange… Je crois ma belle qu’il faut que tu montres tes atouts à ce bel apollon et que tu partes à la chasse.

— Quoi ?

Je n’arrive pas à croire qu'elle sache ce qu’il s’est passé hier dans cette chambre. Je pensais naïvement que Killer, aurait la décence de ne rien dire, car j’ai pris conscience bien après qu’il devait se trouver derrière la porte depuis un petit moment, quand il nous a coupé dans cet élan. Je me sens honteuse qu’un certain nombre de personnes sachent ce qu’il s’est joué dans cette chambre. Mes yeux se baissent de gêne, je n’ose plus la regarder dans les yeux lorsqu’elle me parle.

— Tu le veux ou non ? me questionne-t-elle

— Je … Ce n’est pas un objet… Puis, je ne suis pas de votre monde aussi, continué-je sans trop savoir ce que je raconte.

— Connerie ! Ce ne sont que des détails pour nous. Tu l’apprécies, non ? continue-t-elle sur son élan.

J’ai l’impression qu’elle adore m'asticoter sur ce sujet, alors j'essaye de rester le plus neutre possible. Je ne désire pas ajouter de l’eau à son moulin.

— Apprécier, c’est un grand mot, mais … chuchoté-je.

— C’est déjà mieux que rien, puis je ne pense pas que tu aurais laissé un homme te toucher sans ton consentement non ? réplique-t-elle sur sa lancée.

— C’est vrai, mais je crois que mon corps et mon esprit n'étaient pas totalement en accord à ce moment-là.

— Un détail aussi, le principal, c'est que tu t’es laissé faire. Tu en avais envie ? Tu en ressentais le besoin, même inconscient. Puis à en juger par les échos que j’en ai eus, tu avais l’air d’aimer…

Je crois que cette fois, je ne peux décemment pas être plus rouge que maintenant. Je crois devenir folle d’avoir une conversation si hallucinante avec cette femme, que je ne connais pas ni d’Adam ni d’Eve. Tout ça ce n’est pas moi. Dans ma vie en Ecosse, il était important pour moi, et ma famille, de toujours avoir le contrôle de nos émotions, de nos vies. Tout ce qui fait tâches avec nos existences est proscrit. Je dois continuer sur ce tracé, pourtant ici, je me sens relativement bien avec eux, pour le peu que je les connais. Je dois apprendre les rudiments de leurs quotidiens.

— Ici, dans l’ensemble, tu es libre de faire ce que tu veux. Attention, tu ne dois pas chasser les hommes pris. Tu les reconnaîtras facilement, ce sont ceux qui ne te regarderont pas quand tu passes auprès d’eux. Comme tu es novice dans notre monde, je te conseille de ne pas te balader seule le soir, m’explique-t-elle

J’écoute attentivement ce qu’elle m’indique. Je ne sais pas combien de temps je resterai parmi eux. Cependant, je compte expérimenter à fond ce mode de vie. Personne ici n’y trouvera à redire, enfin, je l’espère. Au bout d’une heure d’explications, elle décrète que je suis assez abreuvée d’informations pour la journée. Qu’elle me laisse tranquille deux jours afin de me remettre de mes émotions. Je la remercie du bout des lèvres et me retrouve seule dans mon logement.