Fyctia

Un peu plus de deux heures plus tard, la mission est accomplie ! Radieuse, Diana serre ses paquets.

— Tu es sûre que ça lui plaira ?

— Ouiiiiiii. La robe longue bleu marine épouse parfaitement ton corps et te fait une silhouette de rêve, assure Jenna. En plus, elle fait ressortir ton hâle. D’ailleurs comment tu fais pour être bronzée comme ça ? Moi, j’ai beau me mettre au soleil autant que je peux, je suis pâle comme un cul !

— Je bronze naturellement, rétorque Diana. C’est l’avantage des brunes sur les blondes.

— Pas toutes… prends Marjo, elle est loin de prendre aussi bien le soleil que toi.

— Marjo est plus châtain en fait, la reprend Diana. Bref, tu passes prendre l’apéro avec nous ce soir ?

— Oh Di c’est gentil, mais je comprendrai que vous ayez envie de rester tous les deux. Franchement, ce n’est pas une obligation, je peux passer la soirée toute seule.

Ouiiiii, glander devant un film à l’eau de rose en écrivant dans mon journal !

— Ah… bon bah c’est toi qui vois.

La déception de Diana est visible et Jenna plaisante :

— En plus, je ne voudrais pas vous couper en pleine action… Si tu mets la robe bleue ce soir, je doute que Pascal réussisse à se retenir bien longtemps.

Diana sourit à cette perspective.

— Dans le pire des cas, on se voit demain, assure Jenna. Allez, bonne soirée avec Pascal, essaie d’en profiter au lieu de te prendre la tête.

***

Lorsqu’elle rentre du travail, Jenna repère la voiture de Pascal sur le parking. Ouf, il est là, à moi la solitude ! Ravie, elle monte les escaliers menant à son appartement et cherche ses clefs dans son sac à main. Au moment où elle les trouve enfin, la porte d’entrée de Diana s’ouvre et Pascal passe la tête par l’embrasure.

— Il nous semblait bien que c’était ton pas dans le couloir ! Di m’a dit qu’elle t’a proposé de venir pour l’apéro mais que tu avais peur de nous déranger. C’est ridicule, ça nous fait toujours plaisir de boire un coup avec toi ! Allez viens. Sinon, c’était bien chez le frère de Phil ?

Raaaa j’ai dit ça pour être polie et surtout pour être tranquille, gémit Jenna en lui emboîtant le pas.

— OK, mais juste un verre, prévient-elle avant de répondre laconiquement à la question de Pascal.

Radieuse, Diana porte la robe conseillée par Jenna et Pascal l’enlace après avoir servi un verre à Jenna.

— Ça fait longtemps que tu es arrivé ? demande-t-elle à Pascal.

— Une dizaine de minutes. Si j’avais su que tu bossais, je t’aurais prise au passage, ça t’aurait évité de prendre le bus, répond-il.

— Beh là… commente Diana avec une pointe d’acidité.

Putain Pascal, tu es con ou tu le fais exprès ? J’espère que Diana ne va pas se faire je ne sais quel film !

— J’ai l’habitude tu sais, plaisante Jenna. Sinon, vous avez prévu quoi ce soir ? Un petit resto en amoureux ?

— Bof, perso je n’ai pas trop envie de sortir, déclare Pascal. En plus, je dois me lever tôt demain matin donc je préférerais ne pas me coucher trop tard.

Du coin de l’œil, Jenna voit Diana serrer les dents. Elle s’allume une cigarette tout en se promettant : Dans un quart d’heure, vingt minutes maxi, je me casse.

Fidèle à sa résolution, Jenna se lève une fois son verre terminé.

— Ne m’en voulez pas les amoureux mais je suis claquée et je rêve d’une douche. Je vous souhaite une bonne soirée tous les deux. Et pas trop de bruit parce que la voisine aimerait bien dormir, plaisante Jenna.

— Rooo c’est l’hôpital qui se fout de la charité là, remarque Diana.

Consciente que son amie ne parle pas de Phil, Jenna se raidit brièvement avant leur offrir un sourire lumineux.

— Allez, j’y vais ! Bonne nuit !

***

Une fois chez elle, Jenna laisse échapper un soupir soulagé avant de prendre une douche bien chaude. En pyjama, elle se fait réchauffer un bol de soupe en brique, tamise les lumières et s’installe devant un film romantique. Bref, le bonheur !

Une bouteille à la mer n’est sans doute pas le film le plus indiqué pour avoir la pêche… Le visage inondé de larmes, Jenna éteint la télévision à l’issue du générique puis s’épanche longuement dans son journal sur la cruauté du destin.

Pourquoi faut-il que les histoires d’amour finissent mal ? Pourquoi Kristian reste-t-il avec elle ? Pourquoi est-il incapable de m’aimer alors que je meurs d’amour pour lui ? Pourquoi je n’arrive pas à aimer Phil ? Tout serait tellement plus simple…

Dépitée, Jenna referme son journal d’un geste rageur et se couche. Elle met du temps à s’endormir, l’esprit agité tant par la culpabilité que par la frustration…

***

Le lendemain, Jenna est réveillée par l’arrivée d’un texto. C’est Kristian… Elle lui manque de toute évidence.

• J’ai rêvé de toi…
• Je croyais que tu ne voyais que du noir…
• J’ai menti.
• Pourquoi ça ne m’étonne pas… Et donc ?
• Arrête d’être aussi cynique… J’ai rêvé que tu étais face à moi, entièrement soumise à mes désirs et je me suis réveillé avec une trique d’enfer.
• À ce stade, on appelle ça un fantasme… mais bon, continue. Imaginons que je te dise oui… Qu’est-ce que tu aurais envie de me faire ?

Émoustillée, Jenna s’allume une cigarette. Elle grille de lire la réponse de Kristian.

• Je suis un pervers… Donc je t’attacherai et je profiterai de ton corps. Ça te plairait ?

Un frisson d’excitation secoue Jenna et son entrejambe s’humidifie alors qu’elle répond :

• Être attachée, les yeux bandés et ne rien contrôler, j’adorerais ça…

La réponse de Kristian arrive dans la minute.

• Je pourrai te faire tout ce que je veux ?

Un gloussement échappe à Jenna dont les joues sont de plus en plus rouges.

• Bien essayé… presque tout !
• S’il te plaît Jen… je rêve de mettre ma queue dans ton magnifique cul et d’envoyer ma sauce tout au fond. Je te jure d’y aller doucement et de mettre du lubrifiant.
• Un jour, peut-être. Mais il faudra que tu le mérites.
• Je te ferai tout ce que tu veux si me laisses te déflorer le cul. En plus, je suis sûr que tu adorerais ça.

Jenna prend une inspiration. Elle a de plus en plus chaud et est très nettement émoustillée.

• Tu me fais déjà tout ce que je veux…
• Pas faux… En tout cas, sodomie ou pas, la prochaine fois que je viens, je t’attache et j’abuse de ton corps jusqu’à ce que tu n’en puisses plus de jouir.

Ils poursuivent sur ce ton pendant un bon moment avant de devoir retourner à leurs quotidiens. Kristian conclut :

• Je t’embrasse entre les cuisses.