Fyctia

Jenna respecte son engagement : elle rend visite à Diana après son travail.

— Bon vas-y, balance ! lâche-t-elle en guise de préambule.

— C’est vrai que je fais la gueule. Mais j’apprécie moyen que tu craches sur mon dos auprès de Phil et que tu dises que je passe mes journées à glander, l’accuse Diana. Surtout sachant que Phil répète tout à Pascal.

Jenna grimace… Diana n’a pas tort, elle s’est épanchée auprès de Phil sur le temps de shopping et de glandouille de Diana — temps passé ensemble.

— Ce n’est pas ce que j’ai dit, corrige-t-elle. Et je ne crache pas sur toi. Je raconte juste à Phil ce que je fais de ma semaine et vu qu’on est tout le temps ensemble…

— Tu parles… de toute façon depuis que je me suis remise avec Pascal, tu me tires dans les pattes. Tu fais tout pour plomber notre histoire, tout ça parce que tu as peur qu’il découvre ton aventure avec Kristian.

— Je croyais qu’il le savait déjà par Gwen…

— Certes… mais tu l’ignorais jusqu’à ce que je te le dise et tu fais ton possible pour qu’il me largue.

— C’est faux ! s’insurge Jenna. J’ai tout fait pour que vous vous remettiez ensemble mais vu comment ça tourne, je commence à le regretter…

— Donc, tu l’admets ! Tu fais tout pour me rabaisser devant Pascal et les Bretons, triomphe Diana.

Les larmes montent aux yeux de Jenna devant cette accusation qu’elle estime injuste.

— Je ne t’ai jamais dénigrée. Et si ça a été le cas, c’était involontaire.

— Mouais…. Moi je pense que tu as peur que Phil découvre ta petite histoire de cul avec Kris et que du coup tu essaies de foutre la merde entre Pascal et moi afin de garder ton secret.

— Enfin Di je sais que je suis blonde mais quand même ! Si j’avais peur tant que ça, je ne vous aurais pas aidés à renouer !

— L’argument se tient… reconnaît Diana. Du coup, c’est peut-être Pascal qui prêche le faux pour savoir le vrai… Après tout, ça fait un moment qu’il tourne autour du pot…

Une main froide se referme sur l’échine de Jenna :

— Tu lui as dit quelque chose ?

— Non, promet Diana. Mais peut-être qu’il a essayé de me piéger en m’assurant qu’il était au courant par les Bretons.

— Et ? angoisse Jenna.

— J’ai dit que je ne savais rien. Allons, je ne te ferais jamais ça !

En dépit de cette affirmation, Jenna n’est pas convaincue… cependant laisser paraître ses doutes est le plus sûr moyen de relancer la dispute.

— Tout comme je ne manigance pas dans l’ombre pour te faire rompre avec Pascal, rétorque Jenna. Au contraire, je prends toujours ta défense.

— Donc, c’est bien qu’il me critique ! s’agace Diana.

— Raaaa il aimerait juste que ce soit un peu plus équilibré dans les déplacements et que tu fasses l’effort d’aller chez lui plus souvent.

— Mouais, enfin là c’est quand même bien à lui de venir pour mon anniversaire, s’entête Diana.

— Oui, c’est ce que j’ai dit à Phil !

— OK, accepte Diana. C’est bon, on arrête de se prendre la tête.

Alléluia ! se réjouit Jenna.

— Au fait, Bérénice n’est pas encore arrivée ? demande -t-elle à Diana. Je pensais qu’elle venait la veille.

— Pfff, non finalement elle arrivera demain, déplore Diana. Tu récupères Marjo à quelle heure ?

— Vers quatorze heures soit dans… trente minutes ! s’affole Jenna. Merde, je vais devoir me magner le zizi. On se retrouve chez toi ce soir ?

— OK, à toute !

***

Rassurée sur l’état de sa relation avec Diana, Jenna arrive sur le quai au moment précis où le train de Marjo entre en gare. Les deux copines échangent un salut joyeux puis filent faire les boutiques afin de trouver un cadeau pour Diana.

— Ce serait bien que pour une fois, on ne lui achète pas une fringue, décide Marjo.

— Mmmm tu penses à quoi ?

— Pourquoi pas des bijoux ?

L’idée est bonne, Jenna emmène Marjo dans la petite boutique où elle a trouvé le collier qu’elle lui a offert pour son anniversaire.

— Ah ouais ! Sympa ! approuve Marjo.

Après quelques hésitations, elles optent pour un collier avec des étoiles et les boucles d’oreilles assorties.

— J’espère que ça lui plaira. Sinon, c’est la gueule assurée, grimace Jenna.

— Mais oui… Bon, on va à l’Apo ? J’ai dit à Paul et à Magali qu’on les rejoindrait

— Si tu veux, accepte Jenna sans enthousiasme.

Elle n’a pas revu Magali depuis la soirée d’anniversaire de Marjo et redoute que les retrouvailles soient froides.

***

L’intuition de Jenna ne lui a pas fait défaut… Magali la salue sans un sourire avant de demander des nouvelles de Marjo. Mal à l’aise, Jenna se tortille sur sa chaise. Punaise, je déteste ce genre de situation !

— Vous ne venez pas à l’anniversaire de Diana ? demande-t-elle à Paul.

— Non, une des copines de Mag fête aussi le sien et on est déjà pris.

— Au moins, avec Céline, c’est sûr qu’on ira en boîte, glisse Magali.

OK, j’ai compris, elle me fait toujours la gueule alors que ce n’est quand même pas de ma faute !

— Et Kristian, il sera là demain ? demande Paul.

— Tu penses bien que non, soupire Jenna. Enfin, il vient dans deux semaines.

— Ah ?! Cool, je vais lui envoyer un message pour qu’on se voit, décide Paul.

— Par contre, ce n’est pas prévu qu’on sorte, persifle Jenna.

Magali lui adresse un regard agacé auquel Jenna répond d’un sourire sucré. Hors de question que je me laisse marcher sur les pieds !

Ils passent une grosse heure ensemble à échanger des potins et l’ambiance se dégèle entre Magali et Jenna, même si on est loin des rigolades d’il y a quelques mois.

Lorsque Marjo et Jenna repartent vers l’arrêt de bus, Marjo lâche :

— C’est moi ou c’était super froid entre Mag et toi ?

— Pfff, on s’est pris la tête à ton anniversaire et je crois qu’elle n’a pas apprécié la manière dont je lui ai répondu, explique Jenna.

— Ah ?

— Pour te résumer, elle m’a fait tout un pataquès parce qu’on n’allait pas en boîte et je l’ai rembarrée un peu sèchement.

— Ah bah c’est certain que si tu as employé ton fameux ton sec et glacial, ça a dû lui faire tout drôle, s’amuse Marjo. Celui-là quand tu l’emploies, on sait qu’on n’a pas intérêt à moufter sinon on va s’en prendre plein la gueule.

— Raaa n’importe quoi ! Je ne suis tout de même pas un monstre, se défend Jenna.

— Je t’assure que, parfois, tu ne t’entends pas.

Agacée, Jenna change de sujet et en profite pour raconter à Marjo sa dispute récente avec Diana.

— Euh… ne me dis pas que je vais devoir jouer les arbitres toute la soirée ? s’inquiète Marjo.

— Non, non, t’inquiète, c’est arrangé. Enfin normalement, grimace Jenna.

— Génial… trop de la balle.

— S’il te plaît Marjo, cette expression tu l’évites, répond Jenna avec sécheresse.

— Gloups, plaisante Marjo. Quand je disais que tu ne t’entends pas.