Fyctia
17: Support inattendu
Dès leur sortie, Samuel et Rebecca s’éloignent d’un pas rapide en direction de leurs voitures. Voyant son amie se masser l’épaule, Samuel s'inquiète.
— Est-ce que ça va ? demande-t-il pour lancer la discussion.
— J’ai connu pire.
— Ce sauvage aurait pu te fracturer le bras. Je suis désolé de t’avoir imposé cela.
— Pourquoi t’excuser ? C’est moi qui ait voulu venir ici. Tu sais que le monde entier ne repose pas sur tes épaules ?
Légèrement offusqué par le reproche, Samuel comprend néanmoins la raison de ses propos. Depuis la mort de Sarah, il n’a pas arrêté de s’en vouloir, et ce même s’il n’avait aucun contrôle sur ce qui est arrivé à l’époque. Encore aujourd'hui, il prend la responsabilité des actions irréfléchies de l’inspectrice, et ce malgré ses mises en garde. Faisant un effort pour ne pas insister, il change de sujet.
— Tu es toujours partante pour aller manger un morceau ?
Agréablement surprise, Rebecca s’empresse de répondre.
— Avec plaisir, mais seulement si on prend des mets pour emporter. J’ai fait assez de mauvaises rencontres pour aujourd’hui et nous avons des choses importantes à discuter.
— Si je comprends bien, tu veux venir manger à mon appartement ?
— Je n’ai pas l’intention de manger dehors, en effet. Tu y vois un problème ?
— Bien sûr que non. Je suis simplement un peu perdu. Je ne pensais pas que tu voudrais te retrouver seule avec moi, un homme, dans mon appartement en plus. Après tout, tu ne me connais que depuis quelques heures.
— Si tu y tiens, je peux aussi apporter mes menotes ou même mon arme de service pour me défendre si le besoin se fait sentir.
— Ce ne sera pas nécessaire. En fait, si je me fie à ta démonstration sur le ring, c’est moi qui devrais craindre de me retrouver seul avec toi !
— Dans la mesure où tu me donnes de bonnes informations pour l’enquête, je promets de ne pas t'abimer. Ça te va comme ça ?
Lancée sur un ton débordant d’ironie, l’affirmation de Rebecca provoque un rire sincère de la part de Samuel. La joie disparaît toutefois de son visage lorsqu’il remarque l’un des membres du club se diriger vers eux. N’ayant jamais eu de contact avec lui auparavant, il s’apprête à bondir tel un lion enragé.
Heureusement, Rebecca reconnaît l’homme à qui elle a parlé un peu plus tôt lorsque Samuel se changeait. Rassurée, elle pose sa main sur l’épaule de son compagnon.
— Calme-toi, Sam. Je crois que nous pouvons lui faire confiance, commence-t-elle en souriant au nouvel arrivant qui avait reculé d’un pas en voyant le regard furibond de Samuel.
— Je veux seulement vous avertir qu’Hector va vouloir se venger, commence l'homme. Lui et Bruno sont toujours ensemble et je suis certain qu’ils trament dans les mêmes sales coups tous les deux.
— Pourquoi venir nous dire ça ? demande avec froideur Samuel.
— Honnêtement, ce sont les paroles de ta copine qui m’ont donné le courage de le faire. J’en ai marre de voir ces crétins faire fuir les femmes souhaitant venir s’entraîner avec nous.
Touchée par les propos du jeune homme, Rebecca l’observe avec attention avant de prendre la parole.
— Je te remercie, répond-t-elle avec émotion. Tu serais prêt à me rendre un autre service ?
— Tout dépend de ce que vous attendez de moi.
— Je vais te fournir un numéro. Tout ce que je te demande, c’est de porter une plainte officielle pour harcèlement contre les responsables impliqués. Si tu parviens à avoir l’appui d’autres membres, ce serait encore mieux.
— D’accord, mais je ne promets rien pour les autres.
L’homme suit alors Rebecca à sa voiture, Samuel lui emboîtant le pas. Dès qu’il prend la carte tendue dans sa direction, il comprend mieux la situation.
