Fyctia

Au retour de Jenna dans la pièce à vivre, c’est toujours l’anarchie…

— Toujours pas ? lance-t-elle à sa mère qui secoue vainement un paquet de croquettes pour attirer la gourmande.

— Non ! répond sa mère avec emportement. Cette méchante bestiole ne veut pas sortir de sa cachette.

— C’est parce que tu es trop énervée, elle le sent, professe Jenna avant d’appeler le chat à son tour.

Au bout de quelques instants, le félin pointe le bout de ses moustaches et saute sur les genoux de Jenna dans l’espoir évident d’obtenir des caresses. Celle-ci répond joyeusement à ses attentes tandis que sa mère lance :

— Bon bah maintenant que tu la tiens enfin, monte-la au grenier avec les autres et fais attention qu’ils ne se sauvent pas partout.

— Désolée Vanille, mais tu es « felina non grata », soupire Jenna en la maintenant contre elle pour l’empêcher de se sauver.

***

Les pièces à vivre débarrassées des chats et de leurs poils, le week-end se passe bien. Il faut dire qu’hormis à l’occasion des repas, Phil et Jen ne voient pas beaucoup les parents de celle-ci et passent leur samedi après-midi en balade. Lorsqu’ils prennent l’apéritif le soir avec les parents de Jenna, Phil lâche sa bombe :

— Au fait, j’ai vu avec mes parents cette semaine pour Noël. Lio et Séverine remontent avec Caroline, donc on ira pour le réveillon et le vingt-cinq.

Jenna et ses parents échangent un regard rapide. La mère de Jenna se crispe tandis que Phil se tourne vers elle :

— Tu comprends, mon frère et sa famille habitent loin maintenant et c’est rare qu’on puisse se voir donc on en profite.

Raaaa putain, arrête de tutoyer mes parents ! Ils ne t’ont jamais autorisé à le faire, espèce de bourrin malappris ! s’énerve Jenna qui est loin de prendre autant de liberté avec ceux de Phil même si elle les voit toutes les semaines.

Prenant visiblement sur elle, la mère de Jenna répond :

— Oui, bien sûr. Ce n’est pas grave, on fêtera Noël plus tard. Je reviens, la minuterie a sonné.

Après un regard agacé à Phil, Jenna rejoint sa mère en cuisine.

— Je peux venir passer le réveillon ici et repartir chez Phil le vingt-cinq comme l’année dernière, propose-t-elle.

— Non, ne va pas t’attirer d’ennuis avec lui pour ça. On se fera quelque chose entre nous quand tu reviendras passer un week-end. De toute façon, j’aime autant comme ça : si c’est pour le voir faire la gueule pendant tout le repas…

Jenna grimace :

— Je suis désolée, je n’étais pas du tout au courant qu’il avait prévu ça de son côté.

— Ah bah c’est Phil.

Sur cette évidence, mère et fille retournent au salon où Phil assomme le père de Jenna avec ses histoires de boulot pendant celui-ci louche sur la télé qui diffuse un épisode de sa série favorite.

Le Noëlgate évité et, après un lever tardif pour Phil, ils sacrifient à la tradition du Monopoly en famille du dimanche, Jenna et sa mère étant friandes de jeux de société.

Ils repartent chez Phil après la partie, vers dix-sept heures : hors de question de louper le début d’Urgences !

De retour chez Phil, ils passent leur habituel dimanche soir.