Fyctia
Comme un parfum...P7
Le thé fait son effet… même si Diana maintient sa résolution de boycotter les soirées auxquelles assiste Chouchou, la flamme de la discorde a été soufflée avant de se transformer en incendie et les deux voisines reprennent une conversation apaisée, même si leur rancœur à l’encontre de Chouchou en ressort augmentée.
Elles se séparent vers vingt-deux heures, Diana souhaite réviser encore quelques heures même si elle se montre très pessimiste sur l’issue du concours.
— Honnêtement, à mon avis, c’est mort. Je ne l’aurai pas. Je ne me sens pas prête du tout…
—Tu n’en sais rien, il suffit d’un bon sujet. Tu verras bien quand tu y seras. Allez merde ! Tiens-moi au courant par texto si tu n’as pas le temps de passer.
— Quoi qu’il arrive, on mange ensemble jeudi midi, je ne reprends pas avant quinze heures, promet Diana.
***
Les jours suivants se déroulent calmement. Hormis sa soirée du lundi avec Phil qui ne connaît aucun événement notable, Jenna passe ses journées et soirées seule. Toujours déprimée, elle se languit de Kristian. Elle craque le mercredi et lui envoie un texto :
Son téléphone sonne moins de deux minutes après l’accusé de réception.
— Salut la miss ! Je commençais à me demander si tu n’étais pas morte, observe-t-il.
— Je pourrais dire la même chose, heureusement que Marjo m’a dit que tu étais toujours en vie, contrattaque Jenna. Sinon, qu’est-ce que tu racontes de beau ?
— Ceci, cela, la vie quoi, répond évasivement Kristian.
La tension de Jenna augmente, elle trouve Kristian froid et distant, au grand dam des papillons qui ont envie de se faire harakiri.
—Ah… lâche-t-elle platement.
— Et toi ? Quoi de neuf ?
— Pas grand-chose, le boulot, Phil, la routine quoi… Tu as eu des nouvelles de l’école de police ?
— Non pas encore. Mais les prochaines intégrations ne seront pas avant septembre. Le seul truc qui me stresse, c’est que je ne sais toujours pas où ils vont m’envoyer.
La perspective du couperet flotte entre eux puis Kristian reprend :
— Au fait, il faudra que tu me dises quand tu fêtes ton anniversaire, j’aimerai bien pouvoir venir cette année.
Le cœur de Jenna se serre.
— Bah… vu qu’on part chez le frère de Phil le lendemain, je vais le faire le seize en même temps que Marjo.
— Merde, ça tombe mal ! On a prévu de partir en vacances avec Kimberly… après on ne sait pas encore trop ce qu’on va faire. Je vais voir si je peux m’arranger pour qu’on soit là.
Devant cette affirmation, des débris de papillons jonchent le ventre de Jenna. Pitié, tout mais pas ça… je ne supporterai pas de le voir avec elle chez moi pour fêter mon anniversaire… Après avoir avalé bruyamment sa salive, elle répond d’un ton indifférent :
— Comme tu le sens, mais ce n’est pas la peine de bousculer tous vos projets pour venir.
— Comme tu veux, la miss, rétorque Kristian sur le même ton. Bon, je vais devoir y aller là, je te rappelle dans quelques temps.
Cette fois ce qui reste des papillons est réduit à l’état de cendres… Luttant contre ses larmes devant ce qu’elle perçoit comme le signe que le moment qu’elle redoute est arrivé, Jenna inspire :
— OK, à la revoyure dans ce cas. Salut.
Kristian soupire, puis :
— Salut.
Un clic et c’est fini… Éperdue de chagrin, Jenna repose son téléphone et fond en larmes. Une fois un peu remise, elle attrape son journal et y déverse sa peine dans sans retenue :
S’il vient avec elle à mon anniversaire, c’est qu’il n’a vraiment aucune considération pour moi… Quelle idiote ! Bien sûr qu’il va le faire, je ne représente rien à ses yeux. Absolument rien. Il n’a pas le moindre sentiment envers moi. Je n’ai aucune importance pour lui, la seule qui compte c’est sa Sainte-Nunuche et vu qu’elle a envie de rencontrer tout le monde… Enfin, je ne pourrai pas dire que je n’étais pas prévenue. Pour le coup, j’ai vraiment eu le nez fin de préparer ma lettre…
Je te laisse car je ne peux plus écrire, je n’en peux plus.
Le cœur lourd et les yeux brouillés par les larmes, elle referme son journal et s’empare d’un livre dans l’espoir vain de se changer les idées. Même si elle peine à s’intéresser à l’intrigue, Jenna lit jusqu’à ce que ses yeux brûlent de fatigue et se couche tristement un peu avant minuit.
***
À l’issue d’une nuit peuplée de cauchemars nourris par son chagrin, Jenna prépare le déjeuner pour Diana et elle. Sa copine est ponctuelle et gratte à sa porte peu avant treize heures :
— Bon bah, c’est mort pour cette année, annonce-t-elle. Je me suis vautrée en beauté. En vrai, j’ai hâte d’être à ce week-end, j’ai envie de me pinter la gueule pour décompresser. D’ailleurs, il y aura qui ?
— Phil, Pascal, les Bretons — désolée— toi et moi, la renseigne Jenna qui envisage quant à elle les réjouissances à venir sans le moindre plaisir. Après Di, tu ne peux pas savoir tant que les résultats ne sont pas tombés. Parfois, on a de bonnes surprises, en tout cas c’est tout le mal que je te souhaite.
— C’est gentil d’essayer de me remonter le moral, mais je sais ce que j’ai fait et c’est de la merde. J’étais tellement paniquée que j’en ai perdu mon italien, se reproche Diana. J’ai limite fait du Marjo et il n’est pas exclu que j’aie écrit l’équivalent d’un « il réfléchissa » dans ma version. Bref, si ça ne te dérange pas, je préférerai qu’on parle d’autre chose sinon, je vais ruminer. Quoi de neuf depuis lundi ?
— Bof, pas grand-chose… soupire tristement Jenna.
— Pourtant tu as l’air hyper déprimée, il s’est passé un truc ?
Jenna hésite. Elle n’a aucune envie de s’épancher mais le besoin est trop fort et elle craque. Une fois son récit terminé, Diana soupire :
— Raaa Jen, tu connais Kris, il ne « réfléchissa » pas toujours avant de parler. Je suis sûre qu’il ne pensait pas à mal… C’est juste qu’il a envie d’être là pour ta fête d’anniversaire.
— Tu parles, il n’en a rien à péter, preuve en est de la suite de la conversation.
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Ruth Jackson
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Jess Swann
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Didier-40
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La Plume d'Ellen
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Jess Swann
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Il y a 4 mois