— Lieutenant Rebecca Besson, récite-t-il à voix haute. Cette carte, c’est la vôtre, n’est-ce pas ?
Prononcée sans aucune gêne, la question prend Rebecca par surprise et elle hésite un instant avant de répondre.
— Oui, mais je ne suis pas en fonction en ce moment.
— Je comprends. Ne vous inquiétez pas, je n’irai rien raconter aux autres. Je vous appelle pour déposer ma plainte dès demain, c’est promis.
— Merci.
— En passant, moi c’est Raphaël.
— Ravie de t’avoir rencontré.
Sans un autre mot, Raphael poursuit sa route comme si de rien n’était et laisse la lieutenante dubitative sous le regard inquiet de Samuel.
— Tu sembles troublée ? se risque-t-il à demander.
— Je me demande quel sera le meilleur moyen de faire intervenir mes collègues ici. Malgré tout ce qui vient de se passer, je ne peux rien utiliser comme preuve et cette plainte ne suffira pas à justifier une intervention, même avec plusieurs signatures à l’appui.
— J’ai bien une idée, commence Samuel, mais cela n’a rien de légal, ce qui revient à la même conclusion : aucune preuve tangible contre ces ordures.
— Quelle est ton idée ?
— Pour que tu puisses comprendre, j’aimerais d’abord te montrer ce que j’ai trouvé lors de mes recherches aujourd'hui. Allons chez moi et je t’expliquerai.
— D’accord, mais avant, que dirais-tu de passer chercher du libanais ?
— Tu as raison, quoi de mieux qu’une dose maximale d’ail pour éloigner le Mal de nous ! Tiens, prends mes clefs et vas à l’appartement. Je te rejoins avec nos plats.
— Sérieusement, tu me balances tes clefs ? Suis-je devenue ta nouvelle colocataire sans le savoir ?
— Si cela t’intéresse, tu es la bienvenue. J'aurai bien besoin de ton aide pour mettre cet imbécile de Bruno dehors !
Heureuse de noter le sérieux derrière la réponse à sa question qui se voulait ironique, Rebecca se surprend à apprécier l’éventualité de cohabiter avec Samuel, ce qui réveille malheureusement son inconscient et les souvenirs sombres qui l'habitent.
« Tu es ridicule. »
« Tu ne le connais même pas. »
« C’est peut-être un redoutable manipulateur qui attend que tu baisses la garde pour te sauter à la gorge. »
Prise avec ce conflit intérieur, Rebecca s’efforce de masquer son trouble et monte dans sa voiture, observant Samuel se diriger vers le sien. Dès qu’il quitte le stationnement, l’inspectrice fait de même, tout en affrontant cette peur déraisonnable qui l’assaille en se rendant à son appartement.
Une fois arrivée, elle prend une fois de plus les escaliers pour ne croiser personne et rejoint le logement dans lequel elle s’empresse d'entrer, déposant les clefs sur la petite table près de la porte qu'elle laisse déverrouillée.
Curieuse, mais surtout afin de rassurer sa conscience toujours aux prises avec un tourbillons de craintes, elle entreprend une fouille rapide des lieux. Armoires, tiroirs, canapé, tout y passe. Elle pousse l’audace jusqu’à inspecter la table de chevet près du lit dans la chambre qu’elle présume appartenir à Samuel puisqu’elle est connexe au bureau dans lequel elle s’est retrouvée plus tôt.
Rien de suspect.
Pas même quelques préservatifs.
Ce dernier constat lui provoque toutefois une nouvelle vague d’inquiétude qu’elle peine à réprimer.
Et si cet homme s’attendait à plus qu'une simple discussion ?
Serait-il prêt à la droguer ?
19 commentaires
Jill Cara
-
Il y a un an
cedemro
-
Il y a un an
Jill Cara
-
Il y a un an
cedemro
-
Il y a un an
Izzie Stern
-
Il y a un an
cedemro
-
Il y a un an
Hell-vixen
-
Il y a un an
cedemro
-
Il y a un an
Raphaël J Adam
-
Il y a un an
TamaraOokami
-
Il y a un an