Jess Swann Amitiés Amicales, tome 3 Une déconvenue bienvenue P4

Une déconvenue bienvenue P4

Kristian éclate de rire devant les réclamations de Diana et ils entrechoquent leurs verres avant d’échanger des nouvelles de leur quotidien. Entre le boulot de Jenna, le CAPES de Diana et les taquineries de Kristian, la conversation durant le repas est animée.


— Quelqu’un a des nouvelles de Chouchou ? demande Diana pendant qu’ils prennent le café.


— Il m’a téléphoné hier, lâche Kristian. Il voulait que je passe le prendre chez ses parents en début d’après-midi mais je lui ai dit que ce n’était pas possible parce que j’avais prévu d’arriver tôt pour vous voir plus longtemps.


Tout en parlant, il pose ses yeux sombres sur Jenna et lui adresse un sourire avant de reprendre :


— Il l’a un peu mal pris et il s’est plaint de devoir venir en stop mais comme je lui ai dit, c’est la vie !


— Voilà quoi ! gloussent Diana et Jenna en chœur dans une parfaite imitation de Chouchou.


Kristian s’esclaffe :


— Raaa c’est bon, je le déposerai demain chez ses parents. Je peux reprendre du café, la miss ? demande-t-il à Jenna.


— Oui, fais comme chez toi.


— Quelqu’un en veut ? propose Kristian, la cruche de café en main.


— Moi oui, accepte Diana en tendant sa tasse.


Heureusement qu’elle devait nous laisser un peu de temps tous les deux, fulmine Jenna en adressant un regard noir à Diana avant d’accepter une autre tasse à son tour.


Après sa seconde tasse de café, Diana se lève à contrecœur et annonce son départ.


— Bipez nous pour ce soir, recommande-t-elle à Jenna.


Celle-ci grimace légèrement au « nous ». Il fait chier ce putain de Pascal.


Diana partie, Kristian jette un petit regard au radio-réveil.


— Tu bosses à quelle heure déjà ?


— Seize heures, mais il faut que j’y sois un peu avant, donc je dois décoller dans trois quart d’heures, soupire Jenna. Tu peux rester ici pendant que je suis au taf, pas de soucis.


— Non mais je vais t’emmener la miss, assure Kristian. Et je viendrai te chercher.


— Tu es sûr ? Tu n’es pas obligé, je peux prendre le bus. Ne te force pas, je comprendrai que tu n’aies pas envie de bouger.


— Raaaa, arrête de discuter pour tout comme ça, s’agace Kristian. Si je te le propose, c’est que ça ne me dérange pas.


— Oui chef, déglutit Jenna. Par contre, je te laisserai mes clefs, comme ça tu pourras revenir ici. Ce n’est pas la peine que tu glandouilles en ville dans le froid pendant que je suis au boulot.


— Ah bah si vraiment ça ne t’embête pas…


— Tsss, fais ce qu’on te dit pour une fois ! lui renvoie Jenna.


— Je suis toujours obéissant !


— Tu me désespères, soupire-t-elle outrageusement.


— Oui, mais je suis ton préféré, affirme Kristian.


— Franchement, je ne réponds même plus.


Kristian s’esclaffe de nouveau et ils reprennent leur discussion. Interrogée sur son travail, Jenna soupire :


— Pour l’instant, ça se passe bien, j’ai juste des enfants ou des ados avec des troubles de l’apprentissage ou du comportement mais je t’avoue que j’appréhende un peu de devoir m’occuper de gamins avec des pathologies plus lourdes, genre trisomie 21.


— Oui, ça peut se comprendre. Ce ne doit pas être facile à gérer, en vrai j’ai du mal à m’imaginer comment font leurs parents. Perso, je ne suis pas sûr que j’y arriverais, déclare Kristian en s’allumant une cigarette.


— J’ai du mal aussi avec le concept, mais une fois qu’il est là, il est là…


— D’accord mais souvent, les médecins détectent ce genre de problèmes pendant la grossesse. Tu ferais quoi si on t’annonçait ça ? Tu le garderais ?


