Manu69 Angel’s Boston Chapitre 6.1 Rose

Chapitre 6.1 Rose

Quelques minutes auparavant.

Assise en tailleur sur mon lit, mes yeux survolent les différents prospectus d’activités extrascolaires que Lisa m’a apportés lors de ses différentes visites ces derniers jours. Ce que je peux dire c’est qu’il y en a pour tous les goûts. Des associations sportives, telles que le football et le baseball, les groupes de débats et bien sûr les arts. Bien entendu, nous avons aussi le droit aux équipes de cheerleading. Tous ses groupes me font penser aux nombreuses séries que Lisa m’a forcé à visionner avant de venir ici. Moi qui pensais naïvement que ce que je découvrirais dans ses fictions était créé pour embellir la vie étudiante, mais c’est belle et bien la réalité dans ce pays. Je dois avouer que je suis surprise qu’il y ait autant de choses à faire en dehors des cours, il parait que participer à un de ces hobbies permettrait d’augmenter ses notes durant l’année. C’est un bonus pour mon CV. Pourtant, aucune ne m’intéresse réellement, tous ses groupes de personnes ne sont pas faits pour moi. Déjà que j’angoisse de connaître ma nouvelle colocataire.


Cela fait plus d’une semaine que je suis arrivée ici et je n’ai presque pas quitté ma chambre. Mes journées sont consacrées à découvrir mon programme afin de ne pas prendre de retard dès les premiers cours, surtout pour cette première année. Les fois où Lisa est présente avec moi dans ma chambre, je sens son regard noir se poser sur ma silhouette frêle. Elle pense que je dois m’ouvrir au monde et sortir de ma coquille.

C’est ce que j’ai fait en venant ici…


J’ai déjà entrepris un effort surhumain, alors j’avance pas à pas pour tout ce qui est des échanges avec les autres étudiants. Je préfère être seule que mal accompagnée. Mon objectif principal est de réussir mon cursus et bien après de rencontrer des personnes différentes, même si cette partie ne m’enchante pas tellement.

Je suis interrompue dans ma lecture par la porte qui s’ouvre. Je lève mon regard vers les individus qui pénètrent dans le logement sans s’être annoncés. D’un premier coup d'œil, je découvre une inconnue, mais je suis vite rassurée, par la présence de Lisa à ses côtés. Je me détends légèrement.


— Hé, Rose, je te présente Kristen, c’est ta colocataire, m’indique Lisa en entrant dans la chambre comme si elle était chez elle. Je l’ai croisée en bas perdue alors de bonté d'âme j’ai décidé de l’accompagner jusqu’à ici.


Je crois qu’elle a oublié les notions de vie privée depuis qu’elle est arrivée dans ce pays. Je dépose mes papiers dans ma table de nuit, me lève doucement de mon couchage et tends la main à Kristen.


— Bonjour, je suis Rose O’Murray, ravie de faire votre connaissance, m’exprimé-je avec respect.


Ses prunelles passent de ma main à mon visage à plusieurs reprises afin de savoir comment se comporter. Soudain, elle s’avance vers moi dans le but de me prendre dans ses bras. J’ai oublié que les Américains sont tactiles pour les salutations. Je me suis crispé durant quelques secondes avant de lui rendre son étreinte sous le regard rieur de Lisa, qui se tient encore sur le seuil de notre lieu de résidence.


— Je suis Kristen Stevens, j’ai dix-huit ans et je suis super heureuse de te connaître, Rose. Je suis étudiante en HBS. Et toi ? D'où viens-tu ? Quand es-tu arrivée ? s’exclame-t-elle en me relâchant.

Je l’observe détailler le lieu dans lequel elle se trouve, avant de répondre intimidé à ses questions.


— Hum, je suis âgée de dix-neuf ans et je suis écossaise, j’ai été prise dans le programme de J.F. Kennedy. Mon arrivée dans ces lieux date d’une grosse semaine.

— Super…


Je sens dans le ton de sa voix qu’elle n’est pas réellement enchantée de ce que j’ai effectué depuis mon arrivée ici, mais elle fait comme si c’était normal.


— Mon frère et mon père vont bientôt arriver avec mes affaires. J’espère que ça ne te dérange pas, conclut-elle.

— Non, mais je vais te laisser t’installer tranquillement.… Je dois aller avec Lisa, ma meilleure amie découvrir les activités du campus.


Je préfère lui déclarer un léger mensonge, car je ne me sens pas encore capable de rencontrer ses proches. Même si c’est vrai que je comptais aller découvrir ses diverses occupations un peu plus tard dans la journée.


— OK, merci, tu me diras s’il y a des choses intéressantes.

— Oui bien entendu.


Sans lui laisser le temps de continuer son débit de parole, je me précipite vers la sortie sous le regard rieur de Lisa. Je marche d’un pas rapide vers l’ascenseur. Une fois dedans Lisa s’exprime enfin.


— C’est une belle fuite en avant, glousse-t-elle.

— Tu… Tu as vu sa tenue, ça ne va pas être possible toutes les deux. Nous venons de deux mondes différents … Ça va être compliqué.


Durant mon discours, j’essaie péniblement de reprendre ma respiration. Je sens la crise d’angoisse monter en moi.


— Bienvenue à l’Université, ma belle, ici le monde est différent.


Son ton m’indique qu'elle se moque de mon manque de tolérance vis-à-vis des tenues de personnes que je croise.


— En ce moment, mon frère s’entretient avec la doyenne. Avant de s’y rendre, il a tenu à m'indiquer ce qu’il avait appris. Tu n’es pas la seule personne à avoir un service de sécurité.

— Qui ? la questionné-je.


Le petit ding qui signifie l’arrivée dans le hall d’entrée nous coupe dans notre conversation, les portes commencent à s’ouvrir, j'amorce un pas en avant. Quand je suis stoppée par la carrure imposante de trois hommes devant l’appareil. Je me fige sur place, incapable de prononcer un mot, je les observe l’un après les autres. Ils sont tous les trois vêtus de t-shirt noir avec une veste en cuir, qui aborde des dessins dessus. Identique en tout point, enfin, je crois, car je ne distingue pas leurs dos. Ils portent des jeans bleus et une paire de bottes de moto. Ils sont tout ce que je n’oserai pas aborder dans la rue, je changerai même de trottoir si je devais me balader seule… Dans un élan de courage, je leur demande poliment de se déplacer afin de nous faciliter le passage. Le garçon qui se trouve au milieu me répond d’une voix rocailleuse, avant d’amorcer un pas sur le côté. Je le remercie du bout des lèvres avant de fuir tel un lapin pris dans les phares d’une voiture. Je marche d’un pas décidé, cependant je sens son regard sur mon dos, une chaleur imaginaire se fait sentir sur ma nuque. Je me sens rougir d'embarras.


— Je pense que ce sont les personnes dont ils me parlaient. J’ai déjà entendu des choses sur ce gang local les Angel’s de Boston… ils ont la réputation de tuer pour le plaisir… m’achève Lisa.


Ce n’est pas possible, comment j’ai pu me trouver dans une situation où je suis censée étudier en sécurité dans la plus prestigieuse université du pays et devoir côtoyer des tueurs qui « protègent » je ne sais quelles personnes.


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