Fyctia

Absorbés par leur discussion, Phil et Yannick les laissent s’activer.

— Je vais te faire goûter mon punch ! lance Yannick à Phil tandis que les filles disposent les plats sur la table. Tu vas voir, il est trop de la balle !

Mais oui, comme tout ce que tu fais… Sérieux, ça ne fait pas dix minutes qu’on est là et il me saoule déjà.

Yannick sert deux verres et trinque avec Phil.

— Et nous on pue ? le tance Gwen en posant le dernier plat sur la table.

— Euh… non. Vous en voulez ?

Diana referme nerveusement sa main sur son verre et s’assoit à côté de Jenna.

— Je n’aurais peut-être pas dû venir, Gwen n’a pas l’air super ravie de me voir, lui chuchote-t-elle.

— Mais non, c’est juste qu’elle est un peu stressée par les préparatifs… justifie Jenna.

Georges et Candice ainsi qu’un autre couple arrivent peu après. Benoît est le grand absent de la soirée, Isabel lui ayant spécifié que c’était soit l’anniversaire de Gwen, soit la crémaillère de Phil mais en aucun cas les deux.

— On peut dire ce qu’on veut sur Isabel, mais elle a tout compris, glisse Candice à Jenna.

— Tu vas rire... répond Jenna sur le même ton. Je bosse le week-end prochain, donc je ne serai pas là.

— Hein ?! Et Phil maintient quand même sa crémaillère ? s’outre Candice.

— Ah bah que veux-tu, il ne voulait pas prendre le risque que les Bretons ou Ben manquent à l’appel. Il a ses priorités, ironise Jenna.

— Et toi Diana, tu seras là ? s’inquiète Candice.

— Euh… non, en vrai je me vois mal dormir chez Phil alors que Jen n’est pas là.

— Donc il n’y aura que Gwen et peut-être Isabel comme filles, soupire Candice. Super…

— C’est bien pour ça que je te préviens, s’amuse Jenna. Ça te laisse le temps de te trouver une excuse pour sécher au cas où…

Pascal arrive bon dernier et fond directement sur Diana. Visiblement très amoureux, ils passent l’intégralité de la soirée à se câliner, s’attirant les foudres de Gwen.

— Si ça continue, ils vont nous faire un petit sur le canapé, grince-t-elle.

Jenna, qui s’ennuie ferme, lève les yeux au ciel et reprend un verre. En vérité, elle est la seule à ne pas du tout s’amuser et passe le temps à rêvasser à Kristian tout en observant les autres convives. Vers trois heures du matin, Phil, Yannick et Georges — qui ont clairement abusé du punch — font voler leurs chemises et tee-shirt et improvisent une petite danse. Pitié… arrêtez-vous là, songe Jenna.

— Georges ! Tu remets ta chemise ! râle Candice.

— Mais c’est bon, je fais la fête avec mes copains, proteste-t-il. Allez Pascal, viens avec nous.

— Non.

— Hey ! Si on escaladait la poutre du plafond ! suggère Phil.

— Trop de la balle ! Vas-y, je te tiens !

Jenna soupire lourdement en voyant Phil sautiller pour atteindre la poutre, soutenu par un Yannick vacillant.

— Si tu tombes et que tu te fais mal, tu ne viendras pas pleurer, lance-t-elle à Phil pendant les autres s’esclaffent.

Après dix minutes d’efforts, Phil réussit à se suspendre à la poutre tel un paresseux, redoublant les rires.

— C’est bien, maintenant on va voir l’atterrissage, déclare Jenna, blasée.

Contre toute attente, Philippe retrouve le sol sans encombre et la soirée continue. Vivement qu’on rentre… se languit Jenna.

Elle est finalement exaucée vers six heures du matin. Pascal les ramène en voiture et, à la grande surprise de Jenna, repart dormir chez ses parents. Diana, qui ne s’y attendait pas non plus, peine à masquer sa déception et sa colère.

— Bah oui mais je dois manger chez les parents à midi, justifie Pascal. Et comme tu ne veux pas dormir chez eux, je préfère rentrer.

— OK. Sympa, peste Diana. Bon bah à la revoyure alors !

***

Le lendemain, les fêtards se lèvent tard. Ils prennent un petit déjeuner vers quinze heures et Diana peste en recevant un texto de Pascal l’informant qu’il est coincé chez ses parents car sa grand-mère est là.

— D’accord, super ! Et comment je rentre chez moi, maintenant ? rage-t-elle.

— Jen va regarder les horaires des trains et je t’emmènerai à la gare, assure Phil.

— Pfff merci, lâche Diana, soulagée. Vraiment, je suis désolée de vous pourrir votre week-end.

— Mais non ! assure Jenna. Honnêtement là, à part comater, on ne va pas faire grand-chose.

***

Diana dans son train, Phil et Jenna terminent le week-end comme à l’accoutumée : la série Urgences, missionnaire, dodo.

***

Jenna repart chez elle le lundi après-midi attendu qu’elle travaille. Elle retrouve Diana le soir. Cette dernière est littéralement furieuse. Pascal ne lui a donné aucune nouvelle depuis son texto de la veille et elle songe sérieusement à la rupture.

— Je te prie de croire que je ne compte pas me laisser marcher sur les pieds par ce connard, affirme-t-elle à Jenna. Si demain soir il n’a toujours pas appelé, ce n’est plus la peine qu’il le fasse !

Pascal doit avoir senti le vent tourner car il téléphone à Diana le mardi matin… Le rendez-vous est pris pour le jeudi même si…

— Il a plutôt intérêt à ne pas me prendre la tête parce que, si c’est ça, il va faire un aller simple direct jusqu’à chez ses parents ! annonce Diana qui n’a pas décoléré.

Les deux amies passent la soirée ensemble, leurs bavardages juste interrompus par un appel de Marjo. Chouchou vient de partir après avoir passé deux jours chez elle.

— Bon finalement, je n’ai rien fait avec Chouchou, annonce-t-elle à ses copines. J’ai super envie de faire l’amour avec un mec, mais vous avez raison, ça serait une mauvaise idée.

Après avoir émis un soupir soulagé collégial, Diana et Jenna lui demandent des précisions sur la soirée.

— On a retrouvé les KK…

— Ah ?! relève immédiatement Jenna. Et ?

— Comme d’hab, elle n’a pas dit grand-chose mais ça a l’air d’aller entre eux.

— Zut ! peste Jenna, les faisant rire.

— Et après ? Chouchou n’a pas été trop insistant une fois que vous avez été chez toi ? demande Diana.

— Bah en fait non… il n’a rien tenté, soupire Marjo. Par contre, il n’a pas arrêté de parler de toi, Diana. Il s’est passé un truc la semaine dernière ?

— Euh… non… bafouille un peu Diana. Enfin, on s’est un peu chauffés pendant qu’il jouait au caps contre Kris mais rien de sérieux, c’était juste comme ça, pour rigoler.

— Mmmmm, d’accord, je comprends mieux, grince Marjo.

Elles parlent encore une dizaine de minutes puis se quittent.