Surprise par le sérieux de la question, Jenna répond spontanément :


— Non. Je ne me sens pas capable de m’occuper d’un enfant qui aura besoin d’autant d’attention et qui n’aura sans doute jamais une existence « normale ». Je vais te paraître rude mais, à mes yeux, passer d’une institution spécialisée à une autre, ce n’est pas une vie. Sans oublier ce qu’il aurait à subir au quotidien à cause du regard des autres. Déjà que dès qu’un gamin ne rentre pas pile poil dans les cases, il s’en prend plein la tête, j’ose à peine imaginer ce que vivent les enfants vraiment différents. Il y a déjà suffisamment de petits malheureux sans en ajouter un de plus. Désolée si je te choque mais c’est ce que je pense.


— Bah en fait, je suis plutôt d’accord avec toi. Si on a des enfants, c’est pour qu’ils soient heureux et s’épanouissent. Si j’avais un enfant avec des problèmes, je le prendrais comme il est. Mais s’il y a un moyen de l’éviter, j’avoue que je ferais comme toi.


— Voilà, on est d’accord ! s’exclame Jenna, soulagée.


— Et si c’était ta seule chance d’avoir un enfant, tu ferais le même choix ?


Mais qu’est-ce qui lui prend ? Il joue à « imagine » ou quoi ?


— Oui. Je veux être maman un jour, mais pas au point de sacrifier tout le reste de ma vie pour un enfant qui aura toujours besoin de moi. Sans doute que je suis égoïste mais je l’assume. Et puis, pour moi, avoir un enfant n’est pas une fin en soi, on peut s’épanouir autrement et, dans le pire des cas, il reste l’adoption.


— Je ne trouve pas ça égoïste mais plutôt réfléchi. Tu y as déjà pensé ?


Jenna soupire :


— Oui, quand on fait des études comme celles que j’ai suivies, on se pose forcément la question à un moment ou l’autre. Pourquoi tu me demandes tout ça ? Tu as quelque chose à m’annoncer ? se force-t-elle à ajouter, une boule dans le ventre.


— Hein ?! s’étonne Kristian. Sûrement pas ! Elle voudrait bien mais ce n’est pas du tout à l’ordre du jour pour moi ! Non, je demandais juste ça comme ça, pour bavarder.


Soulagée, Jenna s’esclaffe.


— Rappelle-moi de ne jamais te demander d’ambiancer une soirée ! Tes choix de sujets de conversation sont plus que surprenants.


— C’est sûr que je me vois mal aborder ce genre de trucs avec Chouchou, rit Kristian. Je préfère en parler avec quelqu’un qui en a dans le crâne. C’est pour ça que j’aime bien discuter avec toi, au moins il y a des arguments.


Le compliment est d’importance pour Jenna qui se voit régulièrement rabaissée par Phil. Ses joues s’empourprent un peu tandis qu’elle souligne :


— Ce n’est pas très sympa pour Chouchou…


— Rooo arrête de faire ta mijaurée, je suis sûr que tu penses comme moi ! Chouchou est bien gentil mais ce n’est pas le plus intello de la bande.


Jenna glousse.


— Arrête tu t’enfonces…


— J’aimerais bien, plaisante Kristian avec un clin d’œil. Je suis hyper tendu depuis que je suis arrivé… Même que je me contenterais d’une petite mise en bouche, je me ferais bien là…


Amusée, Jenna jette un coup d’œil à son téléphone et un cri d’effroi lui échappe.


— Merde ! Il est moins vingt ! Je dois être au taf dans dix minutes.


— Attrape ton manteau et mets tes chaussures, on décolle, réagit Kristian au quart de tour.





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82 commentaires

Wizzette

-

Il y a 8 mois

Diana dégringole totalement dans la liste d'amitié de Jenna lol

Jess Swann

-

Il y a 8 mois

Ah là... il faut l'admettre
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