Fyctia
Chapitre 3
7h. Je me lève et souffle bruyamment. C’est aujourd’hui qu’il arrive. Je vais dans la salle de bain et me douche. Mon corps suffira. Je sors et m’habille. Ma couleur aujourd’hui, sera le bleu. Une fois prête, je retire le bonnet de satin et attache mes cheveux en chignon en laissant deux mèches à l’avant. Je mets du mascara et mon huile et me dirige dans la salle à manger. Je croise Théo en bas des escaliers.
- Théo ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Théo - Ta mère nous a invité à rencontrer ton mari.
- Il est déjà là..?
Théo - Ça va aller, je suis là.
Je respire et on entre ensemble dans la salle à manger. Je le vois lui, sa mère et son père.
- Bonjour.
Maman - Bonjour ma chérie. Viens t’asseoir à côté de ton futur époux.
Je souris et m’assois à contre-coeur à côté de lui.
Thomas - Bonjour très chère. Je me présente : Thomas Willish, votre futur époux. J’aime la physique, le triathlon et je déteste la mer. Je suis très heureux de vous épouser.
- Plaisir partagé.
Ou pas ! Je mange mon repas et ne lui parle pas plus que ça. À un moment, il met sa main sur ma cuisse et la caresse. Mon corps se fige et je cherche le regard de Théo. Il me voit enfin et je lui montre le bas avec mes yeux. Il fait tomber sa fourchette et regarde. Il se relève et me fait un clin d’œil.
Théo - Thomas, ça te dirait que j’te fasse visiter le château ? On pourra faire connaissance et je te donnerai des conseils pour ta chère et tendre.
Thomas - Avec plaisir, mais, qu’entendez-vous par conseils ? Dans quelles circonstances seriez-vous apte à me donner des conseils ?
- Parce que j’ai eu une relation avec Théo.
Thomas - Ça n’a pas durée, donc pourquoi prendrai-je des conseils de la part d’un vulgaire squatteur.
- Si vous continuez comme ça, cela risque de durer encore moins longtemps avec vous. Respectez Théo, ou alors, il ne sert à rien de prétendre vouloir ma main.
Thomas - Comme madame le souhaite.
Théo - Mademoiselle. Elle préfère mademoiselle.
- Merci Théo.
Thomas me fait un sourire et part avec Théo. Je finis mon repas et sors de table. Je fais semblant de rejoindre ma chambre et vais dans la salle de luxe de mes parents. Je vais vers le boitier et fais le code. Je l’ouvre et prend la carte vierge. Je fonce dans ma chambre et ouvre mon cahier et prends une plume et de l’encre.
« Mes chers parents, je suis partie. Je pense que vous vous en n’êtes doutés. Je suis partie parce que j’en aime un autre. Un qui ne sort pas d’un arrangement, un avec qui j’ai envie de construire quelque chose. Vous ne me reverrez plus, du moins, pas pendant un moment. Si vous voulez que je revienne un jour, vous devez me verser une certaine somme d’argent que je vous transmettrai en temps voulu. Je vous aime fort, mais je préfère ne plus vous avoir dans ma vie. Au revoir. Camille. »
Je plie la feuille et la met dans une lettre. Je la mets dans mon tiroir et entend quelqu’un toquer à ma porte.
- Entrez !
Thomas entre.
- Bonjour, la balade s’est bien passée ?
- Oui, mise à part qu’elle était avec Théo.
- Thomas, s’il vous plait. Il compte beaucoup pour moi.
- Sinon, votre mère m’a conseillé de dormir avec vous.
- Pas le premier soir, je ne suis pas une fille facile. Volontiers demain.
- Pas de soucis. Sinon, ça vous dirait de faire une balade ? Juste vous et moi.
- Désolée, j’ai eu une dure journée. Je préfère rester tranquille.
- Bon, ma fois. À ce soir.
Il ouvre ma porte pour partir.
- Attendez ?
- Oui ?
- Pouvez-vous aller chercher Théo pour moi ? Je dois lui parler de quelque chose d’important.
- Vous pouvez me le dire. Je suis là pour ça moi aussi.
- Arrêtez cette jalousie ridicule, amenez-le-moi s’il vous plaît.
- Allez-y vous-même !
Il me regarde droit dans les yeux et je me lève. Je passe à côté de lui sans le regarder et me dirige dans les appartements des McPergam. Wilfried m’ouvre la porte.
Wilfried - Votre mari entre également ?
- Sûrement pas ! Et assurez-vous qu’il ne vienne pas.
Wilfried - Bien Mademoiselle.
- Vous êtes un amour.
Il sourit et j’entre dans la chambre de Théo.
- J’en ai marre ! Il me colle ! On dirait une sangsue, c’est un enfer.
- En tout cas, il veut vraiment de toi. Ma chère et tendre, ma femme, ma reine, blablabla…
- Tais-toi Théo ! J’vais mourir là, en plus il est laid. Horrible.
- On fait bien de partir demain. T’as pris la carte ?
- Bien évidemment, pour qui me prends-tu ? La lettre est prête aussi.
- Niquel. T’as combien de valises ?
- Deux grandes et une petite. Et toi ?
- Une seule ! T’as pris toute ton armoire ou quoi ?!
- Oui Théo ! Réfléchis un peu par pitié.
- Désolé...
Je roule des yeux et il rigole. On se pose sur son lit et je regarde le vide.
- Tu penses à quoi ?
- À tout ça. Au peu d’amour que mes parents ont pour moi. À l’amour que Thomas éprouve pour moi et moi à Lando.
- À propos de Lando, il s’est abonné à moi sur insta. Il m’a invité au prochain Grand Prix et il veut absolument que tu m’accompagnes.
- Arrête, tu mens !
- C’est vrai.
Je saute de joie.
- Je suis amoureuuuuuuuuuse !!!!
- J’avais pas du tout remarqué !!
On rigole et je sors de sa chambre.
Wilfried - Pour information, Monsieur Willish vous attend dans votre chambre.
- Pardon, quoi ?!
Il baisse la tête et je fonce dans ma chambre. Je respire et rentre.
- Vous voilà enfin ! Ma chère et tendre..
- De quel droit êtes-vous entré dans ma chambre ?
- Pourquoi n'aurais-je pas le droit ? Nous sommes mariés.
- Et alors ? Ceci est mon intimité, ma vie privée ! Avec les notions de respect que vous avez, vous ne seriez pas venu dans ma chambre sans m’en demander l’autorisation.
- Théo a-t-il le droit ?
- De quoi ?
- De venir dans votre chambre ? A-t-il le droit ?
- Mais cela n’a rien avoir. Théo est mon meilleur et l’une des seules personnes qui prends réellement soin de moi. Je lui autorise, ce qu’il m’autorise.
- Pourquoi ne m’autorisez-vous pas ces droits ?!
- Parce que vous ne le méritez pas ! Maintenant sortez ! On se revoit au dîner.
Il baisse la tête, furieux, et sort de ma chambre. Je mets ma tête dans mes mains et souffle. J’ai hâte de partir.
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